(Photo : Nordy - Davy Lopez)
L'annonce de la protection à perpétuité de tous les 126 hectares vient certainement réchauffer le coeur de bien des gens.

Réserve naturelle : le secteur Héritage-Sheldon enfin reconnu

Par Alec Brideau

Le 7 mai dernier, le ministre de l’Environnement a reconnu le secteur Héritage-Sheldon de la Réserve naturelle des Pays-d’en-Haut. Cette reconnaissance signifie ainsi la protection à perpétuité des 53,7 hectares de la propriété de la Société de protection foncière de Sainte-Adèle (SPFSA).

Faire reconnaître le secteur aura donc pris 10 ans. En 2015, le secteur Héritage-Sheldon et celui au nord, où se trouvent les installations du club Viking, appartenaient au docteur Huntington (Skip) Sheldon. Le terrain au nord est maintenant la copropriété de la SPFSA et de la Municipalité de Morin-Heights.

En 2015, le Dr. Sheldon se faisait vieillissant et souhaitait assurer la protection de ces milieux naturels, qui sont des milieux humides.

En 2017, Conservation de la nature Canada (CNC) a pris en main le dossier pour travailler avec la SPFSA. Le Dr. Sheldon avait pour objectif de trouver un organisme qui allait protéger le club Viking, tout en s’assurant que le territoire ne servirait jamais de zone de développement. Celui-ci a signé, le 19 décembre 2017, une entente qui rendait officiel un don de 126 hectares de terrain à la SPFSA. Le Dr. Sheldon est décédé 10 jours plus tard.

Demande de reconnaissance

Le processus pour faire reconnaître une réserve naturelle peut s’avérer long. La demande au ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs pour le secteur Héritage-Sheldon s’est faite en 2019.

Initiatrice dans le dossier pour la SPFSA, Doris Poirier explique qu’il y a plusieurs étapes à suivre dans un processus de demande de réserve naturelle.

« Le gouvernement ne donne pas des réserves naturelles juste comme ça à tout le monde qui en fait la demande, souligne celle qui a rencontré le Dr. Sheldon au cours du processus de protection du secteur. Nous ne pouvions pas demander le statut de réserve naturelle tant que nous n’avions pas divisé les secteurs. Cela a pris quelques années avant que tout ça se fasse. »

La contribution de tous

La biologiste Kim Marineau a visité la forêt et a écrit une lettre dans laquelle il était indiqué que le territoire devait être protégé. Mme Poirier a expliqué que son travail a grandement aidé la SPFSA.

Dans la lettre, il est expliqué que le territoire est d’une diversité importantes de groupements forestiers et d’habitats naturels. La biologiste explique qu’il est essentiel d’assurer la protection de ce milieu humide pour la biodiversité et les générations futures. Il est aussi dit que sa protection aidera dans la préservation des espèces végétales et animales, surtout avec les changements climatiques.

« Elle est l’une des meilleures biologistes au Québec, mentionne Mme Poirier. Elle avait déjà étudié le terrain et ça nous a beaucoup aidé. Elle nous avait remis une lettre qui décrivait ce qu’elle avait observé. D’autres personnes ont aussi effectué des études. »

Mme Poirier et son époux Jean-Louis Poirier, à l’époque président de la SPFSA, ont collaboré avec plusieurs autres personnes pour en arriver à protéger la réserve à perpétuité. Ils ont d’ailleurs tenu à souligner l’implication de tous et de toutes lors de notre entretien avec eux.

« Tout le monde a donné du sien, selon ses connaissances et ses intérêts, raconte le couple. Tout le monde a contribué pour en arriver là. »

Soulagement

L’annonce de la protection à perpétuité de tous les 126 hectares vient certainement réchauffer le coeur de bien des gens, surtout les habitants de Morin-Heights.

« Je crois que l’entièreté de la population de Morin-Heights souhaitait que ce terrain ne soit jamais touché, ajoute Mme Poirier. C’est un terrain avec une histoire profonde. Le Dr. Sheldon a même entraîné des olympiens là ! »

Mme Poirier rappelle que même si un projet n’est pas garantie de réussir, il ne faut pas hésiter à aller de l’avant.

« Il n’y a rien comme se mettre à table, conclut-elle. On avance, on essaie, ça prendra le temps que ça prendra. C’est toujours comme ça que nous avons fonctionné. »

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