L’influence des médias
Bien que le discours de presse n’exerce qu’une influence relative dans le temps, la répétition, elle, alimente des sentiments, permet à certains individus de renforcer des opinions préexistants à l¹opération de lecture et il en résulte souvent un effet de manipulation médiatique du lecteur. C’est à quoi on assiste présentement à Sainte-Agathe-des-Monts.
La répétition a aussi un autre effet pervers, soit de donner de la notoriété à des sujets qui n’en méritent pas, soit de donner des idées à ceux qui en voudraient. Oui il y a eu des actes de vandalisme regrettables. Les malfaiteurs ont été appréhendés et jugés. Le Conseil de ville a pris des mesures. On a ajouté un véhicule de patrouille supplémentaire le soir et la nuit, de plus nous bénéficions d’une unité de support le jour. Des directives ont été données à Prosécur. Mais certains profitent de l’occasion pour trouver des coupables: Les anciens Conseil de ville, la Sureté du Québec, la Chambre de Commerce, le Conseil actuel, etc. Pour d’autres la Ville est devenue délabrée, fermée, inutile, fantôme voir un ghetto.
Heureusement ce n’est pas la vision que j’ai de ma ville. Oui notre centre-ville est dévitalisé et nous travaillons à le redynamiser. Mais on ne réussira pas ce travail après trois mois à l’Hôtel de Ville, ce n’est pas un coup de baguette magique. En tant que, maire, je suis profondément désolée de l’ampleur médiatique que ces évènements prennent. Mais je ne suis pas le genre a baissé les bras. Je suis convaincu qu¹à court terme, avec tous les gens qui aiment cette ville, que nous ferons revivre cette ville et principalement notre centre-ville, que tous ensemble en unissant nos forces et nos idées nous permettrons à notre ville de reprendre ses lettres de noblesse. Je suis aussi convaincu que nos médias sauront souligner nos efforts et nos réussites. En attendant, cessons de donner de l’importance aux évènements malheureux, cessons de créer de l¹insécurité chez nos citoyens et travaillons plutôt à remplir nos locaux vides. Si nous réussissons, nous aurons la satisfaction du devoir accompli, ce sentiment de fierté qui motive nos actions. Car la fierté c’est que je veux redonner à ma ville, penser autrement ce serait donner raison à ceux qui n’y croient plus.
Informer, c’est choisir: les médias disposent d’une grande autonomie dans le choix des sujets à traiter. Ils accordent souvent la priorité à un évènement plutôt qu’à un autre, des sujets importants peuvent rester ignorés du public faute de couverture médiatique. Orienter l’information, c’est parfois manipuler le public c’est-à-dire que développer telle ou telle information lui donne une importance qu’elle n’a pas forcément. La répétition ou son traitement dans le temps amplifiant cette importance.
On a souvent dit que les médias formaient un quatrième pouvoir. Dans les régimes autoritaires, les médias sont l’objet de toutes les attentions du pouvoir, qui veut exercer sur eux une mainmise. Dans nos démocraties, leur influence est indéniable. C’est pourquoi, dans le traitement de certaines nouvelles, les médias doivent être conscients de leur rôle, notamment lorsque l’on traite de violence et criminalité. Bien que le discours de presse n’exerce qu’une influence relative dans le temps, la répétition, elle, alimente des sentiments, permet à certains individus de renforcer des opinions préexistantes à l’opération de lecture et il en résulte souvent un effet de manipulation médiatique. En d’autres mots le traitement d’une nouvelle qui dure dans le temps donne libre cours à une expression du lecteur qui se traduit par l’envoi de lettres ouvertes ou d’opinions celles-ci démontrant la pertinence d’avoir traité la nouvelle et incitant, parfois, le journaliste à en remettre. Voilà ce que j’appelle de la manipulation médiatique et dans des cas de violence et criminalité c’est de donner de la notoriété à des sujets qui n’en méritent pas, d’insécuriser une population ou de donner des idées à ceux qui voient dans ces délits une façon d’être reconnus.
