Corridor écologique : Val-des-Lacs veut protéger 50 % de son territoire
L’organisme Éco-corridors laurentiens et Val-des-Lacs ont entamé des démarches afin de protéger plus de 50 % du territoire de la municipalité située entre Sainte-Agathe-des-Monts et Mont-Tremblant. Ce projet vise près de 50 kilomètres carrés des terres publiques de la Municipalité de Val-des-Lacs.
Les deux entités ont conclu le mois dernier une entente financière de 150 920 $ avec la Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec) pour constituer une proposition d’aire protégée. « Il y a déjà une partie du territoire qui est protégé avec le parc national du Mont-Tremblant, mais la majorité ne l’est pas », explique Anie Rivard-Paré, chargée de projet chez Éco-corridors laurentiens.
Un processus long
« Faire une aire protégée au Québec est un processus qui est très long et complexe. On peut penser au mont Kaaikop, qui a pris plus de 10 ans à protéger. Val-des-Lacs est au début du processus », explique-t-elle. Ainsi, Éco-corridors en est actuellement à amasser des informations sur le territoire pour faire une proposition. Le territoire en question est composé notamment de vieilles forêts et de nombreux milieux humides. Ensuite, c’est au gouvernement de prendre la décision de créer une aire protégée ou non.
« Quand on a 50 % du territoire de sa municipalité qui n’appartient pas vraiment à celle-ci, ça peut créer certains accrochages. C’est le comité consultatif en environnement de la Municipalité qui a démarré cette initiative, à la suite d’une coupe qui a détruit une partie du sentier sentier Par Monts et Vals, un sentier d’importance pour la Municipalité », rapporte Mme Rivard-Paré. Ce dernier compte 65 kilomètres et traverse 7 municipalités des Laurentides. « Ç’a laissé un goût très amer chez les citoyens. »
C’est cette motivation qui a mené la Municipalité à vouloir protéger son territoire, ce qui permettrait d’avoir un plus grand contrôle sur celui-ci. On a donc fait appel à Éco-corridors laurentiens qui est porteur du projet. « Nous coordonnons les études écologiques, préparons les dépôts, organisons les activités de consultation, gérons les comités à l’interne, etc. », précise Anie Rivard-Paré.
Pourquoi ce territoire ?
La protection de ce territoire permettrait également de consolider la protection autour du parc national du Mont-Tremblant et de le relier au parc régional de la Forêt Ouareau (Lanaudière), en passant par le projet d’aire protégée du mont Kaaikop. « Ça fait partie des corridors écologiques prioritaires pour les milieux naturels dans les Laurentides », dit la chargée de projet. De plus, ce secteur a manqué « d’inventaires écologiques par la passé ».
Puis, c’est un endroit qui est important pour l’accès à la nature et pour les citoyens de Val-des-Lacs. Lorsqu’il y a des coupes forestières sur ses terres publiques, il n’y a pas vraiment d’argent qui revient à la Municipalité, souligne Anie Rivard-Paré. « C’est une exportation des ressources vers l’extérieur. » Val-des-Lacs souhaite donc miser davantage sur l’attrait récréotouristique de ce secteur.
« La Municipalité de Val-des-Lacs reconnaît la richesse écologique de son territoire et de son attrait pour les amateurs de nature et de plein air. Elle souhaite donc en faire une destination touristique de premier choix et ainsi, stimuler l’économie locale par un récréotourisme respectueux de la biodiversité. Ce projet permettrait d’ailleurs la pérennisation des infrastructures de plein air déjà implantées et des dizaines de kilomètres de sentiers du Réseau Inter-Centre », souligne-t-on dans le communiqué.
Éco-corridors laurentiens espère que le territoire sera protégé s’ici 2030.