Une œuvre ancrée dans la mémoire collective québécoise

Par Martine Laval

Paul Piché célèbre 40 printemps de chansons!

Paul Piché arrivera dans les Laurentides le 23 septembre à la salle André-Prévost de Saint-Jérôme, et le 24 novembre au théâtre Lionel-Groulx de Sainte-Thérèse.

40 printemps Paul Piché! Ça a passé vite?

Oui, en effet! Je ne le sentais pas ainsi, mais quand on me l’a fait remarquer, j’en ai constaté l’ampleur, surtout que j’ai été présent tout ce temps-là! Ce n’est pas comme si on célébrait quelque chose qui s’est « passé » il y a 40 ans. On n’est pas du tout dans le souvenir! Dans 40 printemps, on fait des vieilles chansons, mais je n’ai jamais cessé de les chanter ces vieilles chansons! On est donc dans la continuité, mais surtout dans un gros remerciement de ma part de pouvoir faire ce métier-là depuis tout ce temps.
C’est une belle année!

C’est en fait 40 ans de vie commune avec votre public québécois! 40 ans d’engagement social, de revendications à travers votre poésie! Vous êtes un Grand de notre culture québécoise Paul!

C’est tout à fait ça : une vie commune de 40 ans et une implication de part et d’autre, car lorsqu’on donne le spectacle 40 printemps, je me dis que les gens ne viennent pas seulement me voir, ils viennent aussi « se » voir, constater le chemin parcouru, d’où on vient, où on est allés, où on s’en va. Il y a toute une célébration de cette existence et de cette volonté de vouloir changer le monde, de se prendre en main. Il y a quelque chose de très dynamique à chaque spectacle, quelque chose de communicatif entre le public et moi, et entre eux aussi.

Vous avez défendu des causes, pris part à des luttes, été honoré par le Mouvement national des Québécois et Québécoises, fait des discours patriotiques lors de notre Fête nationale. Où en êtes-vous aujourd’hui? Êtes-vous découragé?

Découragé, non! Même si je me décourage parfois comme tout le monde. Sauf qu’une demi-heure plus tard, j’trouve ça plate, alors j’me r’crinque pis je r’pars! Je suis quelqu’un de très déterminé et très marathonien dans ma personnalité, et cette bataille de libération d’un peuple ne peut pas se faire rapidement. Même si à des moments ça nous paraît très loin ou impossible, moi je le vois à plus long terme et je ne me décourage pas. J’en ai vu d’autres! D’où l’avantage de célébrer ces 40 ans… « On » en a vu d’autres!
J’ai vu des périodes beaucoup plus sombres pour le mouvement indépendantiste et pour l’ensemble des mouvements progressistes comme la question féminine et l’environnement. Dans les années 80, on a eu un creux beaucoup plus important pour toutes formes de revendications progressistes, y compris la question nationale. C’était beaucoup plus difficile qu’en ce moment. Oui, actuellement, il y a beaucoup d’ambiguïté. C’est normal, vu l’échec du référendum de 95. Mais je demeure optimiste, car je pense que d’autres situations recréeront des élans pour les Québécois qui voudraient faire du Québec un pays.
Je pense que la structure même du Canada va faire en sorte de révéler d’autres situations où les intérêts du Québec sont vraiment différents et où on aurait avantage à ne pas laisser les politiciens des autres provinces décider pour nous ce qu’on doit faire. Je crois qu’on aura une autre chance, et j’ose croire que cette fois-là sera la bonne. Mon optimiste va même jusqu’à croire que ça se passera assez rapidement aussi. Dans les dix prochaines années. C’est ma vision. En conclusion, je suis loin aujourd’hui d’être découragé.

Comment vous sentez-vous d’avoir marqué un peuple de votre poésie engagée ou pour le moins significative que l’on retrouve à travers vos chansons?

Ça fait chaud au cœur de savoir que l’on fait partie de la mémoire collective. Qu’on a mis son épaule à cette immense roue de la culture québécoise. D’en faire partie. D’être sur ce grand manège. Ça nous rappelle qu’on n’a pas fait tout ça pour rien. Que même si tout est éphémère, il y a quand même des choses qui restent. C’est très valorisant d’entendre aussi les plus jeunes me dire que mes chansons se sont transmises d’une génération à l’autre. Ça fait plaisir. Ça rajeunit.

Un mot de la fin, Paul?

D’abord, on se comprend que je viens chanter « chez nous »! Mon père est né et a passé son enfance à Saint-Jérôme, j’ai passé mon adolescence à La Minerve, et j’ai étudié au cégep de Sainte-Thérèse. On va donc être entre nous, et c’est avec beaucoup de plaisir que je vais vivre ces spectacles.

1 commentaire

  1. Bravo cousin. La famille Piché dont j’en fais partie, (fille de Jean-Louis) sommes tous très fiers de toi. Encore plusieurs belles années à nous offrir de belles chansons. On s’arrange pour aller voir ton spectacle. A bientôt XX
    Ta cousine Claudette Piché

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