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Les thérapeutes à quatre pattes: un inestimable outil de guérison

Par Martine Laval

Un chien qu’on peut carresser, ça comble le manque d’affection, ça meuble la solitude. Un petit chien qu’on peut prendre dans ses bras, un chien qui vient quand on l’appelle, ça donne confiance, ça rassure, ça fait du bien pour l’estime de soi. Les thérapeutes à poils ou à plumes sont une magnifique thérapie pour bien des êtres. Un animal de compagnie, aide à soulager, parfois même guérir les maux intérieurs, qu’on soit enfant, adolescent, adulte ou aîné. Aimer et être aimé est sans aucun doute le sentiment le plus réconfortant pour l’être humain. Celui qui change tout, qui fait du bien.

 

Josée Masson est zoothérapeute certifiée et exerce son métier depuis cinq ans. D’abord enseignante en intégration sociale, elle côtoyait les différents cas d’enfants atteints d’un problème touchant leur santé mentale. Lorsqu’elle se familiarise avec la zoothérapie elle est tout de suite convaincue des bienfaits qui peuvent découler de son utilisation comme moyen de thérapie à différents niveaux.

 

Au CHSLD de Sainte-Adèle vit une dame de 101 ans. Antoinette Courchesne

Grégoire est née à Sainte-Adèle le 4 octobre 1910. Cette Dame centenaire a encore la mémoire vive et l’oeil coquin. Ses souvenirs et ses histoires sont à fleur de mémoire. Seule la parole ne suit pas. L’AVC qu’elle a subi il y a quelques années, a eu des conséquences sur sa parole, l’empêchant de débiter ce qu’elle voudrait dire, aussi aisément. Chaque semaine, Josée Masson, lui rend visite avec ses petits chiens, un noir, une blanche, Jos Louis et Mae West, et Antoinette se distrait et se détend en leur compagnie, tout en jasant doucement avec Josée, ne pensant pas à la frustration et au stress qui découlent de son incapacité à s’exprimer à son goût. Le fait de caresser Mae West fait descendre sa tension artérielle, lui apporte du calme et elle passe ainsi un agréable moment à parler plus qu’elle ne le croit. Cette Dame, qui jeune fille était téléphoniste au bureau de poste de Sainte-Adèle, dont les deux filles sont maintenant infirmières, elle qui aurait tant voulu être médecin, celle dont l’un des quatre fils, Claude Grégoire, fut maire de Mont-Rolland, elle qui a connu Claude-Henri Grignon et Séraphin Poudrier, a bien des histoires à conter.

 

Josée raconte qu’avec son autre chien, un husky croisé berger allemand, c’est plutôt vers les adolescents qu’elle l’emmène. Le chien ayant un drôle de look avec son oeil bleu et l’autre brun, les jeunes s’y associent et le trouvent aussi « particulier » qu’eux. La relation s’établit facilement. Avec un jeune, le fait de s’occuper du chien, de le brosser, de le promener, de lui donner à manger et à boire, de lui donner des commandements auxquels il répond avec obéissance, remonte l’estime de soi du jeune. Lui qui a été jugé, critiqué, mal aimé, non apprécié, voire mal traité, trouve soudainement en lui, une petite porte d’appréciation, d’affection qui le touche. L’attachement se crée.

Les personnes âgées souffrant de douleurs dans les mains ou vivant de la solitude, en caressant les chiens, délient les noeuds, réduisent les tensions, apaisent leurs maux.

 

Suzanne, infirmière depuis 31 ans, travaille auprès des résidents permanents non autonomes du CHSLD de Sainte-Adèle. Elle remarque que la zoothérapie apporte plus de calme sur l’étage. Ça fait du bien à toutes ces personnes âgées, de pouvoir toucher un animal, le caresser, lui parler.

 

La zoothérapie apporte également beaucoup de bienfaits à l’enfant autiste enfermé dans son mutisme. Certains sortent de leur bulle, le temps d’une caresse ou d’un appel pour que le chien vienne vers eux. C’est un contact important pour l’enfant et un pas dans la bonne direction.

 

Pour Isabelle St-Onge qui fait de la zoothérapie en milieu carcéral, un début de réhabilitation s’opère au fur et à mesure des séances. Elle emmène plusieurs chiens disparates et autres animaux: cochons d’Inde, lapin… Les animaux étant ce qu’ils sont, les détenus ne se sentent pas jugés, diminués. Ils peuvent être eux-mêmes : souriants, farceurs, sociables. Certains travaillent plus assidûment avec le chien; ils persévèrent pour obtenir de l’attention, de l’obéissance, sans violence, sans agressivité. Certains sont même devenus toiletteurs à la suite de cette expérience. L’image du colosse tatoué avec un chihuahua dans les bras est en fait ce que le petit être vivant réussit à faire sortir de celui que l’on croit sans émotions. Beaucoup de ces hommes enfermés remercient Isabelle St-Onge du cadeau de ses visites, qui permettent un peu de réconfort, de sollicitude et d’espoir, au coeur d’un monde sombre et violent.

 

Sur le site de Zoothérapie Québec, on trouve tous les renseignements quant à la mission, aux bienfaits de cette thérapie, à qui elle s’adresse, comment devenir zoothérapeute etc.

www.zootherapiequebec.ca.

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