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«Dehors!»

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le Méridien 74 pourrait être

Sensible aux vrais enjeux, dévouée, passionnée du fait social, et de la région des Laurentides, la récipiendaire du Prix Rosa Parker pour la paix, Line Chaloux, est de toutes les sphères et œuvre sans relâche au sein d’une myriade d’organismes, principalement à la Fondation Clara-Bourgeois. Cette organisation qui vise entre autres à promouvoir la paix, et à développer des alternatives aux problématiques sociales, est installée au Méridien 74 et elle est la propriétaire de l’Église Sainte-Marcelle depuis la fermeture de la fabrique de ladite paroisse.

Depuis 2004, Mme Chaloux poursuit donc sa mission de progrès social à l’Église Sainte-Marcelle de Saint-Jérôme. Après une vente symbolique de l’église, adjointe d’une entente permettant à celle-ci de poursuivre ses activités religieuses, cela tout en cohabitant avec des organismes, voilà que la Fondation se voit dans l’obligation de défrayer les coûts de mutation, de même qu’elle doit rencontrer une évaluation de la valeur immobilière qui s’élève à 1,6 million $. Est-il besoin d’élaborer ici sur l’incompatibilité d’un tel fardeau avec les bases mêmes d’une communauté, qu’elle quelle soit? Les communautés religieuses elles, ne furent pas affectées de semblables équations. Comment alors expliquer que leur substitut, les organismes, que tout ce qui tend vers le collectif, la réinsertion, l’intégration, le soutien au sens large, se voit ainsi facturé? Il apparaît pertinent de signaler que toutes les actions, interventions, ou projets menés par les 31 organismes logeant au Méridien 74, participent d’une façon on ne peut plus concrète, au mieux-être et à la vision d’une santé collective.

Dans une communauté durable ces lieux doivent être reconnus comme faisant partie du patrimoine collectif et n’avoir d’usage que pour la construction de solidarité sociales, orientées vers le mieux-être des personnes. Cette responsabilité collective, autrefois exercée par l’Église, est maintenant de plus en plus prise en charge par des organisations communautaires comme la Fondation Clara-Bourgeois. Dans une perspective de développement durable et de solidarité collective, ces lieux doivent être exempt de taxe au même titre que les organisations religieuses. Le soulagement des droits de mutation, du service de la dette et de la taxation immobilière ne peut que privilégier la réorganisation sociale de ces lieux de vie, de même que leur vitalité. «Il existe une certaine urgence à statuer sur les principes de base du concept de communauté durable et ainsi prévoir l’impact du développement économique, social et culturel sur la pérennité de nos milieux de vie. Le temps est venu de s’engager vers un concensus sur l’avenir de ces principes fondamentaux de vitalité comme base de décision pour notre société. Il est par ailleurs impossible de penser faire du développement social sans penser à faire d’abord, des communautés», explique Line Chaloux.

Et le problème n’en est pas un laurentien. Partout dans le monde les églises sont en mode de survie. Les églises sont désertées, en revanche, les populations se laïcisent et ce mouvement collectif marque un point de rupture, un trait dans l’évolution, auquel doit s’accoler des structures législatives et de reconnaissance. «On ne devrait pas perdre ces lieux faisant partie du patrimoine collectif, tellement nécessaire à la construction de notre identité. Les églises c’est devenu névralgique, c’est de nous que dépend une certaine forme de sécurité publique. La soupe populaire est un autre bon exemple.» Mme Chaloux exprime de plus «qu’avant il y avait le culte, l’autorité morale que représentait l’Église, maintenant il faut suppléer par la culture au sens littéral, ça prend une nouvelle culture».

Considérant donc qu’aucune base juridique n’existe aujourd’hui pour permettre la gestion du patrimoine commun en lien avec le droit des communauté d’user de ce bien collectif, la Fondation Clara-Bourgeois recommande: qu’un moratoire sur la vente des églises au Québec soit mis en vigueur et protège les églises à vocation communautaire face au développement économique, qu’une politique des droits des communautés soit déposée pour protéger les communautés du développement à tout azimut, qu’une politique d’exonération communautaire soit établie par les villes afin de soutenir la lutte contre la pauvreté et l’aide humanitaire, qu’un progeamme de reconnaissance du patrimoine collectif soit développée afin d’identifier les espaces collectifs propres aux communautés. «Il n’y a pas de coupable, c’est seulement l’histoire de l’évolution de la société» La notion de communauté est basée sur les fondements intelligibles d’ouverture, de responsabilité, de liberté, de justice, d’inclusivité, et d’égalité… «Nous sommes de descendance judéo-chrétienne, mais le sens commun est entrain d’être avalé par le néo-libéralisme et la consommation à outrance…», a-t-elle indiqué.
«L’église est non seulement l’immeuble le plus imposant, le plus beau, le plus chargé de souvenirs, mais aussi un lieu identitaire qui donne vie au quartier», poursuit Mme Chaloux. Un lieu signifiant, porteur de valeurs, d’une histoire, d’une mémoire et d’une affectivité il va s’en dire. «Cette mémoire c’est ce qui me porte, c’est tout mon engagement, quand ils ont développé le Québec, c’était une promesse d’engagement, le discours était: on va construire une église, ce sera notre noyau, vous pourrez vous installer, être ensemble. Aujourd’hui c’est l’éclatement, plus grand-chose ne favorise l’harmonisation et l’instinct de se tricoter serré.» a terminé Line Chaloux, cette femme totalement investie du projet collectif, et qui parle au nous, une femme du monde ni plus ni moins.

Une pétition est actuellement en circulation. En voici brièvement la requête: Nous voulons signifier notre total accord avec la Fondation Clara-Bourgeois sur la reconnaissance du Méridien 74 comme lieu patrimonial, lieu de culte et milieu de vie. Nous demandons à ce que soit totalement exempté de taxe le Méridien 74.

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