L’amour avec un grand Q

Par Marie-Catherine Goudreau

Depuis le machisme de Jean-Paul Belleau et les fesses d’Ovila Pronovost, qu’est-ce que notre télé nous a montré de l’homo quebecus?… Les ados attardés des Invincibles? Les illettrés aux gros bras de Minuit le soir?… Les BCBG obsédés de CA?

Si notre télé est le reflet de notre réalité, triste est la femme québécoise. L’heure est grave les amis… j’écoute la série 19-2 et, oui!, même si Bossé est vachement beau et que Legault est franchement sexy… Ciel que j’en marierais pas un!

Écoutez: si moi je suis perdue, je peux imaginer la jeune adolescente de quinze ans qui ne sait plus à quel «sein» se vouer. On a presque créé un troisième sexe: les femmes à couilles, les hommes à boules… j’ai-tu envie de les voir nus?! Pas certaine.

Imaginez un peu la jeune pucelle qui veut se garder pour son futur mari.

My God, je n’ose l’imaginer!

On s’entend-tu pour dire qu’on est loin des émissions comme Flipper et Les Beaux Dimanches de notre jeune temps? Vous vous souvenez sûrement, on écoutait ça religieusement, bien cordés sur le sofa vert-bouteille dans le petit boudoir familial (le salon étant réservé à la grande visite)…

La montée du lesbianisme, de l’amour trash… la moindre scène d’amour «classique», aujourd’hui, relève presque du «hard» avec sa violence, ses «cris primals».

Je ne sais comment ça se passe dans votre chambre à coucher, mais dans la mienne…

Est-ce qu’on a les hommes qu’on mérite?

La vérité, c’est que ça fait bien l’affaire de notre société matriarcale qui a façonné ces hommes castrés, roses, qui changent des couches comme s’ils changeaient un pneu sur l’autoroute de l’Honneur. On leur a laissé quoi? La game de hockey du samedi soir? Le garage? Allons donc! Pas étonnant qu’ils y songent à deux fois avant de nous payer un verre dans un bar.

Oui!, quand je regarde la télé québécoise, ce miroir de notre âme collective, je nous plains, nous, les femmes. Mais surtout je les plains, eux, les hommes!

Les hommes sont en quête d’identité, leurs repères ont volé en éclats. La taverne du coin n’existe plus, le poil est banni du corps, le botox est partout.

On est loin de la série MadMen, un reflet des années ’60, où le mâle se portait fièrement, affirmant sa virilité, un verre de scotch à la main, cigarette au bec et la main au cul de sa secrétaire.

Oui, l’homme a changé; il s’est féminisé avec les années, il a exposé sa fragilité à la demande de la madame. Au fond, Don Draper était aussi tourmenté que le personnage de Legaud dans 19-2, mais tabarnouche de ouch!, que les hommes de cette époque avaient un petit quelque chose de mystérieux et de désirable. Notre télé nous renvoie l’image de ces gens à qui on a martelé qu’en matière d’amour le bonheur est dans le sexe, dans la liberté… et que la liberté est dans le libertinage.

Sommes-nous plus heureux? Difficile à dire.

Le résultat c’est que les femmes s’emmerdent royalement. Les hommes aussi d’ailleurs.

«Regardez-vous» nous dit notre télé.

Et bien je nous regarde…

Et ça fesse en maux-dits!

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