Corridor aérobique : La MRC mettra de la pression sur le MTQ
Les maires de la MRC des Pays-d’en-Haut feront pression auprès du ministère des Transports du Québec (MTQ) pour que le Corridor aérobique soit rouvert en entièreté. Celui-ci est coupé en deux depuis que le MTQ a fermé définitivement le pont Newaygo, à Wentworth-Nord.
« On a eu une discussion entre les maires ce matin, concernant le MTQ qui ne bouge pas rapidement. On va trouver différentes façons pour mettre de la pression et que ça avance plus vite », a expliqué la mairesse de Wentworth-Nord, Danielle Desjardins, lors de la séance du conseil des maires du 14 mai. Elle répondait à des citoyens inquiets du sort du pont Newaygo. La fermeture du Corridor aérobique était à l’ordre du jour, mais le point avait été retiré au début de la séance.
Impacts importants
Selon Mme Desjardins, la fermeture du Corridor aérobique près du 11e km aura deux conséquences majeures, souligne-t-elle en entrevue. D’abord, il y a un enjeu de sécurité. « Les cyclistes, malgré les clôtures, réussissent à les enjamber, à passer leur vélo et à continuer. »
La mairesse ajoute que le détour, par la rue Principale et le chemin de Newaygo, est dangereux pour les piétons et les cyclistes qui s’y aventurent. « Il n’y a pas d’empiètement de chaque côté de la rue. Il va arriver quelque chose. C’est inquiétant. »
Ensuite, il y aura moins de fréquentation sur le parc linéaire, ce qui entraînera des conséquences économiques pour la région. « Les cyclistes qui passaient faisaient un arrêt dans les petits commerces. Ils vont en souffrir. » Elle mentionne les MRC des Pays-d’en-Haut et des Laurentides, la région de Montcalm, les municipalités de Lac-des-Seize-Îles et de Morin-Heights, mais aussi le pavillon Montfort, que Wentworth-Nord a récemment acquis. « On ne pourra pas l’utiliser à son plein potentiel. »
Entre les mains du MTQ
Mme Desjardins croit également que le MTQ, par son inaction, est en défaut du bail qu’il a avec la MRC pour l’exploitation du Corridor aérobique. « On a offert au MTQ la mise en place d’un pont temporaire. On a fait faire des soumissions. » L’une d’elles permettrait d’en installer un ayant une plus grande capacité portante que l’ancien pont, pour seulement 107 000 $, souligne la mairesse. La suggestion, envoyée au MTQ en avril, n’a pas encore eu de réponse, ajoute-t-elle.
Durant le conseil des maires, une citoyenne a critiqué la gestion du dossier par le préfet et les maires. Le maire d’Estérel, Frank Pappas, lui a répondu. « La MRC est mal prise dans cette situation-là. [Vous jetez] le blâme sur tout le monde, comme quoi on vous traite avec désinvolture, alors qu’on passe des heures et des heures à discuter de votre situation […]. On va tous essayer de trouver une solution. »
« Tout le monde comprend. Tout le monde voudrait que le pont soit là. Mais qu’est-ce que vous voulez : c’est au ministère des Transports de le reconstruire ! », a ajouté M. Pappas.
Le 8 mai dernier, le MTQ a répondu par courriel aux questions du journal Accès. « Le Ministère prévoit démolir le pont existant et envisage de le remplacer par une nouvelle structure. Cette nouvelle structure permettrait de poursuivre la vocation récréative du Corridor aérobique. Ce processus pourrait s’échelonner sur une période de plusieurs années, en tenant compte notamment des normes environnementales les plus récentes. Il est trop tôt pour se prononcer davantage sur d’éventuels travaux, leur nature ou leur durée. »
Parcs linéaires et sentiers
Aussi durant le conseil des maires, la réserve foncière pour la pérennité des sentiers est officiellement adoptée. Une somme de 125 000 $ par année y sera versée pendant 10 ans. Les fonds serviront à développer des liens d’interconnexion aux parcs linéaires du P’tit Train du Nord et du Corridor aérobique, mais aussi pour acquérir des immeubles et des infrastructures, pour pérenniser des droits de passage ou pour obtenir des services professionnels.
Le conseil a aussi adopté une réserve foncière pour les travaux d’infrastructures des parcs linéaires et leurs embranchements. Les fonds serviront à entretenir les deux parcs linéaires ainsi que leurs embranchements, dont le trajet Vélocité qui les lie. Une somme de 132 465 $ par année y sera versée jusqu’en 2030.