La vague rouge

Par Marie-Catherine Goudreau

LETTRE OUVERTE

Le résultat des élections dans Laurentides-Labelle est un symptôme évident du laisser-aller et du manque de conviction de nos chers députés de Labelle et de Bertrand. Jacques Parizeau disait après la défaite de Pauline Marois en avril 2014 que le mouvement souverainiste était un véritable champ de ruines. Ces résultats sont donc un sérieux avertissement pour la vieille garde péquiste des Léonard, Pagé et Cousineau qui se sont joyeusement immiscés dans cette campagne en jouant du coude (et parfois du genou!) pour nuire sinon carrément « tasser » certaines candidatures bloquistes qui ne faisaient pas leur affaire, comme on a pu le lire dans nos hebdos régionaux.

Je les ai personnellement vu passer outre l’exécutif en place sans aucun respect pour ces militants bénévoles. C’est tellement plus facile de se cacher derrière les grands principes du « faire de la politique autrement » que de les appliquer. Pourtant, Sylvain Pagé déclarait au Soleil de Québec le 23 juin dernier : « Les propositions techniques pour changer la politique, c’est très bien. Mais si l’on veut vraiment en finir avec la politique-poubelle, c’est surtout sur l’attitude et les comportements qu’il faut travailler. » Ça paraît bien!

Le 17 mai 2011, on pouvait aussi lire dans Le Courrier parlementaire : « Sylvain Pagé a son opinion sur la vague NPD qui a aussi déferlé sur son territoire. Il croit que la quasi-disparition du Bloc Québécois devait arriver tôt ou tard, car ce parti ne pouvait aspirer au pouvoir. » Cousineau et Pagé pourraient bien être les victimes d’une prochaine vague en 2018.

Quant à Jacques Léonard d’Outremont, qui s’est aussi mêlé de cette campagne sous prétexte qu’il a encore une terre dans son ancien fief, j’aimerais rappeler que cet ex-président du Conseil du Trésor jouait les « Martin Coiteux » alors que la priorité du PQ était l’obsession de Lucien Bouchard pour le déficit zéro au lieu de reprendre l’initiative de la lutte souverainiste. Résultat : on parle encore des dommages en éducation et en santé causés par des mises à la retraite massives.

En tant qu’indépendantiste pur et dur face à ces mollassons qui, depuis 20 ans, nous mènent de défaite en défaite de peur de vraiment travailler à promouvoir l’indépendance du Québec, je crois sincèrement que l’avenir du mouvement passe par la fin du monopole péquiste et la mise sur pied d’une véritable coalition des partis souverainistes avant que l’idée même d’un Québec libre et prospère ne disparaisse à jamais, étouffée par ces « maniganceux » de carrière qui nous paralysent depuis trop longtemps.

Pierre Charbonneau, Nominingue

Ex-responsable des communications dans Laurentides-Labelle.

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