Mobilité active : Le conseil de Saint-Sauveur étudie toujours le plan
Il y a un an, la Ville de Saint-Sauveur lançait une consultation publique sur la mobilité active. L’objectif était de connaitre l’expérience de mobilité active des citoyens, à l’intérieur du périmètre urbain. À la suite de cette consultation, la firme L’Arpent, en collaboration avec MOBA/Mobilité alternative, a développé un plan pour la mobilité active. Cependant, un an plus tard, le conseil n’a toujours pas adopté le plan.
Ce plan s’inscrit dans le cadre du Plan d’action en environnement 2021-2023 de la Ville. L’objectif était de permettre l’élaboration du premier plan de mobilité active à l’échelle du périmètre urbain pour les 10 prochaines années. Le Journal a fait une demande d’accès à l’information pour obtenir une copie du plan. Toutefois, celle-ci a été refusée puisque le plan était encore « en version de travail ».
Adopter des actions réalistes
Le maire de Saint-Sauveur, Jacques Gariépy, affirme que le conseil adoptera le plan au cours des prochains mois. « C’est immense comme étude et comme plan. On est encore à déterminer nos priorités. Il faut tenir compte des coûts attachés à ces priorités. La réflexion a été plus longue qu’on pensait. Mais on aime mieux prendre le temps nécessaire pour prendre des décisions adéquates », rapporte M. Gariépy.
Le conseil croyait que le plan serait adopté en début d’année. « On le remet de mois en mois parce qu’on n’a pas fini l’étude. On ne voulait rien bâcler et faire rapidement, ni prendre ça à la légère », souligne le maire.
« Les conseillers ne souhaitent surtout pas que le plan soit tabletté », indique Jean-Philippe Gadbois, directeur général de la Ville de Saint-Sauveur. « Le risque avec des plans comme ça, c’est d’être trop ambitieux, et de proposer des actions irréalistes ou pour lesquelles on n’a pas évalué les coûts. Le conseil veut s’assurer que ce n’est pas le cas avec celui-ci. Si on l’adopte, c’est qu’on veut le faire. »
Selon le sondage réalisé auprès de la population, les citoyens souhaitent avoir plus d’infrastructures pour la mobilité active, explique M. Gadbois. « Il y a un bon défi à Saint-Sauveur au niveau de la marche et des vélos. Oui, il y a des trottoirs dans le noyau villageois, mais dès qu’on sort, il n’y a pas beaucoup d’infrastructures », indique M. Gadbois. Cependant, ces infrastructures viennent avec des coûts importants. « D’où l’idée d’avoir un plan sur 10 ans. »
Solutions
Selon Florence Clermont, urbaniste à la firme L’Arpent, il existe deux façons pour développer la mobilité active. « D’abord, on peut planifier pour le futur, pour que la croissance de la ville se fasse en fonction de la mobilité active. On peut limiter l’ouverture de nouvelles rues à l’extérieur du périmètre urbain ou modifier les règlements d’urbanisme par exemple », explique-t-elle.
Puis, une Ville peut aussi revoir la voirie, prévoir des trottoirs ou aménager des pistes cyclables. « Surtout, il faut sécuriser ce qui existe déjà en termes de mobilité active », souligne Mme Clermont. Il faut aussi revoir les stationnements. « Est-ce qu’ils sont à pleine capacité ? Comment peut-on optimiser leur utilisation ? »
Pour des régions montagneuses comme les Pays-d’en-Haut, l’urbaniste indique qu’il faut une variété de mesures de mobilité active qui se complètent. L’important, c’est d’encourager la diminution de la place de l’automobile et favoriser des déplacements par d’autres modes de transport, souligne Mme Clermont. Des navettes peuvent aussi être une solution pour diminuer l’utilisation de la voiture.
Il y a beaucoup d’externalités négatives liées aux voitures, que les gouvernements et les villes doivent payer, rappelle Florence Clermont. « L’entretien de la voirie coûte super cher aux villes. Puis, un voiture utilise beaucoup plus d’espace qu’un vélo ou qu’un piéton, par exemple. » Ainsi, on pourrait rendre ces espaces verts. Puis, les coûts liés aux piétons et aux vélos pourraient être moins élevés.