Le chef de l’ADQ vient défendre sa vision de l’éducation
De passage à Saint-Jérôme
Jeudi dernier, Mario Dumont était l’invité de la Chambre de commerce et d’industrie de Saint-Jérôme. Celui-ci est venu parler de son cheval de bataille, l’éducation.
Rien de bien nouveau dans ce long discours de huit pages. Abolition de la réforme, décentralisation des ressources, rétablissement du vouvoiement, voilà des formules maintes fois remaniées depuis les dernières élections provinciales par le chef de l’ADQ.
Quatre fois plutôt qu’une, les mots «rigueur» et «discipline» se sont retrouvés dans l’une ou l’autre de ses citations. Cette vision plutôt «militaire» des choses a fait sourciller le directeur général de la commission scolaire de la Rivière-du-Nord (CSRDN), Yves Charrette. «L’école n’est pas que ça.»
Le directeur de la CSRDN n’a pas apprécié que Mario Dumont dresse un portrait aussi négatif de la situation, faisant des raccourcis un peu faciles, particulièrement en ce qui a trait au décrochage des jeunes Laurentiens. Même si les taux de décrochage demeurent élevé (42 %), Yves Charrette souligne que les efforts des dernières années ont porté fruit (le problème s’amenuise d’année en année). Devant les journalistes, le chef de l’ADQ ne s’est pas gêné pour faire porter l’échec de la réforme à Pauline Marois et, en moindre partie, à son collègue François Legault. «Si les citoyens sont si convaincus que Mme Marois a été mauvaise à ce point en éducation, je ne vois pas pourquoi on devrait lui confier l’ensemble des ministères», a-t-il lancé aux médias. Le gouvernement Charest a reçu une flèche au passage, celui-ci étant accusé d’avoir été lent à réagir.
Encore l’oncologie
Plus d’une centaine de personnes sont venues saluer la visite du chef de l’ADQ. Sans énoncer de marche à suivre quant à l’avenir, M. Dumont a convenu que les Laurentides étaient en panne de financement en matière de santé. Celui-ci a affirmé qu’il se préoccupait du dossier de l’oncologie, promettant que son député Martin Camirand poursuivrait son travail en ce sens. Cette déclaration a eu l’heur de plaire au président du conseil d’administration de l’Hôtel-Dieu, Me Gaétan Ruel, qui a poliment applaudi cette déclaration.
Cette visite de courtoisie aura permis à Mario Dumont de signer une fois de plus sa vision des choses. Celui-ci ne déroge pas de la ligne de parti et aspire toujours à dégraisser l’État.
Le 26 février, ce sera au tour de Pauline Marois de visiter les hommes d’affaires de la région. Il faudra toutefois attendre quelques jours avant que le premier ministre Jean Charest indique la date de sa venue.
Compte tenu de son mandat de plus en plus régional, la Chambre de commerce et d’industrie de Saint-Jérôme a indiqué qu’il était de son devoir d’inviter chacun des chefs de parti. Cela est d’autant plus vrai qu’il pourrait s’agir d’une année électorale.