Étienne Lavigne

Par Journal Accès

« Amener le Festival là où son créateur l’imaginait il y a 25 ans! »

Étienne Lavigne est le nouveau directeur général du Festival des Arts de Saint-Sauveur. Danseur au Ballet national du Canada depuis 19 ans, dont premier soliste et danseur principal de caractère, il a pris part au festival quelques fois en tant qu’artiste. Très près de Guillaume Côté – directeur artistique du FASS – dans le métier et en tant que partenaire d’affaires, ils forment un duo extrêmement créatif, productif et prolifique. Cette complicité déjà bien rodée devrait permettre de déployer la dynamique dont le festival doit se doter, à l’aube de ses 25 ans d’existence. Avec l’énergie de ces deux danseurs au talent immense et encore dans l’action, nous observerons, à partir de cette édition du 20e anniversaire à Saint-Sauveur, leur pouvoir à nous éblouir des feux de la danse!

Étienne, vous êtes à un tournant dans votre carrière de danseur, et arrive le poste de directeur général du FASS. Ce n’est pas rien quand même!

Absolument! C’est vrai que je continue à travailler avec le Ballet national du Canada à Toronto, mais j’entame un nouveau chapitre où je conte l’histoire plutôt que je la danse.

Il faut savoir qu’un homme de 38 ans en danse classique, c’est rare! Je suis le plus vieux de la compagnie chez les garçons! Je considère donc que j’ai déjà eu une longue carrière et j’en suis très content. Je laisse donc de plus en plus ma place aux plus jeunes qui sont au summum de leur énergie dans la performance.

Et puis, natif de Montréal, je reviens à la maison… en tant que directeur général d’un festival de grande renommée en plus! Pour Guillaume aussi – originaire du Lac-Saint-Jean, c’est important de se rapprocher du monde de la danse d’ici. Il a commencé il y a deux ans en prenant le rôle de directeur artistique avec Anik Bissonnette la première année, et en solo l’an dernier. Pour nous, la situation est idéale. Revenir au Québec avec tout le bagage accumulé à l’international pour en faire profiter le milieu de la danse québécoise, c’est une expérience très importante et excitante pour nous!

Je dois dire qu’on démarre à partir d’une très belle formation déjà établie ici avec le festival, en ce qui a trait à la question financière, les donateurs, les volontaires, le public. C’est tout de même le 20e anniversaire à Saint-Sauveur cette année! C’est un gros chiffre dans le monde de la danse, de l’art, de la culture. C’est même le 25e, si on compte ses débuts à Sainte-Agathe! Il y a tant de possibilités et Guillaume voit grand pour le festival!

À quoi doit-on s’attendre du nouveau directeur général?

Le premier mandat que je me suis d’abord donné est de soutenir la vision de Guillaume qui a plein d’idées, de plans, de rêves! Ça, ce n’est jamais son problème! Il faut savoir que dès qu’un projet est en train de se réaliser, il est déjà en train de passer à l’autre. Il faut le suivre! En plus, dès qu’il voit que j’enclenche le mécanisme pour le mettre en place, pour lui son travail est terminé et il démarre la prochaine étape… qui est de trouver une autre idée. Idées de grandeur, idées géniales, bon œil, bon instinct et excellent sens artistique… Il veut tout faire. Lui, il a donc l’idée, et moi je mets tout en place pour qu’elle se réalise. C’est comme ça que ça se passe entre nous! Ma grande mission est donc de soutenir sa vision pour le festival, et faire en sorte de la réaliser.

L’autre mandat que je me suis donné est de développer une plus grande fierté du festival dans Saint-Sauveur et la région des Laurentides. C’est un festival de danse d’envergure internationale, et c’est un joyau caché sur lequel il faut lever le voile. Les gens ne le connaissent pas suffisamment et ne sont pas aussi fiers qu’ils devraient l’être. Depuis plus de 20 ans, on amène des artistes incroyables ici même, dans leur cour! C’est extraordinaire! Donc, je veux non seulement que l’on découvre et apprécie la danse, je veux développer la fierté de Saint-Sauveur d’être l’hôte d’un tel événement international!

Je ne veux plus qu’il y ait de sièges à combler. Même si c’est seulement 50 places! Pas avec le calibre que l’on offre! Le chapiteau doit être plein à tous les spectacles! Donc, avec les contacts que Guillaume et moi avons dans le monde de la danse, qui ne connaît pas le festival aussi bien qu’il le devrait, et à Montréal qui ne le connaît pas assez non plus, on étend notre toile d’araignée pour avoir davantage de couverture, de participation, de partenariats. Ce qui permettra de combler les 50 derniers billets non vendus!

Et la programmation, même s’il est encore un peu tôt? La saveur du 20e?

Tout va bon train! Il ne nous reste qu’une ou deux soirées à finaliser, question d’horaire, puisque solliciter des compagnies d’une telle envergure en août en souhaitant qu’elles soient disponibles et les faire venir à Saint-Sauveur tient parfois du miracle! Mais on y travaille. On devrait réussir. Autrement, Guillaume a réussi à amener des vedettes nationales et internationales dans le contemporain, le classique, afin de combler tous les goûts.

Le mot de la fin qui résume la mission du nouveau directeur général?

Toujours plus haut, toujours plus loin! Guillaume et moi voulons amener le festival là où il devrait être, là où Lou Gordon le voyait il y a 25 ans lorsqu’il l’a créé… et même au-delà.