Mesures d’austérité: Centraide Laurentides prend position

Par Thomas Gallenne

Dans une lettre adressée au premier ministre, datée du 9 mars, le président du conseil d’administration et la directrice générale de Centraide Laurentides, Réjean Kingsbury et Suzanne M. Piché, ont fait part de leurs préoccupations face aux mesures d’austérité qui, selon le président du Conseil du Trésor, Martin Coiteux, dépasse largement l’objectif du déficit zéro et vise un repositionnement de l’État.

«Nous sommes inquiets des reculs sociaux et économiques que pourraient connaître nos communautés si ce nouveau positionnement de l’État visait à réduire les services publics et à abolir plusieurs instances qui contribuaient à la concertation nécessaire pour exprimer les enjeux et apporter des solutions adaptées aux réalités locales», peut-on lire dans la lettre.

Rappelons que le rôle de Centraide Laurentides est de mobiliser la communauté pour soutenir de nombreux organismes qui offrent des services importants aux collectivités défavorisées, mais qu’il ne saurait se substituer à l’État qui offre un financement primordial à la survie des organismes communautaires.

Les signataires ont rappelé que des déficits majeurs de ressources humaines et financières sont recensés dans l’ensemble du réseau de la Santé et des services sociaux et que le MSSS estime que la région des Laurentides est sous-financée de 69 millions de dollars, par année. Parallèlement, depuis plusieurs années, les organismes communautaires de la région des Laurentides ne sont pas soutenus à la hauteur des besoins régionaux. Alors que la population de notre région a augmentée de 7,2% entre 2006 et 2011, les budgets du gouvernement sont sensiblement restés les mêmes.

Pour Centraide Laurentides, le financement de base des organismes communautaires dans la région est vital. Actuellement, par manque de financement, les organismes communautaires coupent des postes d’intervenants communautaires et doivent abandonner des programmes qui se sont montrés efficaces, non seulement dans le soutien, mais dans la prise en charge des personnes par elles-mêmes. Cela signifie que la population de la région sera directement touchée par des coupures de services de première ligne et que le partenariat entre les organismes du réseau de la Santé et des services sociaux et les organismes communautaires sera plus difficile à concrétiser.

Centraide Laurentides joint sa voix à celle de tous les regroupements et organismes qui questionnent les mesures d’austérité actuellement en application et à venir. De plus, la lettre de Centraide Laurentides vient appuyer une lettre semblable envoyée par Centraide du Grand Montréal et co-signée par 16 autres Centraide au Québec.

«Nous croyons fermement que tout le Québec est gagnant lorsque le gouvernement investit dans les programmes sociaux. Ces investissements permettent à des organismes communautaires d’agir directement avec les gens, selon les besoins. Ces personnes se sortent ainsi de situations difficiles pour devenir des citoyens contributifs. Ils travaillent, paient des impôts, consomment et font vivre le Québec.»

En guise de conclusion, M. Kingsbury et Mme Piché ont invité le premier ministre à prendre part à une tournée d’organismes communautaires dans les Laurentides afin de lui donner l’opportunité de connaître la réalité des Laurentides et d’être sensibilisé aux enjeux de la pauvreté.

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