Inondations sur le chemin Hervé à Piedmont : Les résidents devront encore être patients
Dès qu’il pleut moindrement longtemps, les résidents du chemin Hervé sont inondés. Le 12 mars, ils rencontraient la Municipalité de Piedmont ainsi que la MRC des Pays-d’en-Haut et le ministère des Transports et de la Mobilité Durable (MTMD). « Ça s’est très bien passé. Tous les citoyens concernés étaient là. On avait la chance d’avoir le directeur général des Laurentides-Lanaudière, Stéphane Audet, qui est venu expliquer. […] Les citoyens, en général, étaient contents », s’est réjoui le maire de Piedmont, Martin Nadon.
« Le MTMD va prendre en charge tous les coûts de l’opération et il s’est engagé. Ils nous promettent que le dossier avance et qu’ils vont faire ça en partenariat avec nous », souligne M. Nadon. « Hier [12 mars], on n’avait pas vraiment de solution concrète à leur présenter. […] Dès qu’on a une solution définitive, on va rencontrer les citoyens », a-t-il ajouté.
Changement d’attitude
« Quand il y a des inondations dans le quartier, suite à de fortes pluies, je suis allé voir sur place, sans même qu’on m’appelle. J’ai réalisé que la situation est totalement inacceptable. S’il y a la moindre pluie importante, c’est un torrent sur les terrains qui entre dans les sous-sol. Ça touche peu de citoyens, mais ça n’a pas de bon sens », s’indigne le maire.
Ce sont les eaux de ruissellement du mont Belvédère, mais aussi de l’autoroute 15 et de la route 117, qui sont canalisées sous la 117 et vers le chemin Hervé, explique M. Nadon. Mais les installations ne suffisent plus au volume d’eau. Pour régler le problème, il fallait donc discuter avec le MTMD.
« Mais durant mes 15 premiers mois en poste [comme maire], j’ai senti un mur devant moi. On avait des réunions avec eux à Saint-Jérôme, on sortait de là, et on n’était pas plus avancés », raconte le maire. Il a même considéré se rendre à Québec et y faire un coup d’éclat pour faire bouger les choses. « Grâce à des contacts, on a pu conscientiser le MTMD en haut lieu. Et depuis les cinq derniers mois, on sent la bonne foi et la collaboration de leur côté. Ç’a changé radicalement », se réjouit le maire.
De plus, le dossier est piloté par le directeur général des Laurentides-Lanaudière, M. Audet lui-même, ajoute le maire. « C’est un monsieur qui me donne beaucoup confiance. Ça chemine. »
Scepticisme
Toutefois, impossible de savoir quelles solutions concrètes sont envisagées. « Il faut savoir que le projet relatif au chemin Hervé, lequel a été pris en charge par le Ministère, est actuellement en phase de conception, plus précisément à l’étape d’avant-projet préliminaire. […] Il est encore trop tôt pour préciser les détails et l’échéancier du projet », nous répond Mélissa Dion, conseillère en communication à la Direction générale des Laurentides-Lanaudière du MTDM, par courriel.
Selon le Cheminement d’un projet routier du MTDM, la conception d’un projet peut prendre « entre 1 et 3 ans ou plus ». Ensuite, la préparation des plans et devis et la libération des emprises peut également prendre de 1 à 3 ans ou plus. Enfin, la réalisation des travaux « peut s’échelonner sur plus d’une année ».
Marie-Claire Vachon, qui réside sur le chemin Hervé, est ressortie sceptique de la rencontre du 12 mars. « On est loin d’une solution. […] Je trouve qu’on n’a rien avancé. On ne sait pas les délais. Il n’y a aucune mesure. Il n’y a rien de précis. Tout est vague et il n’y a aucun engagement », déplore-t-elle.
Depuis 2019, le terrain et le sous-sol de Mme Vachon sont inondés périodiquement, dès qu’il y a une pluie moindrement longue. « Je suis privée de la moitié de mon terrain. J’ai des sacs de sable. Ma pompe au sous-sol fonctionne régulièrement. Je suis privée de mon sous-sol au complet. Je ne peux pas partir longtemps, parce qu’on ne sait pas quand ça va devenir un lac. Ça ne peut pas rester comme ça 2-3 ans », dénonce-t-elle.
« Une autre rencontre de mise au point avec les résidents devrait avoir lieu plus tard cette année », indique Mme Dion. « Il y aura des délais, bien sûr. On ne peut pas régler ça en quelques mois. Mais il y a des solutions temporaires qu’on va tenter d’apporter en attendant les grands travaux », précise M. Nadon. Celles-ci devraient être déployées « dans les prochaines semaines ». Cependant, il n’a pas été possible de savoir la nature de ces solutions temporaires.
Mme Vachon a plutôt l’impression que les résidents sont laissés à eux-mêmes, et que le rencontre du 12 mars n’a servi qu’à les « faire taire ». « Pour les prochains neuf mois, je ne peux pas arriver avec des questions ni rien au conseil municipal », illustre-t-elle.
« On nous dit que le dossier est priorisé. C’est ça qui a beaucoup changé », répète M. Nadon. « Ce projet est une priorité pour le Ministère et ses partenaires », confirme Mme Dion. « Dans les meilleurs délais, on parlera de ce problème au passé », souhaite le maire.