Saviez-vous que ? La proche aidance au Québec
Du 5 au 11 novembre, c’est la Semaine nationale des personnes proches aidantes. Voici quelques informations pour en apprendre plus sur cette réalité.
De jeunes enfants peuvent aussi être proches aidants
Les jeunes proches aidants (JPA) sont des jeunes de moins de 25 ans qui assurent des soins, des services ou de l’accompagnement à une personne de son entourage ayant une ou des incapacités physiques, mentales, intellectuelles ou sensorielles. Ces jeunes peuvent prendre soin, par exemple, d’un parent, de grands-parents, d’un frère ou d’une sœur, ou même d’un membre de la famille éloignée. On estime qu’au Canada, ils étaient 1,9 million en 2012. Un peu plus de 12 % des jeunes seraient proches aidants.
La proche aidance chez les jeunes comporte des enjeux particuliers. Il s’agit d’un rôle additionnel, qui dépasse le cadre normal des responsabilités d’un jeune. Celui-ci doit d’ailleurs conjuguer ce rôle à ses activités d’enfant, comme aller à l’école, travailler, avoir des loisirs ou socialiser. Aussi, la proche aidance chez les jeunes est souvent invisibilisée. De nombreux JPA ne parlent pas de leur situation, de peur que les parents soient critiqués, d’être séparés de leur famille ou pour protéger leur famille de la stigmatisation.
Le fait d’être un jeune proche aidant peut avoir des répercussions positives, mais aussi des impacts négatifs. Notamment, les jeunes peuvent développer des problèmes de sommeil ou des troubles de l’alimentation, ils sont plus à risque d’avoir un trouble de santé mentale ou de vivre de l’anxiété. Des difficultés scolaires, de l’absentéisme et du décrochage scolaire sont aussi observés.
Dans un mémoire déposé en 2021, Proche aidance Québec note l’importance de soutenir la réussite scolaire et le bien-être des JPA. D’ailleurs, en Australie et au Royaume-Uni, des écoles ont mis en place des approches de soutien pour ces élèves.
Source : RANQ (Regroupement des aidants naturels du Québec) ou Proche aidance Québec.
La proche aidance longtemps invisibilisée
Au Québec, la valeur des soins que les personnes proches aidantes donnent représenterait plusieurs milliards de dollars annuellement. Or, pendant longtemps, le travail de ces personnes a été invisibilisé. Les tâches qu’elles réalisent ont été tenues pour acquises. Jusqu’aux années 1940, notamment, l’idée de charité privée et chrétienne est dominante. La famille est donc la responsable des soins apportés aux personnes plus vulnérables de l’entourage. Ces soins sont donc vus comme allant de soi. D’ailleurs, ce sont surtout des femmes qui portent cette responsabilité. Pendant plusieurs années, les difficultés qu’elles vivent sont peu entendues.
À la fin des années 1980 et au début des années 1990, les premières organisations de personnes proches aidantes naissent au Québec. En 2000, des associations se mobilisent et fondent le Regroupement des aidants naturels du Québec (RANQ), aujourd’hui appelé Proche aidance Québec. Aujourd’hui, l’organisation regroupe 124 organismes qui soutiennent plus de 41 000 personnes proches aidantes partout à travers le Québec.
Sources : Proche aidance Québec et l’article Les personnes proches aidantes : de l’invisibilité à la prise de parole de Marie-Hélène Deshaies.