Fondation de l’Hôpital régional de Saint-Jérôme VITALE dans les Laurentides
Aline Desjardins dévoile quelques coups de coeur
À la tête de la Fondation depuis près de huit ans à titre de directrice générale, Aline Desjardins a le mandat d’encadrer le travail de plus de 200 bénévoles qui s’activent au sein de l’un ou l’autre des comités de financement ou qui siègent au conseil d’administration de l’organisme. Parmi les 106 fondations d’établissements de santé du Québec, une vingtaine réussissent à récolter entre un et cinq millions de dollars par année. La Fondation de l’Hôpital régional de Saint-Jérôme fait partie de celles-là.
«Je suis tombée dans la soupe de la philanthropie chez Bell Helicopter Textron, à Mirabel, pendant que je travaillais aux ressources humaines et aux relations publiques, raconte Aline Desjardins, à l’emploi de cet important joueur du domaine de l’aéronautique de 1985 à 1992. Une année, on m’a demandé de faire la campagne de Centraide au sein de la compagnie. Peu de temps après, j’ai me suis retrouvée directrice de campagne dans cet organisme de bienfaisance. J’ai poursuivi chez Centraide Canada à Ottawa, puis chez Care Canada. Mais comme j’étais originaire de Sainte-Agathe, je voulais revenir m’établir dans la région. C’est à ce moment-là que j’ai ouvert un bureau en communications à Saint-Jérôme. Six mois plus tard, on m’offrait un contrat comme chargée de projet pour la seconde campagne quinquennale de la Fondation de l’Hôtel-Dieu de Saint-Jérôme (1999-2004). Entre-temps, la directrice générale Ginette Filiatreault a quitté son poste. J’ai accepté l’intérim et depuis, je n’ai jamais quitté l’organisme.»
De succès en succès
Depuis, la Fondation a su se tailler une solide réputation au sein des gens d’affaires et de la population en général. Ses activités de levée de fonds connaissent une popularité sans précédent. La jovialité et le dynamisme de l’impressionnante équipe de bénévoles y est pour quelque chose. «Dans le milieu de la philanthropie, les gens ne sont pas seulement en état de générosité financière, explique Mme Desjardins. Il sont généreux de leurs idées, généreux de partager. Et c’est ça la magie de la philanthropie. Les gens d’affaires ne font pas seulement signer des chèques, poursuit-elle. Il viennent s’asseoir après leur journée de travail et mettent à profit leurs idées et leurs réseaux au
bénéfice de la fondation. C’est ce qui fait notre force.» La comédienne et animatrice Suzanne Lapointe fait partie de cette gamme de gens qui ne comptent pas les heures. Celle-ci avait été tellement épatée par le dévouement du personnel hospitalier qui avait pris soin de son mari, décédé d’un cancer dans les années ’90 que d’emblée, elle avait offert ses services. Depuis 1994, elle n’a jamais cessé de s’investir et siège toujours au conseil d’administration de la Fondation comme à celui du CSSS.
Dons testamentaires
Au-delà de toutes les activités de financement organisées au cours de l’année, la Fondation mise de plus en plus sur les legs testamentaires.
Cette année, l’organisme a eu l’heureuse surprise d’être nommé légataire universel par Madame Olga Burasz, une Allemande d’origine, établie au Québec avec son époux Français depuis les année ’60. Veuve et sans enfant, Mme Burasz et son défunt mari ont tour à tour bénéficié des soins du personnel de l’hôpital régional de Saint-Jérôme. En liquidant les biens de couple, la Fondation a recueilli 90 000 $. Voilà une belle marque de reconnaissance de la part d’un couple d’immigrés!
«Au Québec, ce type de dons est moins à la mode, confie la directrice de la fondation. Dans les années ’50, les familles étaient davantage habituées à faire des dons aux institutions religieuses, qui s’occupaient d’investir en éducation et en santé.
Dans les années ’70, le gouvernement a pris la responsabilité de ces deux secteurs. Mais il n’arrive plus à la tâche. Certains parlent de désengagement de l’État, mais je ne suis pas d’accord avec cette allégation, soutient Aline Desjardins.
Dans notre région, le boom démographique est en plein essor. Nos besoins en santé sont grandissants parce que plusieurs retraités viennent s’établir à temps plein dans les Laurentides. C’est là que la fondation prend le relais.
Et heureusement qu’il y a des donateurs qui y croient! Depuis sa création, la fondation de l’Hôtel-Dieu de Saint-Jérôme a versé 7,2 M$ à l’hôpital pour l’achat d’équipement. Pour la troisième année consécutive, l’organisme donne plus d’un million annuellement. C’est 40 % du budget d’acquisition d’équipement de l’hôpital», précise-t-elle.
Une des premières préoccupations des futurs arrivants dans la région demeure l’accessibilité aux soins de santé.
Grâce au coup de pouce de la fondation, le plus gros employeur de la région attire les meilleurs spécialistes et permet d’offrir des soins qui autrement seraient dispensés à Montréal ou ailleurs, rappelle Mme Desjardins. «Quand je rencontre des hommes d’affaires, je leur demande d’investir dans leur hôpital. Aujourd’hui, il n’est plus question de quêter de l’argent.»