Mémoire vivante

Par Marie-Catherine Goudreau

J’ai passé une des mes semaines les plus intenses depuis que j’ai mis les pieds à Accès.

C’était il y a un peu plus de deux ans. Un matin du début janvier 2011, Nathalie Deraspe, alors rédactrice en chef par intérim, m’appelle. Je l’avais rencontrée au congrès des journalistes du Québec à Montréal deux mois auparavant. Elle a besoin d’un pigiste en urgence pour couvrir l’actualité. J’ai embarqué dans le train… un train qui n’a cessé de rouler à toute vitesse depuis lors. Et je n’ai pas vu le temps passer.

Replonger dans les entrailles du Journal, littéralement parlant. Ses archives – quinze années de mémoires sur la culture puis sur l’actualité régionale. Passer à travers 777 Unes (même le chiffre est chargé!) fut tout un défi pour moi. Non pas tant que l’exercice fut fastidieux. Il l’a été – et fort heureusement j’ai eu l’aide précieuse de Bénérice, nouvelle venue dans l’équipe de rédaction. Mais ma curiosité m’arrêtait à chaque page que je tournais. «Ah bon?! On parlait déjà de ça il y a 15 ans?» Comme quoi, la nouvelle a beau aller vite, de plus en plus vite, il est des choses qui cheminent très lentement. Telle la petite graine qui germe dans la conscience et qui prend des années à se déployer pour un jour devenir réalité… ou pas.

D’autres événements déboulent sans qu’on ne les ait vus venir. Vraiment? Après le Printemps arabe, le Printemps érable; la longue liste de scandales, l’effondrement des économies; la Fin du Monde? Certainement la fin d’un monde, d’un système. Son déclin en tout cas. Tout ceci était-il inscrit dans le ciel? Ceux qui auront fait œuvre de mémoire, auront lu les signes avant coureurs.

Faire œuvre de mémoire. C’est ce que fait Accès depuis 15 ans. Branché sur son temps. Branché sur son monde et sur son territoire. Branché tout le temps; survolté, indigné souvent.

Des personnalités, des artistes, des événements marquants ont défilé sur notre Une, semaine après semaine, tel le reflet de notre temps. À l’intérieur aussi, moins connus, nos lecteurs, qui trouvaient un espace d’expression. N’est-ce pas cela le rôle d’un journal après tout? Sur des dossiers touchant à nos valeurs, à notre identité, Accès prend position, se commet, et joue son rôle de citoyen corporatif, d’agent de changement.

C’est ce ton engagé, frondeur, unique dans le paysage médiatique de notre région, qui a permis à Accès de faire sa marque.

Je l’ai toujours dit: je me sens privilégié de pouvoir faire partie de cette belle équipe, qui – semaine après semaine – travaille d’arrache-pied pour vous offrir le meilleur journal qui soit. Privilégié car exercer le métier de journaliste, un métier que j’apprends tous les jours, est un privilège: celui d’exercer le droit fondamental d’expression. Il vient aussi avec des responsabilités, des devoirs, à la hauteur de ce droit. J’aimerais ici remercier ceux qui m’ont donné ma première chance dans ce métier: Nathalie puis Éric-Olivier, lesquels ont été des mentors à leur manière. Remercier nos deux éditrices, Josée et Mary-Josée pour leur confiance et enfin cette équipe extraordinaire qui abat un travail colossal semaine après semaine, pour maintenir un journal de cette qualité, dans un esprit de camaraderie.

Longue vie à Accès. Tout simplement.

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