Des jeunes offrent leur chevelure aux cancéreux

Par Éric-Olivier Dallard

L’art de couper les cheveux en quatre

Les élèves de l’Académie Lafontaine lancent un appel à tous. Le 26 mai, des di­zaines de personnes coiffées de bonnes intentions devraient passer au salon pour la cause.

Le jour où sa nièce lui a annoncé qu’elle envisageait de participer au programme «Dons de cheveux» de la Société canadienne du cancer, Sonya Ouellette a eu une idée de génie. L’animatrice à la vie étudiante à l’Académie Lafontaine de Saint-Jérôme, s’est mise à imaginer combien de perruques on pourrait fabriquer à partir de mèches obtenues des étudiants de l’école. Puis, combien on en aurait de plus s’il y avait un maximum de participants dans les Laurentides comme ailleurs en province. Et si le 26 mai devenait la journée nationale du Don de cheveux?

Rapidement, Sonya lance l’idée à l’enseignante Lucie Jean-Mercier et contacte une amie coiffeuse pour l’impliquer dans le coup. Elles ne pouvaient pas mieux tomber. Sophie Lachance a non seulement la réputation d’offrir généreusement de son temps et de son talent à toutes sortes de causes, mais elle a contribué au mieux-être d’une cancéreuse durant près d’une année. «La dame m’avait demandé si ça me dérangeait de la prendre comme cliente même si elle avait le cancer. Ses médecins lui donnaient de six à huit mois à vivre. En dernier, je suis allée la voir à l’hôpital et je lui ai dit à quel point notre rencontre m’avait fait du bien.»

Têtes et coiffeurs demandés

Il aura fallu peu de temps pour que les élèves de l’Académie Lafontaine acceptent de relever le défi. Pour l’heure, des dizaines de jeunes filles feront la queue au Salon L’Au­thentique pour une coupe le 26 mai. Mais près de 75 élèves de l’école seraient enclins à participer, même des garçons. Le problème demeure le manque de coiffeurs. «On peut arriver à faire 48 coupes à trois (l’équivalent de quatre perruques), confie Sophie Lachance, mais une personne de plus serait appréciée.» Autrement, d’autres habitués des ciseaux devront prendre le relais.

Témoignage émouvant
«Perdre ses cheveux, c’est perdre son identité. Chaque matin, j’avais un choc de me voir. À partir du moment où j’ai eu ma perruque, j’ai retrouvé ma dignité», a confié Chantal Desrochers, qui appuie les jeunes dans leur démarche. Même si cette ancienne directrice adjointe se bat pour surmonter une quatrième récidive de cancer aux ovaires, elle refuse des traitements plus agressifs qui la rendraient chauve à nouveau. «On vit dans un monde d’apparence, ajoute la propriétaire de L’Authentique. Quand on voit des gens sans cheveux, on croit qu’ils sont en attente de la mort et on leur enlève toute l’énergie nécessaire qu’ils ont tant besoin pour guérir.»

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