Louis-Jean Cormier, « l’engagé » des mots qui parlent d’amour

Par Marie-Catherine Goudreau

Salle A.-N.-M. de Sainte-Adèle

Louis-Jean Cormier présentera son spectacle à la salle A.-N.-Morin de Sainte-Adèle, le 28 novembre prochain. Engagé dans ses chansons, il parle d’amour à travers des messages qui touchent le cœur, font réfléchir et émettent les états d’âme provoqués par les détours de la vie. À travers tes textes, on entend des états d’âme. Chantes-tu les tiens, à travers les hauts et les bas du passage de la trentaine?

Les artistes en général, on est très sensibles à ce qui nous entoure, à ce qu’on vit. Sans dire que c’est autobiographique, on écrit la majorité du temps sur les choses qui sont « jammées » à l’intérieur et qui ont besoin de sortir, des impressions sur la vie en général, des messages. Le disque Les grandes artères n’est pas aussi autobiographique qu’il pourrait le laisser croire, mais en même temps, il y a des sous-entendus auxquels on réfléchit après-coup. On écrit la plupart du temps sur le coup d’une impulsion à travers laquelle l’inconscient et le subconscient s’expriment. En se relisant, on réalise la part de responsabilité à l’intérieur du propos. En général, chaque chanson a son ratio d’autobiographie.

Est-ce qu’on entend aussi des messages disons… patriotiques? Louis-Jean Cormier est-il un artiste engagé?

Oui, on peut absolument dire ça! En même temps, je ne veux pas porter à tout prix le flambeau de l’artiste engagé qui ne fait que ça. J’aime beaucoup trop les chansons d’amour. Quoiqu’à l’intérieur de la chanson ludique, la chanson d’amour, il y a une certaine forme d’engagement aussi. Peut-être même que les chansons d’amour sont les plus engagées par leur côté fédérateur. Rassembler des milliers de personnes qui chantent ensemble dans un même souffle les mots porteurs, c’est quelque chose!

Je pense que les artistes,  on a ce pouvoir-là… dont les politiciens sont souvent jaloux!

Où en es-tu dans ton évolution créative depuis Karkwa?

Depuis Karkwa, j’ai gagné de la maturité en tant qu’auteur-compositeur. Celui qui raconte des choses et les raconte mieux je pense. J’ai beaucoup gagné en prise de parole, et je pense que l’épopée de Gaston Miron et des 12 hommes rapaillés m’a beaucoup servi. Je me suis rendu compte de ce qu’est la poésie et comment ça doit être fait. Le message doit être clair, bien ficelé, et avoir du contenu. La poésie, c’est aussi vaste que la musique et on peut créer même si on a une langue et un vocabulaire à respecter. Comme en musique, où on a douze notes avec lesquelles il faut faire, la poésie a une liberté d’actions et d’images offrant des possibilités infinies. Mais en fin de compte, de quoi tu parles?

J’ai donc affirmé mes goûts et j’ai compris que dans les miens, il y a un rapport concret entre le rayonnement d’une chanson et le sentiment d’appartenance que je veux créer à l’intérieur du public. J’analyse mes chansons et celles des autres, et j’essaie de focaliser sur celle qui reste dans la tête des gens et qui est là pour durer. C’est là-dessus que je réfléchis et travaille. C’est le projet d’une vie!

À quoi aspires-tu dans ton art?

De base, on a tous ce désir caché de percer à l’international francophone. Ça représente une certaine forme d’Eldorado. Le Québec, on en fait vite le tour et, dans mon cas, j’arrive à bien vivre de mon métier ici… Même si tous les matins, je me pince en me demandant si c’est vraiment ça qui m’arrive… mais par conviction personnelle et désir de me surpasser, j’aimerais quand même arriver à percer un jour « l’autre bord de la flaque ». Je mets tout en branle pour ça! Les grandes artères vont sortir en février prochain en France et on va s’essayer.

Si ce n’était pas la musique, Louis-Jean ce serait quoi?

Bonne question! (Silence). Je crois, en toute modestie, que j’étais prédestiné à ça! Je viens d’une famille absorbée par la musique. Mon frère est violoniste dans l’Orchestre symphonique de Québec. Ma sœur a étudié la musique très longtemps, et sans avoir envie d’en vivre par la suite, elle en joue par plaisir et l’enseigne. Mon cousin a créé, il y a 35 ans, le Festival en chanson de Petite Vallée en Gaspésie. J’avais à peine 10 ans que je côtoyais les Jim Corcoran, Richard Séguin et tous ces grands-là. Mes parents n’étaient pas musiciens professionnels, mais mon père était chef de chœur et directeur de chorale, et ma mère chantait dans une chorale que mon père dirigeait (c’est comme ça qu’ils se sont connus). Je suis né dans un foyer musical, donc j’aurais de la difficulté à dire ce que ce serait si ce n’était pas ça, mais ça aurait certainement un lien avec le tympan, ça c’est sûr! Ingénieur de son? Audiologue?

Un mot de la fin pour les spectateurs qui viendront te voir à Sainte-Adèle?

Vous allez assister à un long voyage à travers des chansons pleines d’émotions. C’est une expérience quasiment ésotérique avec la lumière et l’habillage visuel et sonore. C’est une belle randonnée à travers Les grandes artères, mais aussi la réinterprétation des chansons du disque Le 13e étage, d’une manière stimulante. Je suis bien accompagné par des gens de grand talent avec qui j’aime bouger. Le show n’est pas statique. Il est tout le temps en mouvement. Ça laisse place à l’improvisation. C’est vraiment l’fun!

www.louisjeancormier.com

Samedi 28 novembre, 20 h

Salle A.-N.-M. de Sainte-Adèle 258, boul. de Sainte-Adèle

450 240-6220 #0 | www.salleanm.com

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