Des organismes environnementaux demandent une enquête publique à la Régie de l'énergie
Par Journal Accès
Compteurs Hydro-Québec
Selon l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) et Stratégies Énergétiques (S.É.), plusieurs irrégularités laisseraient croire que la Régie de l’énergie n’obtient pas l’heure juste de la part d’Hydro-Québec quant aux difficultés et aux coûts réels du déploiement des nouveaux compteurs intelligents.
L’AQLPA et S.É demandaient le 18 septembre dernier à la Régie de l’énergie d’enquêter sur le respect, par Hydro-Québec Distribution (HQD), des conditions entourant le déploiement de ses compteurs à radiofréquences.
Les deux organismes affirment qu’Hydro-Québec aurait entrepris d’elle-même et sans autorisation d’étendre le déploiement dans les Hautes-Laurentides jusqu’à Rivière Rouge-Sainte-Véronique ainsi que jusqu’à Rawdon dans Lanaudière. La Régie de l’énergie limitait ce déploiement aux zones de Montréal, de Laval et des couronnes nord et sud.
HQD minimiserait aussi ses difficultés rencontrées lors de l’installation des nouveaux compteurs. Selon le rapport d’Hydro-Québec à la Régie, il n’y aurait eu que quatre citoyens ayant exprimé des préoccupations, des plaintes ou des refus d’installer les nouveaux compteurs. L’AQLPA et SÉ affirment que cela ne correspond aucunement à la réalité. Il existerait plutôt des milliers de citoyens ayant exprimé leurs préoccupations ou leurs refus à Hydro-Québec.
De nombreux conseils municipaux ont voté des résolutions exprimant leur opposition aux nouveaux compteurs et des élus fédéraux, provinciaux et municipaux s’en disent préoccupés. Rappelons que la semaine dernière, les membres du conseil des maires de la MRC des Pays-d’en-Haut appuyaient une motion de l’Assemblée nationale du Québec demandant à Hydro-Québec d’offrir à ses clients la possibilité de refuser l’installation d’un compteur intelligent, et ce, sans frais supplémentaires.
Toujours selon l’AQLPA et S.É., Hydro-Québec aurait omis de mentionner à la Régie l’autre résolution unanime de l’Assemblée nationale, lui demandant d’examiner la possibilité de permettre aux clients de conserver sans frais un compteur sans émission de radiofréquences, tout comme la demande qu’elle a reçue de la ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet, l’invitant à rechercher d’autres options sans radiofréquences.
Les deux organismes ajoutent qu’Hydro-
Québec minimiserait aussi le nombre de clients s’étant prévalus de l’Option de retrait (avec frais). Certains installateurs auraient même installé des compteurs à radiofréquences contre le gré des résidents. Dans plusieurs cas, HQD n’aurait pas laissé à ses clients le délai de 30 jours de préavis obligatoire leur permettant de se prévaloir de l’Option de retrait. Enfin, HQD a omis de rendre l’information relative à cette option facilement accessible sur le Web.
Enfin, Hydro-Québec annonçait unilatéralement à la Régie qu’elle ne lui fournirait qu’un suivi annuel des coûts de son déploiement plutôt qu’un suivi trimestriel, tel que le Tribunal le lui avait exigé. L’AQLPA et S.É. affirment que cela nuira à la surveillance publique d’éventuels dépassements de coûts résultant des difficultés à déployer les compteurs à radiofréquences.