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Comtés de Laurentides-Labelle et Rivière-du-Nord

Par Reine Coté

Réactions contrastées autour du budget Morneau

Personne ne s’en étonnera, le député fédéral de Laurentides-Labelle, David Graham, s’est dit fort heureux des sommes d’argent promises par le premier budget du gouvernement Trudeau déposé mardi dernier par le ministre des Finances de son parti, Bill Morneau. La région des Laurentides en profitera, promet-il.

Le député Graham s’est réjoui d’apprendre que son gouvernement réserve une enveloppe de 500 millions de dollars pour brancher les régions aux réseaux internet à haute vitesse.
« Nous avons fait de nombreuses représentations auprès du ministre, mais cette somme dépasse toutes nos attentes », indiquait jeudi dernier celui qui préside le caucus de l’infrastructure numérique du Parti libéral du Canada.
Et les besoins sont là. M. Graham reconnaît en effet que les secteurs laurentiens plus campagnards, peu densifiés, sont encore mal desservis par les nouvelles technologies. Entre 10 et 20 %, estime-t-il.
Or, l’impact s’en fait sentir. Peu de nouveaux arrivants viennent s’établir dans la partie nord du comté, marqué inévitablement par un exode des jeunes. « Il y a aussi un problème d’accès aux PME locales, car elles n’ont pas accès à internet. Il y a beaucoup de villégiateurs qui viennent ici avec de l’argent, mais ce ne sont pas forcément des gens riches qui vivent ici », remarque aussi le député Graham.
Celui-ci considère également que le budget Morneau apporte son lot de bonnes nouvelles. Il y a la baisse d’impôt pour la classe moyenne ainsi que pour les familles et les aînés laurentiens qui recevront leur part avec l’allocation augmentée et non imposable et le rehaussement du Supplément du revenu garanti. Un répit plus que mérité pour les familles de la région, laisse savoir le député de Laurentides-Labelle.
Ce dernier se dit particulièrement content que son équipe promette d’investir dans les projets d’infrastructures massifs. Pour son comté, cet argent se traduira en infrastructures récréotouristiques et permettra aussi la relance du secteur forestier, croit-il. « Les demandes des municipalités ont été entendues et nous pourrons commencer à rattraper notre déficit en infrastructures dans la région. »

Insensibilité au Québec

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Rhéal Fortin, député fédéral de Rivière-du-Nord et chef intérimai re du Bloc québécois. Photo : Courtoisie


Rhéal Fortin, le député fédéral de Rivière-du-Nord et chef intérimaire du Bloc québécois, jette toutefois un regard différent sur le budget Morneau. « Ottawa manque de sensibilité à l’endroit des réalités québécoises », déplore-t-il.
Pour M.Fortin, il est indéniable que le ministre Morneau a négligé des dossiers prioritaires pour le Québec, à commencer par les transferts d’argent.
Il y a celui touchant le secteur de la santé qu’il estime particulièrement décevant avec son retour de 18% alors qu’antérieurement le transfert à Québec s’établissait à 25 %, laisse savoir le chef bloquiste. « On est très déçus. À l’hôpital de Saint-Jérôme, il y a des besoins importants pour les opérations et encore 12 heures d’attente à l’urgence », dit-il.
« Bien sûr, on est heureux avec certains éléments du budget », admet M. Fortin, en parlant de l’allocation familiale et de celle aux aînés, rehaussées. Mais ce bonheur se voit assombri par certaines mesures insatisfaisantes.
Le chef bloquiste émet une bonne dose de réserve en ce qui concerne l’argent destiné aux infrastructures. Il aurait considéré plus approprié que Québec reçoive l’argent pour ensuite le redistribuer aux municipalités. Or, cette fois, cela ne se fera pas sans conditions. « Le fédéral s’entête à vouloir gérer ce que le Québec fera de l’argent transféré », indique-t-il.
Il y a aussi le dossier de l’Assurance-Emploi. Le chef bloquiste déplore qu’Ottawa ait privilégié certaines régions pour le prolongement des prestations là où le taux de chômage est plus élevé, excluant de ce fait le Québec au profit de l’Ouest du pays. Les travailleurs saisonniers du Québec, que l’on retrouve aussi dans les Laurentides, auraient dû profiter de cette mesure, estime le chef bloquiste.
Enfin, M. Fortin se dit déçu qu’Ottawa n’in-vestisse pas dans la CSeries de Bombardier, surtout que l’on n’a pas hésité à le faire avec l’industrie automobile ontarienne lorsque cela allait mal, insiste M. Fortin. « On demande le même respect envers nos réalités québécoises », résume-t-il.

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