Le Conseil de Saint-Sauveur sur la sellette

Par Thomas Gallenne

Favoritisme ou campagne de salissage?

Interpellé par le courriel d’un citoyen, Yvon Pelletier, candidat au poste de maire de la Ville de Saint-Sauveur, dénonce une décision du conseil municipal d’avoir autorisé le ramassage d’arbres et de branches tombées suite à la bordée de neige du 21 décembre dernier, dans un secteur bien spécifique de la paroisse «C’est pas correct pour la population. J’associe ça à un remerciement à Pierre Jodoin qui a participé à la campagne électorale de Luc

Leblanc. Je fais ça aussi pour prouver que j’ai jamais voulu embarquer dans ce genre de magouilles», crie haut et fort l’ex-directeur des Travaux publics à la Ville.

Plainte d’un citoyen

Dans son courriel dont nous avons obtenu copie, le citoyen dit avoir contacté le service des Travaux publics pour savoir si un service de ramassage de branches serait offert aux citoyens. La réponse négative lui fut servie également à l’hôtel de ville, mais on recommandait au citoyen de disposer de ses branches gratuitement à l’écocentre.

Or, ce même citoyen a aperçu des camions de la Ville la semaine passée dans le Domaine Sans-Souci.

«Effectivement, on a fait un spécial car c’est un secteur qui a été plus touché qu’ailleurs, confirme le maire de Saint-Sauveur, Michel Lagacé. On a reçu une pétition d’une trentaine de citoyens de ce secteur, et on a pris la décision au conseil. Il y a deux camions, une pépine et trois journaliers, pour un travail qu’on évalue à environ cinq jours et qui a commencé le 22 mai.»

La tempête du 21 décembre a pourtant touché durement plusieurs secteurs des Laurentides, alors pourquoi cette zone en particulier? «Les gens d’Hydro Québec ont confirmé que notre secteur avait été plus fortement frappé, sans doute dû à une colonne de vent. Sur mon terrain de deux acres, j’ai eu 30 arbres de tombés», raconte Pierre Jodoin. Celui qui réside sur le chemin du Gros-Bec dit avoir signé une pétition initiée par un de ses voisins et réfute toute allégation de retour d’ascenseur. «Je reconnais avoir participé à la campagne de Luc Leblanc, mais je n’ai fait aucune pression pour obtenir ce genre de service, soutient-il. C’est une chasse aux sorcières que fait M. Pelletier. Ça fait 35 ans que je vis ici, j’ai jamais rien demandé. Cette fois, on a demandé de l’aide dans une situation exceptionnelle.»

Des règles à revoir?

Luc Leblanc confirme que Pierre Jodoin a participé à sa campagne comme bénévole, mais ne l’a pas sollicité dans ce dossier. «M. Jodoin a appelé à la Ville, est intervenu lors des conseils pour parler du problème, mais n’a fait aucune pression auprès de moi», ajoute-t-il. Cependant ne devrait-il pas y avoir des procédures claires et appliquées pour régler ce genre de situation de manière équitable, afin d’éviter toute apparence de conflit d’intérêt? «Il y a certainement des règles ou des politiques qui vont devoir être appliquées, où on va offrir certains services, et je comprends ce que vous dites, répond M. Leblanc. Cependant, on était face à une situation exceptionnelle, des citoyens ont appelé à l’aide et on y a répondu.»

 En attendant, le citoyen qui s’est vu refuser le service ne comprend pas: «Pourquoi ce domaine et pas les autres résidents de Saint-Sauveur? (…) Je me sens trahi car j’ai loué une remorque à mes frais pour pouvoir décharger mes arbres à l’écocentre», conclut-il.

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