Minuit moins une
Par Josée Pilotte
Je ne sais pas si vous allez me trouver fatigante à la longue mais pour le moment je n’ai aucune envie de lâcher le morceau. Je vais donc vous reparler de notre super projet «Les Laurentides dont je rêve», un projet que je porte d’ailleurs un peu partout avec moi… même que mes amis me regardent d’une bien drôle de façon parfois, ces jours-ci!
Toujours est-il que l’autre jour nous étions, ma gang et moi, dans les bois de Sainte-Anne-des-Lacs en train de faire du vélo de montagne…
… Grimpe une côte, évite une roche, croise un couple, salue le couple, saute une racine, esquive une branche, pédale, pédale… Shit! tiens, je viens encore de me faire un autre bleu au mollet…
… On se perd une fois, deux fois. On recroise le couple, on resalue le couple, on se reperd. On se repère. Pétage de chaîne, pétage de rayons, pétage de plombs… ce qui devait arriver arriva: crevaison.
… Et, comme tous les chemins mènent à Rome, pour nous cette journée-là tous les chemins menaient… au fameux couple….
Ils s’arrêtent, se joignent à nous rassemblés autour de la crevaison. On parle vélo, on parle nature, on discute préservation. Monsieur essaie de nous sensibiliser à l’entretien des sentiers; il prêche à des convertis! Mais il n’en fallait pas plus pour que je saute sur l’occasion de faire mon «pitch de vente»:
– Au fait, M’sieur Chose, êtes-vous au courant du concours Les Laurentides dont je rêve?
«Oui, oui…», répond-t-il vaguement, sur l’air de celui-qui-est-au-courant.
Sa femme l’interrompt, plus assurée :
«Oui! Nous avons même manqué le texte de Denys Arcand sur Sainte-Anne-des-Lacs, mais plusieurs personnes nous en ont parlé.»
Il n’en fallait pas plus pour que tous, François, Julie et tutti quanti se mettent de la partie. C’est fou ce que la quiétude de la forêt peut entraîner comme discussions animées. Et c’est en des moments comme celui-là que je réalise que nous sommes nombreux à tenir le même discours, à défendre les mêmes idées, à vibrer aux mêmes convictions.
M’sieur Chose a soudain une illumination: « Il faudrait que vous vous rendiez avec vos vélos aux assemblés de vos conseils municipaux, y’a jamais un chat qui se pointe là et c’est un bon moyen de pression!»
Mais nous on l’a, M’sieur Chose, LE moyen de pression, on a même le momentum avec notre concours Les Laurentides dont je rêve, juste avant les élections municipales. Faut juste que vous y mettiez votre grain de sel, entre deux randonnées et entre deux corvées d’entretien de sentiers…
Parce qu’il est là le dernier obstacle à la définition d’une vision commune pour notre avenir: chacun autour d’une table, d’une bière, d’un café, d’une crevaison, on en a des idées! On est bons pour les crier… Ce qu’il faut maintenant, c’est faire front commun et dire publiquement nos désirs pour de meilleures Laurentides.
D’accord, on est tous pris dans notre quotidien et c’est plus facile de débattre entre amis le samedi soir que de mettre tout ça sur papier le lundi matin.
Mais l’urgence, elle, elle est là, il est minuit moins une, on a besoin de vos idées et de vos mots.
Jamais il n’y aura eu un projet aussi rassembleur médiatiquement: vous avez une tribune avec une réelle portée pour qu’ENSEMBLE nous nous fassions entendre. Ce n’est pas une démarche individuelle, c’est une démarche collective, il faut arrêter de chialer chacun dans notre coin… il faut maintenant AGIR!
Écrivez-nous vos Laurentides de rêve sur www.www.journalacces.ca ou à direction@journalacces.ca… Et voyez la page 22 de cette édition-ci d’Accès.