Carole Bouchard
Par Mathieu Laberge
Active sur tous les fronts
Carole Bouchard, présidente du club de vélo de montagne des Pays-d’en-Haut, a reçu une mise en nomination dans la catégorie Sport régional en vue du prochain Gala Femmes d’influence en sport qui aura lieu à Montréal à la fin mai.
D’entrée de jeu, la présidente du club formé en 2012 mentionne qu’elle aurait bien aimé être en nomination avec les quatre autres membres fondatrices du club, soit Caroline Boyer, Julie Landreville, Sophie Castonguay et Brigitte Paquette, sauf que le concours permettait seulement les nominations individuelles.
Accès présente le portrait de cette administratrice bénévole de Sainte-Adèle pour qui le sport a influencé sa vie.
Le sport comme ligne de vie
Lorsque l’on discute avec Carole Bouchard, on constate rapidement que le sport a toujours eu une place prépondérante. Cela n’est certainement pas étranger à ses parents qui avaient déjà adopté un mode de vie actif à une époque où l’activité physique n’était pas valorisée.
« J’ai eu des parents qui donnaient l’exemple et qui faisaient du sport. Mon père a fait son cours classique en Gaspésie et il est allé en Ontario pour suivre une formation afin de devenir maître de sport. Par la suite, c’est lui qui animait les sports à son école. Ma mère a quitté un couvent québécois pour aller étudier deux ans aux États-Unis où elle s’est jointe aux équipes de basketball et de volleyball. C’est l’influence que mes parents ont eue chez leurs quatre enfants. »
À son tour, Carole Bouchard avait elle aussi le désir de faire bouger les choses lorsqu’elle était enfant. À l’âge de 12 ans, une amie et elle voulaient jouer au hockey organisé avec les garçons. Elles ont donc fait des représentations auprès des autorités de sa ville, sauf que l’absence d’un vestiaire spécifique pour les hockeyeuses a coupé court aux espoirs des deux jeunes filles. Cela ne l’arrêterait pas pour la suite des choses pour celle qui avait fait un arrêt cardiorespiratoire alors qu’elle avait à peine 9 mois en raison d’une malformation cardiaque.
Plutôt que de la ralentir, cette condition a été une raison supplémentaire pour bouger. « Je me suis dit que le sport serait ce qui me sauverait la vie. Une cardiologue m’avait déjà dit que je ne pourrais pas faire de ski de fond. J’ai quand même fait du sport de compétition toujours en ayant la crainte que ma valve malade explose », explique-t-elle en riant.
Le goût d’en faire une profession
Jeune adulte, Carole Bouchard fait de brèves études à l’École des hautes études commerciales à Montréal alors qu’elle attendait son premier enfant. Elle laisse ensuite tomber ce domaine pour suivre sa passion et bifurquer vers la kinésiologie.
« Après le baccalauréat, je voulais continuer mes études en physiothérapie ou en médecine et à la fin de mon stage enseignement, je me suis découvert des aptitudes dans ce domaine. »
Elle commence à faire des remplacements à la Commission scolaire de la Rivière-du-Nord et parallèlement à son métier, elle continue de faire du sport et à promouvoir les saines habitudes de vie avec ses trois enfants, qu’ils soient bébés, adolescents ou adultes.
Une fois qu’elle décroche un poste à plein temps, elle constate rapidement que les programmes offerts ne sont pas adaptés aux adolescentes. Pour remédier à la situation, elle présente à la direction un programme d’éducation physique pour les filles qui offrirait de la danse aérobique, des ateliers sur la santé et d’autres activités où elles pourraient socialiser et mieux se réaliser.
D’un seul groupe à la première année du programme, on passe à trois enseignants à temps complet quelques années plus tard. L’idée de présenter des activités spécifiquement pour les filles fera son chemin chez une des élèves de Carole Bouchard : Claudine Labelle, de Sainte-Adèle, fondera Fillactive quelques années plus tard.
« Lorsque je supervise des stages des futurs enseignants en éducation physique, je constate à quel point il y a des Fitclubs de Fillactive dans les écoles. Ce que Claudine a créé, c’est vraiment extraordinaire! », constate celle qui reçoit régulièrement des commentaires positifs de ses anciennes élèves du secondaire.
Comme si elle n’était pas déjà assez occupée, elle commence une formation en ostéopathie en 2001 et, quinze ans plus tard, elle ouvre sa propre clinique à Saint-Jérôme avec une associée. L’enseignement sera mis de côté, mais elle continue tout de même à travailler comme superviseuse de stage à l’Université de Montréal.
On ne peut s’empêcher de lui demander si ses journées ont 24 heures pour mener autant de projets à la fois.
« Lorsque ma mère avait quatre enfants, elle est retournée au cégep pour ensuite faire un baccalauréat, une maîtrise, un doctorat et démarrer son entreprise. Aujourd’hui, elle a 77 ans et elle ne voit pas le jour où elle arrêtera de travailler », explique-t-elle avec un brin de fierté.
Non, la pomme n’est pas tombée bien loin de l’arbre…