On a gagné nos épaulettes!
J’écrivais la semaine dernière que nous étions tous atteints, à différents degrés, par un cynisme ambiant qui nous gruge les tripes par en-dedans.
Remarquez qu’il est difficile de faire autrement avec tout ce qu’on entend en ce moment: corruption, nominations partisanes, insultes de nos politiciens sous le couvert de l’immunité parlementaire etc… On dirait que ça finit plus de finir. Plus ça va, plus on étire l’Élastique de l’Éthique. Je ne voudrais pas être celle qui le reçoit en pleine face quand il va péter, celui-là! Remarquez que ça ne peut faire autrement que de nous éclabousser au passage, quand les fondements de notre démocratie sont ébranlés jusque dans notre système judicaire.
Je dis souvent à mes enfants que la vie c’est une question d’attitude, d’engagement et d’action, qui demeurent les meilleurs remèdes contre le fatalisme. Je leur dis souvent que si l’on veut changer l’Histoire, modifier le cours des choses, il faut oser, être entier dans ses engagements, passer de la parole aux actes («les bottines doivent suivre les babines!»).
Et bien, pour une fois je suis fière de dire que les beaux proverbes, les belles maximes et les grands idéaux répétés maintes et maintes fois à mes enfants se concrétisent parfois dans la vraie vie. Que la naïveté idéaliste n’est jamais vaine, qu’il n’y a pas de petites victoires mais seulement de grands rêves portés parfois par la seule volonté de tout un milieu.
Nous avons gagné nos épaulettes mardi dernier lors du Conseil des maires de la MRC des Pays-d’en-Haut. Nous avions fait du dossier «kilomètre 28,5» un combat, un combat presque personnel… vous et nous, avons gagné à force de nous manifester et de crier notre indignation face à des décisions révoltantes. En fait, ce qui vient d’arriver illustre bien que tous ensemble tout est possible.
C’est donc un grand jour pour la Démocratie laurentienne et je suis très fière d’y avoir participé, d’avoir mis l’épaule à la roue afin de faire valoir nos idéaux à nos politiciens pour ainsi conserver notre Joyau et préserver le cœur de notre Identité.
Je me dis qu’un journal comme Accès a toute sa raison d’être aujourd’hui puisqu’il est la voix des citoyens, une voix capable de porter le message du milieu, sa volonté, ses désirs, sa vision, ses inquiétudes. Je me dis qu’un journal comme Accès a toute sa raison d’être aujourd’hui puisqu’il est capable de mobiliser, de rassembler afin de changer les choses. C’est pas mêlant, j’me suis presque réconciliée avec la politique!
Sauf que…
Il y a une chose qui me chicotte.
Voyez-vous l’adoption d’une résolution qui peut changer notre vie passe par les étapes suivantes: un projet de résolution est présenté; avant de passer au vote, ce projet doit être «proposé» par l’un des membres présents (un maire dans ce dossier) et «secondé» par un autre membre (toujours un maire). Que l’on comprenne bien: s’il n’y a ni proposant ni secondant, il n’y a ni vote ni adoption. Messemble que c’est une assez grande responsabilité, ça, de «proposer». Donc, ce qui me chicotte depuis mardi dernier, ce sont les excuses à demi-mots du maire Lagacé qui a «proposé» la résolution du km 28,5 sans en connaître à l’évidence toute la portée. Un geste fait mécaniquement (il l’a lui-même reconnu). Un geste aux conséquences qui auraient pu être désastreuses.
Je trouve donc choquant que des personnes, chargées de nous représenter en veillant d’abord à nos intérêts collectifs, adoptent à la chaîne une multitude de résolutions «sur le coin de la table». On n’est pas chez McDo quand même! On n’est pas là pour flipper des boulettes à la chaîne. On est là pour décider de l’avenir et de l’identité d’une région.
Nous ne pouvons qu’espérer maintenant que, comme les élus, les promoteurs recevront aussi ce message du milieu… et qu’ils le percevront comme une opportunité; celle de développer un lieu résidentiel en harmonie avec les richesses qu’offrent notre territoire… une richesse profitable aussi à leurs projets.
Nous avons changé les choses, AVEC VOUS, avant les élections municipales.
Nous venons de les changer, AVEC VOUS, dans le cas du km 28,5.
Et nous les changerons TOUJOURS AVEC VOUS, lors de la soirée Mes Laurentides de rêves.
Je «propose» le 2 juin.
Vous me secondez?
