Lettre ouverte
Par Rédaction
Ce n’est pas toujours facile de voir clair à travers des nombres cités comme faisant partie de statistiques réputées précises et vérifiées. Je me permets de mettre en doute la validité et la pertinence de certains chiffres concernant la population vieillissante de la MRC des Pays-d’en haut cités dans le cahier Aînés du 20 février 2019 du journal Accès.
Les chiffres issus de l’Institut de la statistique du Québec sont émis à partir des données du recensement 2016 de Statistique Canada. Ces dernières données subissent, avec un certain retard, un traitement de la part de l’Institut de la statistique du Québec pour des prévisions et l’émission de certaines données regroupées ou isolées selon les besoins des utilisateurs, notamment le Ministère de la Santé et les CISSS.
Dans un mémoire sur l’Aide Médicale à Mourir et les pertes cognitives que j’ai soumis au CISSS des Laurentides, au mois d’octobre 2018, une partie de mon constat faisait référence à des statistiques ignorées par l’Institut de la statistique du Québec. Force est de constater qu’elles sont encore ignorées en partie et interprétées d’une façon surprenante sinon erronée. J’ai utilisé, pour ma part, le recensement 2016 de Statistique Canada pour plus de sureté dans mes données.
Traditionnellement, les populations d’aînés comprennent les personnes âgées de 65 ans et plus et ce sont ces chiffres qui sont utilisés par beaucoup d’organismes. Lorsque j’ai voulu mettre en lumière la population à risque de développer des maladies neuro-dégénératives dans les Laurentides, l’image des aînés changeait d’une façon spectaculaire en intégrant la cohorte la plus importante de la population vieillissante, celle des 60 à 64 ans. La vague devenait un tsunami prévu mondialement en 2030, et qui touchait terre en 2018 dans notre région en ce qui concernait les maladies neuro-dégénératives!
Oui, c’est vrai que la MRC des Pays-d’en-Haut affiche l’âge médian le plus élevé dans les Laurentides et probablement ailleurs : en 2016, il était de 54.5 ans!
Il y a trois ans, plus de cinquante pour cent de la population frôlait donc les 55 ans! Maintenant, pensez à cette cohorte de 4 615 personnes âgées de 60 à 64 ans en 2016 qui sont maintenant en grande partie âgées de 65 ans.
À moins d’un taux incroyable de décès ou d’exode, ce ne sont pas 2 400 aînés de plus qui habiteront notre MRC en 2021, mais plutôt 4 000 de plus!
Au moment du recensement de 2016, la MRC des Pays-d’en-Haut, comptait 37.9 pour cent de sa population âgée de plus de 60 ans, un record dans les Laurentides. Le 30 % d’aînés en 2021 cité ne peut qu’être erroné et largement sous-estimé !
Respectueusement
André Corbeil
2 commentaires
Ce que les statistiques ne disent pas ( mortalité,migrations,fécondité) des phénomènes importants afin de bien comprendre notre évolution. Pour ma part,nous sommes une population de plus en plus pauvre et vulnérable ce qui était un mythe prend place. Maintenant , le vieillissement ses étapes sont une crise du développement humain et allons-nous attendre un autre rapport démographique afin de bien comprendre nos réels besoins.
Ce que les statistiques ne disent pas (longévité,mortalité,migration, fécondité) des phénomènes importants afin de bien comprendre notre évolution. Ce qui était un mythe,prend place,car le vieillissement et ses étapes sont une crise du développement humain.Dans notre MRC la dimension bio-sociale actuelle ne converge pas vers des comportements de fécondité. Notre approche structurelle va-t-elle permettre de favoriser la migration de nouvelles familles afin d’abaisser le taux de vieillissement. Pour ma part, nous vivons une crise qui ne semble pas être comprise par les acteurs publics de notre région. Il s’agit d’agir et non pas de comparer avec des données statistiques notre déclin !