Il y a de l’électricité dans l’air
Après le CEVEQ, Bombardier et l’AMT s’y mettent
C’est officiel, le Rallye énergie alternative, piloté de concert avec le Centre des véhicules électriques du Québec (CEVEQ) et le Club automobile Monaco, reprendra du service l’an prochain. Cet événement sera même inscrit au calendrier de la Fédération internationale de l’automobile. Signe des temps, Bombardier vient de lancer son «bibi», un train hybride qui pourrait bien se retrouver sur nos rails.
Le directeur général du CEVEQ peut dire: «mission accomplie». Le forum MUTA-Autovision, le cinquième du genre, aura permis de réunir des «partenaires extraordinaires» détenant des pôles de compétitivité dans des régions du monde très organisées en matière de transports avancés dont la Suède, l’Allemagne, l’Autriche et la France. «On a réussi à mettre autour de la table des intervenants majeurs pour discuter du fameux cocktail des transports et des enjeux liés à sa mise en place», explique Pierre Lavallée.
«Action concertée et vision stratégique», a-t-il ajouté en guise d’explication.
Toujours aussi prompt à défendre l’avenir des véhicules électriques, le directeur du CEVEQ a déploré le fait que tous les partis provinciaux et fédéraux se sont fait un devoir d’assister à ce rendez-vous international, sauf le parti Conservateur. «Comment se fait-il que la chaise du gouvernement soit restée vide?», a lancé M. Lavallée, en précisant n’avoir reçu pour l’organisation du forum qu’un maigre subside pour la mission économique s’y rattachant. «Il se négocie des contrats pour des dizaines de millions de dollars, de souligner Lavallée. Il faut ouvrir les routes aux véhicules électriques, même si le Québec n’est pas un constructeur de ce type de véhicules.»
Trains bi-mode
Par ailleurs l’Agence métropolitaine de transport entend bien mettre à profit les 120 M$ annoncés dans le dernier budget provincial pour l’achat de locomotives bi-mode (diesel et électriques). «On ne mettra pas toute la ligne électrique, prévient la porte-parole de l’AMT, Mélanie Nadeau, puisqu’il faudrait refaire entièrement l’emprise ferroviaire».
Mais en bi-mode, les trains de Blainville pourraient emprunter le tunnel conduisant à Montréal au lieu de faire le tour de la montagne et ainsi épargner une vingtaine de minutes de trajet aux usagers.
Et il faudra 200 M$ de plus pour que l’AMT puisse augmenter la capacité des passagers pour enfin désengorger le circuit. À l’heure actuelle, au fur et à mesure que le train approche Laval, les voyageurs ont du mal à trouver des places assises. Une fois les fonds débloqués, il faudra compter deux ans pour la fabrication de nouvelles voitures. «À long terme, un autre 300 M$ sera nécessaire pour renouveler les équipements, précise Mélanie Nadeau. Les besoins sont partout.»