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La CSN lance une pétition pour l’ajout d’une ambulance

Par Thomas Gallenne

Secteur préhospitalier des Laurentides

Depuis plusieurs mois déjà, le Syndicat du secteur préhospitalier des Laurentides et de Lanaudière – CSN, tente de trouver une solution à ce qu’elle juge être un manque d’ambulances dans le secteur de Sainte-Agathe-des-Monts, principalement le soir et la nuit. Situation que réfute l’Agence de la santé et des services sociaux des Laurentides (ASSSL) qui considère, chiffres à l’appui, qu’il n’y a pas de bris de services.

«Malgré le fait que l’ASSSL et le ministère de la Santé et des Services sociaux aient été informés officiellement de cette situation critique, nous ne pouvons que constater, à ce jour, un refus pur et simple de la part des autorités gouvernementales de régler la problématique. Il est temps d’arrêter de parler de chiffres et de statistiques et plutôt se concentrer sur les besoins de la population», s’indigne Carol Quirion, président du syndicat.

Il précise que le syndicat et ses membres, témoins quotidiens des répercussions du manque d’effectifs, n’entendent pas abandonner leur objectif d’ajouter une ambulance la nuit pour le secteur concerné.

«À cet effet, la population est invitée à signer une pétition dès maintenant pour réclamer l’ajout d’une ambulance la nuit. Cette demande repose sur un souci d’assurer un service minimal d’urgence et nous croyons que l’opinion de la population ira dans ce sens. Nous souhaitons convaincre les responsables gouvernementaux d’agir immédiatement», ajoute M. Quirion. La pétition sera disponible un peu partout dans les commerces et endroits stratégiques de la région.

Bris de service dans la nuit?

Les services ambulanciers de ce secteur desservent huit municipalités soit Sainte-Agathe-des-Monts, Saint-Adolphe-d’Howard, Val-Morin, Val-David, Ivry-sur-le-Lac, Lantier, Val-des-Lacs et Sainte-Lucie-des-Laurentides.

Ce territoire couvert comptent environ 26 000 résidents permanents, sans compter les villégiateurs. Selon les paramédics, une seule ambulance est disponible la nuit, ce qui occasionnerait fréquemment des bris de service. Sans vouloir verser dans l’alarmisme, M. Quirion demeure très préoccupé.

«Non seulement la population qu’on dessert croit avec la villégiature, mais le territoire qu’on couvre est vaste et certains secteurs décentrés prennent du temps à atteindre.

Imaginez si en plus, il faut faire le transit jusqu’à Saint-Jérôme ou Montréal, on ne couvre plus le territoire pendant de longues heures. Des fois, ce sont les paramédics de Saint-Jérôme ou des autres régions qui prennent le relais. C’est aberrant et c’est ce qu’on dénonce auprès de l’Agence de santé des Laurentides et du Ministère, mais on nous répond qu’il n’y a pas d’argent. Est-ce qu’on attend une catastrophe pour enfin agir?»

Le créneau horaire le plus problématique où des bris de services ont un potentiel plus élevé, se situerait entre minuit et 6 heures du matin. Il peut alors arriver que les ambulances soient parfois amenées à transporter des patients en dehors du territoire agathois, jusqu’à Montréal même. Avec une population de plus en plus vieillissante, mais aussi comptant de nombreuses familles, la pression sur le système de santé est croissante. Et ce dans une région parmi les plus défavorisées en terme d’offre en services de soins de santé, avec un ratio de médecins (omnipraticiens et spécialistes) et de personnels soignants par habitant inférieur à la moyenne nationale. «Et dans la chaîne de services d’urgence, les paramédics sont prioritaires, car c’est nous qui amenons les patients à l’urgence. En somme, on est avant la première ligne», rappelle M. Quirion.

L’Agence de santé se veut rassurante

Carol Quirion rappelle que le syndicat s’est entendu avec l’employeur [les ambulances Gilles Thibault], pour effectuer un réaménagement d’heure afin qu’il y ait plus de services de soir, sans affaiblir le service de jour. Et l’Agence de santé des Laurentides exigeait que cela se fasse à un coût nul, ce qui fut le cas. Cependant, le syndicat estime à moins de 300 000$ le coût par année pour ajouter une équipe de paramédics de nuit avec ambulance. Demande refusée par l’Agence qui se base sur ses données selon lesquelles, le temps de réponse moyen des ambulances pour les priorités urgentes est comparable aux autres secteurs de la région et de la province. «Dans la dernière année, le temps de réponse pour les priorités urgentes s’est même amélioré pour ce secteur, précise Myriam Sabourin, responsable des communications à l’ASSSL. De plus, tous les appels 9-1-1 sont traités par le Centre de communication santé qui expédie l’ambulance la plus près de l’incident. La région des Laurentides étant desservie par plusieurs compagnies ambulancières, d’autres compagnies ambulancières peuvent donc être dépêchées sur le territoire de Sainte-Agathe si plusieurs appels urgents entrentau même moment.»

L’ASSSL rappelle qu’une gestion des risques est effectuée et qu’elle a pour mandat de bien répartir les ressources qui sont allouées à la région, selon les besoins et les priorités de chaque des zones des Laurentides. «Des ajustements sont faits au besoin, lorsque des situations critiques le requièrent. Les ressources étant limitées, chaque zone est analysée de façon approfondie. Et notre objectif demeure d’offrir le meilleur service à la population. Et en aucun temps, ces services n’ont été compromis», conclut Mme Sabourin.

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