(Photo : PHOTOS: Josée Houle)
Photo prise le 22 août sur les lieux de l’accident.

Décès sur la piste cyclable : « Ce n’est pas un cas isolé finalement » – François Groleau

Par daniel-calve

Le 12 septembre dernier, Pierrette Gamache perdait tristement la vie à la suite d’un accident survenu sur le Parc Linéaire Le P’tit Train du Nord au croisement de la rue de la Traverse à Sainte-Adèle. Elle était entrée en collision avec un tube d’acier qui servait à fermer l’accès aux voitures.

Depuis la parution de l’article original dans le journal Accès du 18 septembre, son fils, François Groleau, dit avoir reçu plusieurs communications de personnes ayant vécu des accidents similaires au même endroit.

Il s’est notamment entretenu avec M. Denis Locas, Mme Hélène Meunier et Mme Josée Houle qui ont accepté de livrer leur témoignage.

Il continue de souffrir de douleurs cervicales

Le 22 septembre au matin, François Groleau a rencontré monsieur Denis Locas, victime d’un accident survenu seulement deux jours avant celui de Mme Gamache, soit le 10 septembre dernier. Celui-ci partait de Blainville en direction de Sainte-Agathe sur le P’tit Train du Nord. Il a traversé la rue de la Traverse alors que le soleil était présent. Une fois de l’autre côté de la rue, il observe qu’il fait maintenant sombre et ne peut pas voir la barre de métal noire.

« C’est alors que je dois faire une manœuvre très rapide en mettant la tête sur les poignées de mon vélo. Je frappe la barre avec mon casque et chute au sol. » Son casque s’est cassé et il s’est blessé aux coudes, aux genoux, à la cuisse et au cou. Il a nettoyé ses plaies dans un cours d’eau à proximité de l’incident en plus d’enlever le gravier incrusté dans sa peau. Il est retourné par ses propres moyens jusqu’à chez lui.

« Suite à cet incident, j’ai des cicatrices et des douleurs cervicales qui m’empêchent de fonctionner au quotidien, je dois prendre de la médicamentation comme anti-inflammatoire tous les jours. »

Un témoin qui ne comprend pasl’inaction

La même journée en après-midi, le fils de Pierrette Gamache est allé à Val-David pour y rencontrer Mme Hélène Meunier. Celle-ci n’a pas personnellement été victime d’un accident, mais fut témoin de certains évènements. Tout d’abord, il y a quelques semaines, pendant l’été, elle rapporte la présence d’une ambulance à l’endroit où la piste cyclable croise la rue de la Traverse. De plus, Monsieur Pierre-Paul Jeté, un résident de Val-David qui habite le même immeuble que Mme Meunier, lui a raconté son accident survenu au même endroit. Celle-ci a du mal à comprendre qu’il n’y ait pas plus de signes visibles au croisement de la rue de la Traverse vu les évènements passés.

« J’aurais dû porter plainte »

Le 23 septembre, Josée Houle, une fille que connaît Monsieur Groleau, s’est manifestée par surprise à lui : elle avait appris le décès de sa mère, qu’elle connaissait aussi. Elle lui raconte qu’elle a elle-même vécu un accident similaire le 20 août dernier.

Josée Houle quittait Val-David vers 9 h 50 pour une promenade solitaire sur le P’tit Train du Nord en direction sud. C’était une journée très ensoleillée. Lorsqu’elle a entamé sa descente vers sa destination, elle a aperçu devant elle, une route asphaltée transversale et deux poteaux de bois ayant une bonne distance entre les deux.

« À peine quelques secondes plus tard, j’ai heurté de plein fouet un obstacle jusque-là non visible. Suite à l’impact, j’ai été éjectée du vélo. Ma jambe gauche a heurté l’obstacle au passage et m’a fait pirouetter dans les airs et atterrir directement sur ma tête. Fort heureusement, je portais un casque protecteur. »

Très mal en point, une amie l’a accompagnée à l’urgence à l’hôpital de Ste-Agathe-des-Monts. Josée Houle a fait mention de son accident de vélo à l’infirmière et au docteur. L’examen médical a révélé des fractures à la 6e et 10e côte, au thorax, côté gauche en plus d’une contusion importante à la jambe gauche et aux deux bras. Elle s’est fait prescrire de la morphine en plus de recevoir un avis de convalescence de 4 à 6 semaines.

Deux jours plus tard, Josée Houle est retournée sur les lieux de l’incident en avant-midi pour prendre des photos. « Je songeais aussi à me rendre au service de police de la municipalité de Ste-Agathe, pour faire le compte rendu de mon accident et aviser du danger potentiel pour les cyclistes circulant en direction sud à cet endroit. Malheureusement, ma condition physique rendant pénibles mes déplacements, je n’ai malheureusement pas fait cette démarche. Je crois qu’à la lumière des photos prises, j’aurais dû faire ce signalement. »

Mme Houle a la situation sur le cœur : « Je regrette tellement, j’aurais dû porter plainte », a-t-elle révélé à François Groleau. Mais elle ne savait pas où appeler et à qui parler.

« Ça me fâche »

Le 24 septembre, François Groleau a fait parvenir un courriel détaillant les évènements et incluant les témoignages, à la coroner Julie Blondin et à Julie Roy de la Sûreté du Québec. « Aussi invraisemblable et incompréhensible que cela puisse paraître, aucune d’entre elles n’a rapporté l’incident dont elles ont été victimes. Je reste stupéfait face à cette situation », déplore-t-il.

Lorsque je le questionne au sujet du processus de plainte, Monsieur Groleau me répond que selon lui, les gens ne savent pas qui gère ça. « Je remarque que pour les gens ordinaires, le plus facile c’est de venir le dire à moi. Moi je sais quoi faire avec ça, mais la plupart des gens, j’imagine, ne le savent pas. » Il s’est entretenu avec la coroner à quelques reprises en plus d’avoir un retour de Julie Roy, de la Sûreté du Québec, le matin du 3 octobre. Le dossier est en développement et il semble que Mme Roy, à la suite des demandes de la coroner, soit rendue à l’étape de valider les témoignages.

« J’essaie de comprendre. Ça me fâche. Plus que j’en apprends, plus que ça me fâche. » À la suite de toutes ses démarches, François Groleau en vient à la constatation suivante: « Moi je vis à 600 kilomètres de là, je ne suis pas une police et j’ai quatre personnes qui m’ont rapporté des incidents semblables ». Il en conclut que l’accident de sa mère « n’est pas un cas isolé finalement. ».

3 commentaires

  1. Aucun correctif n’a été apporté à cette situation dangereuse. J’ai informé le préfet Genest responsable du Train du Nord à deux reprises par courriel, aucun accusé de réception de sa part .
    Nous avions des pancartes « danger »quand je travaillais comme patrouilleur en ski de fond. Nous pourrions les mettre devant cette barre quasi invisible à la brunante, surtout lorsqu’on
    descend du Lac Raymond.
    La sécurité devrait être la priorité du directeur du Parc Monsieur Jean Sébastien Thibault, qu’attend-il pour ôter cette barre dangereuse pour les usagers. Pitoyable!!! Même l’hiver , je faisais des vidéos pour dénoncer les dangers, notamment l’absence de pancartes à l’arrivée sous le viaduc , seule réponse de sa part : mise en demeure par huissier le 28 décembre vendredi à 17 heures.
    Bravo à tous les politiciens de notre MRC.
    Pour la sécurité, il est difficile de s’en rendre compte bien assis dans son bureau.
    La hauteur de la barre est à hauteur de la poitrine, donc extrêmement dangereuse car la roue du vélo n’absorbe pas le premier impact.

    Pierre Lafond
    conseiller municipal de ce district
    Sainte-Adèle
    P.S. J’ai essayé de rejoindre la coroner , aucun retour.

  2. Mon conjoint en 2005 un immense trou de 4 pieds de haut par 14 pieds de largeur en est mort 172 jours après et personne en a parlé. DANIEL PETIT

  3. Pourquoi ne pas ajouter simplement une rangée de gros cônes oranges, bien visibles de loin, d’ici à ce que la situation soit corrigée de manière plus permanente?

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