La colère citoyenne gronde
Par Journal Accès
Projet de ligne Hydro à St-Adolphe-d’Howard
Inquiétude, désarroi et colère étaient palpables vendredi soir au cours d’une assemblée houleuse où environ 150 citoyens de Saint-Adolphe d’Howard ont vivement protesté contre la nouvelle ligne d’Hydro Québec qui doit traverser leur territoire.
Assemblée à l’issue de laquelle le maire
Réjean Gravel a qualifié cette intrusion comme étant «inacceptable » et que son conseil municipal a l’intention de combattre de toutes ses forces.
Dépêchés en grand nombre dans la salle communautaire, les représentants d’Hydro Québec ont expliqué en long et en large que cette nouvelle ligne était devenue impérieuse en raison de la croissance galopante des besoins de la population des Laurentides.
Actuellement, Saint-Sauveur et ses environs sont alimentés par le poste de Lafontaine, près de Saint-Jérôme, ce qui ne suffit plus. On veut donc, via le poste du Grand Brulé, à Mont-Tremblant, faire transiter l’énergie du nord vers le sud plutôt que le contraire, a expliqué Sophie Lamoureux, porte-parole de la société d’État.
Pour les citoyens que l’on consultait avant de prendre la décision finale qui sera connue en juin, ces 40 kilomètres vont détruire leur patrimoine naturel de forêts et de cours d’eau. On prévoit en effet installer deux pylônes par kilomètre, en dégageant un espace d’environ 60 mètres de largeur. Ce qui implique la coupe de nombreux arbres et ce qui s’apparente pour les citoyens à un saccage partiel d’une montagne patrimoniale.
Citoyens en colère
Le géographe d’Hydro, Jean Hébert, avait beau expliquer que la croissance démographique de 2,8% était largement supérieure à celle de l’ensemble du Québec, les citoyens ont réagi avec beaucoup d’émotion, se disant trahis devant cette consultation qui leur apparaissait plus comme une volonté de procéder bien arrêtée.
Pour la maire Gravel, «le tracé proposé détruira la beauté de nos paysages, ce qui va totalement à l’encontre de la vocation récréotouristique et de villégiature de sa municipalité».
Bouleversés, de nombreux citoyens sont intervenus à tour de rôle pour dénoncer avec virulence ce projet.
«On dit que c’est une consultation, mais c’est une mascarade», a tonné Raymond Lavoie, un retraité établi depuis cinq ans au lac des Trois-Frères, une des régions qui sera le plus touchée par le passage des bulldozers. Sa conjointe, Denise Payette, visiblement très documentée et mobilisée contre le projet, est revenue à la charge à quelques reprises pour interpeller les intervenants d’Hydro. «Si on vend notre maison, doit-on déclarer au futur acquéreur que la ligne va passer près de nos terres?», a-t-elle demandé.
«Oui, on peut considérer ça comme un vice caché!», a admis la porte-parole d’Hydro.