Kevin Parent, le bel authentique

Par Marie-Catherine Goudreau

Notre beau Gaspésien s’en vient dans nos montagnes nous chanter ses états d’âme, son parcours, ses 20 ans de carrière à devenir aujourd’hui, l’homme de la quarantaine assagit. Petit matin avec Kevin Parent, le bel authentique à l’accent attachant.

En tant qu’auteur-compositeur dans la quarantaine, où en êtes-vous Kevin dans les messages et les états d’âme que vous désirez transmettre?

Ce qui m’a fait entrer dans l’écriture de mes chansons quand j’étais plus jeune, c’était la maladresse que j’avais à m’exprimer dans la langue française, étant un anglophone. Donc je prenais vraiment mon temps pour formuler mes phrases, pour choisir mes mots, pour essayer de décrire précisément ma confusion intérieure. C’est pour ça que je suis allé en musique. Pour essayer de me faire une place, d’être accepté socialement, dans mon village, avec mes pairs, moi, l’anglophone parmi les francophones. Tout ça a bien évolué.

Puis il y a une vocation pour communiquer avec les gens et vouloir que les gens communiquent entre eux. C’est bien important. Quand je me retrouve sur scène à faire une chanson, ce n’est pas nécessairement parce que j’ai besoin de la chanter ou de m’exprimer, mais plutôt de créer des liens entre les gens, d’avoir l’esprit communautaire.

Quand j’étais jeune, j’allais à l’église tous les dimanches. J’aurais mieux aimé être ailleurs, mais j’y allais pareil parce que su’l perron d’l’église, les gens s’parlaient. Ils se donnaient des poignées de main et ils faisaient la paix une fois par semaine s’il y avait eu des différents. Aujourd’hui y’a beaucoup moins de ça, et je trouve que c’est déplorable parce que ça affaiblit le tissu social. Moi ce qui me rassure su’l’ stage, c’est de sentir la présence des gens. J’aime chanter des chansons et sentir que les gens communiquent entre eux, que ce soit par le rire, l’émotion, le défoulement qui leur fait du bien, peu importe. J’aime sentir que ça connecte.

Avec le temps, je ne cherche plus à me faire une place, mais plutôt de réaliser que j’ai encore des aptitudes pour chanter, pour écrire des chansons et des histoires qui peuvent être rassembleuses. Alors aussi bien me mettre au service de la société comme citoyen. C’est ma façon de contribuer. Jouer de la guitare j’aime ça. Chanter, j’adore ça. Pas m’prendre au sérieux su’l’stage, ne pas avoir peur du ridicule, pas être gêné, bin lets go, j’embarque! Ça me fascine, pi ça fait que j’me couche le soir avec un sourire et le sentiment de la mission accomplie.

Donc où en est le Kevin de 40 ans qui a souffert et qui a grandi?

Y’é dans son lit en train de faire une entrevue pi parler de la vie! (rires)…

Écoute! Le mot qui me vient à l’esprit, c’est «consolider». Consolider, c’est la fragmentation entre le mental, le cœur, le corps, la sexualité, les émotions. Tout ça, plus ça va, moins c’est divisé. Plus ça s’unit à l’intérieur. Moins qu’y a d’murs. Les barrières s’estompent, tombent et ça fait plus de place en-d’dans, j’te dirais.

C’est bon de vieillir?

Moi j’aime ça.

Samuel votre fils a dans la vingtaine. Quelle sont les valeurs que vous avez voulu lui inculquer?

L’écoute de son corps. L’écoute en général. D’apprendre des personnes âgées et de les respecter. Le reste, ça lui appartient. Moi j’ai fait ce que j’ai pu. Il a 22 ans. J’ai le goût d’être un conseiller pour lui, d’être là pour lui quand il a besoin de moi, mais maintenant il a son cheminement à faire. Et ça, c’est sain. L’émancipation familiale c’est très important dans l’évolution d’un être humain. D’être là à jamais, oui! Mais le plus beau cadeau que tu peux faire à un enfant quand il a l’âge de voler de ses propres ailes, c’est de lui faire confiance et de le pousser en bas du nid pour qu’il vole. C’est de faire confiance à la vie, ce qui nous permet de grandir et de découvrir qui on est.

Et le spectacle au Patriote?

C’est sûr qu’on va chanter les chansons du dernier album! On va aussi faire des chansons que les gens connaissent, et entre ça, on l’sait pas trop, dans le sens que j’aime ça me garder une partie du spectacle pour improviser un peu, pour faire des demandes spéciales, C’est important pour moi de garder une espèce de volet où on sait pas trop où on va… pour y aller ensemble. Y’a pas un show qui est pareil! Donc pas d’attente! Les attentes créent des déceptions de toute façon, donc juste arriver là avec le cœur et l’esprit ouverts. Moi j’arrive avec le cœur et l’esprit ouverts… pi on part de là!

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