Les motoneiges et l’alcool ne font pas bon ménage
Après une enquête du bureau du coroner concernant le décès d’un motoneigiste intoxiqué aux drogues et à l’alcool, Me Guy Cavanagh a recommandé une plus grande collaboration entre la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec (FCMQ) et les corps policiers dans le but d’intercepter les contrevenants. Le directeur général de la FCMQ, Raymond Lefebvre, a bien voulu commenter le dossier.
Selon Me Guy Cavanagh, le ministère de la Sécurité publique et la Sûreté du Québec et la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec devraient s’inspirer de l’exemple ontarien et former des constables spéciaux ayant les pouvoirs d’agents de la paix, ceci afin de mieux contrôler le comportement des motoneigistes. L’avocat considère que les programmes de publicité traitant de l’alcool n’ont pas porté fruit. Des moyens plus coercitifs, afin d’instaurer l’ordre sur les pistes de motoneige éviteraient, selon lui, des accidents évitables.
«Les cas de mortalité où il y avait présence d’alcool ne dépasse pas 30%», nuance Raymond Lefebvre. Celui-ce admet toutefois que le mélange d’alcool et la vitesse demeure le cocktail le plus dangereux qui soit. Cela dit, la Fédération a déjà plus de 1 500 agents de surveillance et une escouade provinciale formée d’une cinquantaine d’agents chargés d’assurer la sécurité sur les sentiers.
«Nous travaillons avec des bénévoles,
précise M. Lefebvre. On peut s’asseoir et voir quel genre de formule nous pourrions mettre de l’avant avec la Sûreté du Québec et les policiers municipaux, mais je pense que de s’attaquer à des atteintes au code criminel, ça dépasse notre champ de compétences. Et il ne faut pas oublier que la majorité des accidents se produisent hors sentier. C’était le cas, en Gaspésie.»
Actuellement, les agents de sécurité bénévoles formés par la FCMQ ont le pouvoir d’immobiliser les motoneigistes contrevenants. Ceux-ci s’assurent que chacun circule avec des véhicules conformes. Si jamais un de ceux-là conduisait avec les facultés affaiblies, les agents seraient en mesure d’obliger l’individu à quitter le sentier et pourraient contacter les policiers afin qu’ils l’interpellent. Le directeur général affirme qu’il y a eu certains cas où des motoneiges avec le silencieux modifié ont été remorquées. Les cas d’abus d’alcool ne sont toutefois pas documentés.
Conducteurs novices
Par ailleurs, les conducteurs inexpérimentés constituent eux aussi une menace. Les Laurentides sont particulièrement à risque puisque bon nombre d’Européens viennent expressément dans la région pour effectuer des voyages de motoneige. Les ministères des Transports et du Tourisme seraient à évaluer la possibilité de former des guides et d’établir un code d’éthique exigeant un minimum de formation pour les conducteurs novices. L’industrie de la motoneige engendre annuellement 1,5 milliard de dollars en retombées économiques.