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Danielle Proulx: mère comblée au théâtre et dans la vie!

Par Martine Laval

Danielle Proulx joue au théâtre de Saint-Sauveur tout l’été, et jeudi dernier le 11 juin était la première de la pièce Sacrée famille dans laquelle elle tient le rôle de la mère qui s’évertue à faire en sorte que son mari bourru, borné, plein de préjugés, accepte leurs enfants comme ils sont vraiment. Rencontre avec une de nos plus grandes comédiennes.

Qu’est-ce qui vous a séduite dans ce rôle pour que vous acceptiez de le jouer?

La situation est intéressante : les personnages sont bien campés, et ce n’est pas tant le personnage que le contenu global qui a provoqué mon intérêt pour la pièce que j’ai déjà jouée il y a quelques années d’ailleurs. Je trouve qu’il y a un réel propos, et bien que la pièce ait été écrite en 1992, le sujet reste toujours d’actualité. Je trouve également intelligent et délicat de traiter, à travers l’humour, d’un sujet qui crée des irritants.

Ce rôle doit vous reposer de celui d’Henriette Boulier d’Unité 9?

Oui, c’est sûr! Mais on continue d’enregistrer les nouveaux épisodes au cours de l’été, en alternance avec la pièce, donc je suis encore dedans.

Est-ce que vous transformer en Henriette Boulier est aussi long que de vous peindre en Cornemuse?

Cornemuse, c’était deux heures de maquillage vraiment précis pour créer ce masque. Pour Henriette, c’était aussi long les premières fois, mais ils ont trouvé des techniques pour que ça aille plus vite. Alors en 45 minutes maintenant, je suis transformée.

Aimez-vous ces rôles passeurs de message et « défigurants »?

Ce que j’aime, c’est d’abord l’histoire qu’on raconte. Ensuite, lorsque le personnage n’est pas monochrome et qu’il me permet de jouer de multiples aspects de sa personnalité, c’est de plonger pour découvrir comment exploiter les différentes facettes. Pendant plusieurs années, j’ai joué « la mère du Québec » à la télé comme au cinéma. Ce n’était pas des transformations extrêmes, mais souvent des nœuds qui se dénouaient au fil du scénario. Je suis très privilégiée d’avoir pu jouer des rôles légers et comiques comme plus dramatiques et tragiques, même des fresques de vie, c’est-à-dire des histoires qui se prolongent sur quelques décennies où on voit vieillir le personnage. C’est très valorisant. C’est dans mon âge « plus mature » qu’on m’offre des rôles plus « transformants ».

Sentez-vous un tournant qui vous permette de bien « vieillir » dans votre carrière?

Je suis déjà vieillissante, donc je suis très reconnaissante de me voir offrir ces rôles, mais en fait dans mon métier, on est toujours dans un tournant. On ne peut jamais voir très loin devant. Il n’y a pas de chemin droit dans ce métier. Quand j’arrête un projet, j’ai parfois autre chose de planifié, mais en général, je ne sais pas ce qui s’en vient. Alors, je suis toujours dans une courbe.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus entre cinéma, théâtre et télévision?

Le projet est plus déterminant que le média parce qu’il y a des projets extraordinaires dans l’un comme dans l’autre. Je me suis toujours dit que je n’accepterais rien que je mépriserais, donc dans quel que projet que ce soit, j’accepte d’aller apprendre quelque chose, sinon je ne me sens pas bien. Oui, il y a parfois des projets plus « alimentaires » – qui paient les comptes –, mais je les fais parce que j’apprends.

Et votre fils Émile Proulx-Cloutier, vous devez être fière de le voir bon comédien et talentueux auteur-compositeur-interprète!

Je suis fière, bien sûr, mais je suis surtout très heureuse qu’il puisse s’épanouir dans ses champs d’intérêt, explorer ses passions, déployer tous ses talents et qu’il soit bien accueilli… En plus d’être heureux dans sa vie de couple et papa de trois enfants.

Et comment vous sentez-vous dans votre rôle de grand-mère?

Comblée et ravie! Et je m’y applique avec amour. C’est vraiment chouette! J’essaie d’être là et de les épauler. Ce qui me touche, c’est de voir qu’ils arrivent à préserver l’équilibre entre leur vie personnelle et familiale malgré les grandes houles que ce métier peut nous faire vivre. (Émile Proulx-Cloutier est en couple avec la réalisatrice Anaïs Barbeau-Lavalette.)

Avez-vous un lien particulier avec les Laurentides?

Surtout l’hiver, bien que je les aie connues aussi l’été à une période de ma vie durant laquelle, pendant huit ans, on louait une maison à Val-Morin. J’ai aussi joué l’été à Sainte-Agathe-des-Monts, au mont Avila, à Sainte-Adèle. C’est un endroit que j’aime beaucoup les Laurentides! C’est sensuel avec tous ses lacs et ses jolis villages. L’autre jour, je me promenais dans Saint-Sauveur et j’ai trouvé que ça avait vraiment beaucoup changé par contre! Je vais donc redécouvrir tout ça cet été en venant jouer au théâtre.

Sacrée famille! au théâtre de Saint-Sauveur jusqu’au 29 août, du jeudi au samedi.

www.theatrestsauveur.com • 450 227-8466 (souper-spectacle offert)

 

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