(Photo : Archives)
La rivière du Nord à Sainte-Adèle. Archives

Eaux usées : 57 263 déversements au Québec en 2022

Par Simon Cordeau (initiative de journalisme local)

Il y a eu 57 263 déversements d’eaux usées enregistrés au Québec en 2022, rapporte Fondation Rivières. Il n’y avait eu que 36 391 déversements en 2021, mais cette année-là avait connu exceptionnellement peu de précipitations, souligne-t-on. « On observe cela dit une légère amélioration sur la période couverte par le palmarès (2017 à 2022) pour toutes les régions administratives, à l’exception de Montréal et des Laurentides », peut-on lire.

Dans la région des Laurentides, Lachute arrive première (21e rang au palmarès global) avec 723 déversements et une intensité par habitant de 30,43. Saint-Jérôme arrive ensuite (39e rang global) avec 381 déversements et une intensité par habitant de 20,19.

En amont de Saint-Jérôme sur la rivière du Nord, notons :

  • Sainte-Agathe-des-Monts : 174e rang, 35 déversements, 3,10 d’intensité;
  • Sainte-Adèle : 196e rang, 23 déversements, 2,43 d’intensité;
  • Prévost : 264e rang, 51 déversements, 0,85 d’intensité;
  • Saint-Sauveur/Piedmont : 272e rang, 9 déversements, 0,74 d’intensité;
  • Sainte-Sophie : 307e rang, 19 déversements, 0,41 d’intensité.

Impacts

Les déversements sont surtout engendrés par des fortes pluies ou la fonte des neiges. Le surplus d’eau dans le système d’égouts est alors évacué directement dans un cours d’eau, comme la rivière du Nord, sans être traité. Cependant, des eaux usées du système sanitaire se retrouvent mélangées et évacuées avec les eaux pluviales.

Les impacts de ces déversements sont multiples, indique Fondation Rivières. D’abord, ils affectent les prises d’eau potable des municipalités en aval, et font ainsi augmenter les coûts liés au traitement de l’eau. Ensuite, ils rendent dangereux la baignade et les activités nautiques. Enfin, ils menacent les espèces aquatiques et la biodiversité des plans d’eau, en les exposant à des microbes et en les privant d’oxygène. « Avec les changements climatiques, les précipitations extrêmes ajouteront de la pression sur les réseaux d’égouts, accentuant le phénomène des déversements », souligne-t-on.

Ainsi, plusieurs municipalités, dont Saint-Jérôme, Prévost et Sainte-Adèle, travaillent activement à séparer les eaux pluviales des eaux sanitaires, afin de diminuer la fréquence et l’impact des déversements, rapporte-t-on dans les pages du Journal. Cependant, il s’agit d’un processus long et coûteux. À Sainte-Adèle, on estime qu’une « décennie » de travaux et d’investissements sera nécessaire pour y arriver.

Déverser « aveuglément »

Par ailleurs, près de 200 villes et municipalités québécoises rejettent leurs eaux usées « aveuglément », indique Fondation Rivières. Pourtant, depuis près de 10 ans, la loi exige que « tout ouvrage de surverse […] soit muni d’un enregistreur électronique de débordement (EED) capable de mesurer la fréquence et la durée cumulée quotidienne de débordement ».

« Résultat : on connaît mal les durées réelles des déversements, ce qui rend le portrait de la situation incomplet et impossible à corriger adéquatement », déplore Fondation Rivières dans son rapport. À cet égard, la seule municipalité des Laurentides jugée « prioritaire » par la fondation est Grenville.

Dans le cadre du palmarès, les déversements provenant d’ouvrages sans EED sont comptés comme s’ils duraient 24 heures.

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