Marie-Chantal Perron se Dandine entre deux passions!
Marie-Chantal Perron est une de nos grandes comédiennes. Entre comédie et tragédie, son jeu touche et ne laisse pas indifférent. Encore parmi nous dans les Laurentides pour une douzaine de représentations dans le rôle de Coco Chatel, une pièce très divertissante, voici un entretien avec celle qui se Dandine entre deux passions : l’une d’actrice, l’autre de créatrice d’une mode singulière.
Tout sourire et expressions enjouées dans la vie, vous jouez toutefois beaucoup dans le dramatique. Quel est ce rapport discordant entre jeu et réalité, Marie-Chantal?
Au début de ma carrière, j’ai été extrêmement sollicitée pour la comédie – Histoires de filles, Mademoiselle C, théâtres d’été, etc. – si bien que dans la trentaine, j’ai émis mon désir de m’accomplir aussi dans des rôles dramatiques! La vie a suivi son cours, puis avec la maturité et l’âge, j’ai eu la chance de décrocher des rôles plus dramatiques, même tragiques. J’avoue que ça faisait longtemps que je n’avais pas joué au théâtre d’été lorsque mon ami Michel Poirier m’a proposé ce rôle de Coco Chatel! J’ai lu le scénario d’une traite et avant même d’en avoir terminé la lecture, je l’ai appelé pour lui dire oui! Ça m’tentait trop de jouer ce rôle-là!
J’ai d’ailleurs cru que la pièce était écrite pour la créatrice de mode en vous!
C’était l’entrée en matière de Michel Poirier qui m’a dit : « Marie-Chantal, Coco c’est toi! Il faut que tu joues Coco! ». Comme de fait, j’ai beaucoup ri tant ça me convenait. En plus, je retrouvais des camarades de travail avec qui j’allais passer l’été! Chantal Baril, ma mère, et Jonathan Michaud, mon assistant gai, font un duo d’enfer! Mon prince, Daniel Thomas… Toutes les femmes rêvent que Daniel Thomas soit leur prince! Et Dominique Pétin, la Reine-Mère dans toute sa splendeur et sa majesté! On est vraiment une belle gang et on a beaucoup de plaisir à se côtoyer et à jouer ce show-là! Tout le long du spectacle, ça rit! On a de la difficulté à continuer même parfois, et on a des ovations à la fin, tant les gens ont eu du plaisir.
Quels sont vos rôles de prédilection?
C’est dur à dire. J’ai adoré jouer Mademoiselle C, mais je ne m’attendais pas à ce que ça ait une telle répercussion sur tant d’enfants! C’est un rôle qui a été déterminant dans ma carrière, mais pas celui qui m’a fait relever le plus grand défi, comparativement à mon personnage dans Nos étés, pour lequel j’ai eu à travailler fort, qui a résonné dans le corps de bien des personnes et touché beaucoup de gens. Je lui garde une place particulière en moi. Annette dans Destinée a parlé à bien des femmes, puisqu’il n’y a rien que je n’aie pas vécu avec Annette! En fait, je suis chanceuse, parce qu’on m’a offert bien des rôles dans ma vie et je me sens extrêmement gâtée comme actrice.
Les collections Dandine sont des vêtements exclusifs que vous créez à votre rythme, selon vos goûts et vos inspirations. Vous éclateriez-vous dans la couture?
Oui, c’est très présent, depuis toute petite, grâce à ma mère qui était elle-même une grande couturière! En ce moment, je suis en production d’une collection et en création d’une autre. J’ai même commencé à coudre des p’tites jupes à la fille de mon amoureux qui a cinq ans… des Dandinettes comme je les appelle! Je ne sais pas si ça va finir en collection, mais je m’amuse! L’important pour moi est de créer. C’est une source qui sera toujours présente dans ma vie.
Qu’est-ce qui vous inspire?
L’inspiration vient souvent d’où on ne l’attend pas. Par exemple, en faisant de la plongée, j’ai vu des poissons colorés dans des agencements que je n’aurais jamais pensé faire dans la vie. La nature vient beaucoup me chercher, mais je peux aussi bien partir d’une bague, d’une chaussure, d’un accessoire pour faire une robe, au lieu du contraire. Même une collection de vieilles voitures, la forme d’un abat-jour m’inspirent! C’est vraiment bizarre! Donc, pour rester créatif, il faut demeurer extrêmement curieux autour de soi. Au début, j’étais hyper-colorée et, en ce moment, je suis monochrome, mais dans l’exploration des textures. Tout est blanc, mais dans le lin, la dentelle, les superpositions… et jamais deux modèles pareils.
Vous produisez à petite échelle, mais désirez-vous voir Dandine grandir éventuellement?
Je suis en plein questionnement présentement! Go big or go home! Pour moi, Dandine est un fantastique projet que j’ai réalisé. J’ai créé cinq collections, mais ce n’est pas un but nécessaire en soi. C’est juste une immense passion. Ai-je le goût et la capacité d’y aller grand? Est-ce que je préfère me concentrer sur mon métier d’actrice?… L’important est que j’aie encore le goût de créer et de coudre. C’est le moteur de base. À suivre…
Les projets?
Coco Chatel jusqu’à fin août au théâtre de Sainte-Adèle, dernière année de l’émission Les Parent, nouveau rôle et défi dans Unité 9… et un voyage quelque part dans le monde en février prochain pour aller découvrir le fond d’un autre océan. Plonger pour aller voir les poissons est une méditation hallucinante pour moi!
