Le fondateur de la Butte à Matthieu honoré
Par nathalie-deraspe
Une pléiade de personnalités a récemment rendu hommage à Gilles
Matthieu. Il y a 50 ans, ce graphiste de métier s’établissait à Val-David pour mettre sur pied ce qui allait devenir une véritable pouponnière d’artistes de la chanson québécoise. Sans le savoir, le jeune homme venait de lancer l’époque de la boîte à chansons.
Tour à tour, artistes, amis et politiciens se sont présentés sur la scène du centre Belle-Neige pour commémorer des souvenirs et relater des anecdotes d’antan. L’ancien premier ministre Bernard Landry a même délaisser la soirée hommage à Pierre Falardeau pour figurer parmi les invités. «J’ai décidé d’être là où lui-même aurait choisi d’être», a dit en substance M. Landry. Son vibrant discours a par moments, été teinté d’humour. «La première fois où il a entendu parler de la Butte, relate Gilles Matthieu, c’était en Afrique».
L’ancien premier ministre était accompagné du député de Bertrand, Claude Cousineau, ainsi que d’Amir Khadir, de Québec Solidaire. Même s’il était absent du pays à cette époque, le député de Mercier a tenu à participer à l’événement. Il était d’ailleurs sur scène lorsque Claude Cousineau a décerné la médaille de l’Assemblée nationale à Gilles Matthieu.
Un des moments forts de la soirée fut sans contredit lorsque Raymond Lévesque a récité un monologue spécial sur la Butte à Matthieu, avant d’accompagner sa fille Marie-Marine au piano, le temps qu’elle entame «Quand les hommes vivront d’amour». Matthieu Matthieu, le fils de Gilles, a quant à lui ouvert la soirée avec deux de ses compositions. Même s’il était bambin à la fermeture de la Butte, le jeune homme a suivi la voie de la musique et est devenu un auteur-compositeur-interprète au talent indéniable.
De Mouloudji à Félix
Construite avec du vieux bois de grange, la Butte a fait naître plusieurs grands talents. Félix Leclerc y a chanté à plusieurs reprises. Tout comme Gilles Vigneault, qui a début en faisant ses premières parties. «À l’époque, il m’avait dit: t’avais pas besoin de l’engager. J’aurais rempli la salle à moi tout seul.» Dans les années soixante, plusieurs artistes se succédaient en première partie.
Outre les Charlebois, Forestier, Moreau, Leyrac qui y sont passé, bon nombre de Français ont également rempli à ras bord la petite salle de 200 places. C’est le cas de Mouloudji, Ricet Barrier, Barbara, Nougarou, Guy Béart. Ce dernier avait tellement été applaudi, qu’il a décidé de refaire son tour de chant au grand complet une seconde fois. C’était le bon temps…