Le cas, à Mont-Tremblant, rappelle celui de la Maison Thibodeau…

Par Éric-Olivier Dallard

Embûches à la maison Thibault

Denis Archambault a passé ses étés à la maison de sa grand-mère. Jamais il n’aurait pensé que l’acquisition de cette résidence, construite en 1874, lui causerait autant d’embûches.
«Guillaume Thibault a été l’un des dix premiers colons à s’installer dans la région de Mont-Tremblant», souligne Denis Archambault. Sa maison, construite sur des fondations existantes, était l’emplacement d’Algonquins, qui fréquentaient la région bien avant l’arrivée du Curé Labelle, rappelle-t-il. «En 1950, la construction de la route 117 respectait la configuration du terrain et des ruisseaux avoisinants. Mais avec les travaux d’élargissement de 1995, c’est devenu une véritable piste d’accélération, confie ce féru d’histoire. «La montagne a été dynamitée, le ruisseau contourné et la route a été construite dans le bassin versant du lac Duhamel.» Le nombre de décibels perçu dans la maison est désormais si élevé que la famille Archambault hésite à y aller le vendredi. «On a fait faire des analyses pour constater qu’il y a avait 65db de bruit. À 90db, les spécialistes considèrent que c’est nuisible pour la santé.»

Méconnaissance ou mauvaise foi?
«Il faudrait non seulement protéger le patrimoine bâti, estime Denis Archambault, mais son pourtour devrait être inscrit dans le schéma d’aménagement des MRC. Qu’est-ce qui fait que Paris est magique, questionne le vice-président de Téléglobe, si ce n’est l’Arc de Triomphe, la Tour Eiffel et tout ses vieux bâtiments?»

Selon lui, la seule façon d’éviter que de tels gâchis ne se répètent est de faire en sorte que le patrimoine bâti soit classé par priorité et qu’il fasse l’objet d’un plan bien précis. De plus, en imposant un moratoire aux résidences en attente de classification, on éviterait que des développements routiers ou domiciliaires ne viennent influer sur la valeur patrimoniale des maisons ancestrales. «Moi, j’aurais pu faire n’importe quoi dans la maison, y compris y mettre du placoplâtre. La seule chose que la ville m’a demandé, c’est de mettre les escaliers conformes aux normes d’aujourd’hui, autrement dit, de modifier ceux qu’il y avait à l’origine. Et pour diminuer le bruit, j’ai fait maintes représentations pour finalement avoir le droit de planter des arbres à mes frais.» Bonne nouvelle, la MRC des Pays-d’en-Haut a commencé à répertorier l’ensemble des bâtiments qui datent de 1950 ou moins. Deux nouvelles personnes viennent d’être embauchées afin de compléter l’inventaire. «Il y a surtout de la méconnaissance, face au patrimoine bâti, estime Carole Maillé du Conseil de la Culture des Laurentides. Mais le tourisme culturel commence à être un bon incitatif pour les villes.»

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