Gestion incohérente, dénoncent les organismes communautaires
Programme Emplois été Canada
Une dizaine de représentants d’organismes communautaires sont venus donner raison à la députée fédérale de Rivière-du-Nord, Monique Guay, qui poursuit sa bataille en Chambre afin que le programme Emplois d’été Canada soit géré localement et faire en sorte que les critères d’éligibilité ne soient pas discriminatoires envers les régions.
Solidaires, ces représentants veillant tant au mieux-être des handicapés que de l’essor des loisirs, des arts et de la culture, s’étaient donnés rendez-vous dans le bureau de comté de Monique Guay pour manifester leur déception face à la nouvelle mouture du défunt programme Placement carrières été. Malgré le fait qu’une majorité de demandes d’organismes aient finalement été accueillies favorablement, les personnes présentes ont insisté pour dénoncer le cafouillage et l’improvisation des dernières semaines, voire des mois qui ont précédé les décisions qui sont tombées récemment.
Pour plusieurs, ces volte-face sont ni plus ni moins que le résultat des pressions exercées depuis le début de l’année par l’ensemble du réseau. En décembre, la députée bloquiste avait eu vent que le programme serait revu de fond en comble et en avait avisé les groupes communautaires des rumeurs qui persistaient sur la colline parlementaire. Dès lors, un flot incessant de courrier avait été acheminé au ministre des ressources humaines et du développement social afin d’éviter des coupes dans le programme. Même si plusieurs organismes s’étaient fait répondre que les décisions étaient «irréversibles», bon nombre de demandes ont finalement été acceptées, malgré des pointages finaux aussi faibles que 28 sur 70.
«Depuis mercredi dernier, Monte Solberg essaie de faire de la récupération, a déclaré Monique Guay indignée. Le programme est géré à Montréal et à Ottawa par des gens ne connaissant absolument pas la réalité des régions.»
L’anglais, un critère
Le directeur de l’Association régionale de loisirs pour personnes handicapées des Laurentides, Bernard Oligny, croit fermement que son insistance face à des éclaircissements sur le programme lui ont valu d’être écarté des subventions cette année. «J’ai dû faire le tour du Canada pendant une heure et demie, fulmine-t-il, sans jamais savoir qui s’occupait de mon dossier. On m’a même demandé si mon organisme était anglophone!»
«Dans une région qui compte 98,9% de francophones, c’est extrêmement difficile de rencontrer ces critères-là», a indiqué la députée bloquiste. Selon elle, le nouveau système de pointage désavantage systématiquement des régions comme les Laurentides. Plusieurs considèrent, Monique Guay en tête, que les sommes prévues au programme devraient être transférées au gouvernement du Québec. Le ministre québécois des Affaires gouvernementales, Benoît Pelletier, affirmait pour sa part vouloir entamer des négociations avec Otttawa dans le but de récupérer le financement fédéral accordé à la formation de la main-d’œuvre québécoise. «Le Québec a une éthique, on ne marche pas par patronage et on ne donne pas de subvention à des Wall-Mart comme dans l’Ouest canadien ou aux États-Unis», de conclure la députée bloquiste.կ