Laframboise était pressenti pour succéder à Duceppe

Par nathalie-deraspe

L’organisateur en chef du Bloc québécois et leader parlementaire Mario Laframboise, semblait tout désigné pour succéder à son chef. Mais l’enfant chéri des Québécois n’était plus le messie attendu jadis.

Lors de l’investiture de Mario Laframboise dans Argenteuil-Papineau-Labelle il y a deux semaines, où le député a été élu par acclamation pour un quatrième mandat, Gilles Duceppe suggérait aux indépendantistes de tout clan de cesser les chicanes afin de faire progresser dans l’unité le projet de la souveraineté. Le lendemain matin, André Boisclair annonçait sa démission.
«Gilles Duceppe ne peut pas se permettre de ne pas y aller une deuxième fois», avait confié M. Laframboise, en faisait référence à la main tendue par plusieurs députés péquistes de l’époque, qui voyaient en lui un digne successeur de Bernard Landry. «Une des qualités en politique, c’est d’être au bon endroit au bon moment», d’ajouter alors le député. Les jours suivant auront démontré que ce moment succinct lui avait carrément échappé au détriment de Pauline Marois.

L’étoffe d’un chef

Chose certaine, Mario Laframboise aurait pu occuper le fauteuil de Gilles Duceppe à Ottawa. Âgé de cinquante ans à peine, pas de jeune famille à s’occuper et présent sur la colline parlementaire depuis plus de 6 ans, le député d’Argenteuil-Papineau-Mirabel connaît ses dossiers sur le bout de ses doigts et considère qu’il est plus essentiel que jamais de défendre les intérêts du Québec à l’ouest de Hull. «Les dossiers fédéraux font en sorte que les valeurs québécoises sont actuellement en danger, constate avec dépit le député. Sans être pacifistes, les Québécois sont pacifiques. Ils sont contre la guerre en Afghanistan. Du côté de l’environnement, on est rendu qu’on fait partie des États voyous. La prochaine menace, c’est l’eau douce, que le gouvernement Harper entend exporter. Tout ça va totalement à l’encontre des valeurs québécoises. En ‘80 comme en ’90, l’enjeu c’était la place du Québec à l’intérieur du Canada. Maintenant, il faut devenir un pays pour décider des valeurs qu’on veut défendre.»

Apparemment, le mea culpa de Duceppe a solidifié l’équipe du Bloc, peu habituée à ce genre de scène. L’opposition a moins beuglé qu’on s’y attendait, et les troupes se sont raffermies. «Quand ton chef fait un acte d’humilité, ça le ramène plus près de la base», conclut Mario Laframboise.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *