Le réseau de sentiers du mont Molson sera développé en priorité. Photos : Nordy - Davy Lopez

Où en est le développement des sentiers à Saint-Sauveur ?

Par Simon Cordeau (initiative de journalisme local)

Ces dernières années, la Ville de Saint-Sauveur a acquis de nombreux terrains afin d’y développer des réseaux de sentiers. Dans son plan d’action, adopté l’été dernier, la Ville liste 12 pôles de sentiers qu’elle souhaite développer dans un horizon de 10 ans. « Le mont Molson est le projet prioritaire, à court terme. Mais on travaille aussi sur autre chose », explique Jannick Rodrigue, coordonnateur au plein air à la Ville de Saint-Sauveur.

Mais pourquoi est-ce si long de développer ces pôles et de les rendre accessibles au public ? Survol des projets en cours et des démarches, en arrière-scène, qui les rendent possibles.

Priorité : mont Molson

Le projet au mont Molson comptera 5 km de sentiers. Des sentiers seront aménagés sur la montagne pour se rendre au sommet. Deux belvédères permettront d’admirer des points de vue « époustouflants » sur le village de Saint-Sauveur et les montagnes autour. « Il y aura aussi un sentier polyvalent, qui partira de la nouvelle école [avenue du Mont-Molson] jusqu’au secteur résidentiel des rues St-Pierre et des Faucons. Il y aura également du mobilier, des infrastructures d’accueil, et même de l’interprétation », détaille le coordonnateur.

Les travaux se feront par phases. « On ne peut pas tout faire cet été. Mais notre objectif est de donner accès aux sentiers le plus rapidement possible », souligne M. Rodrigue. Le sentier polyvalent devrait être fait cet été. Il favorisera aussi le transport actif, permettant aux cyclistes, par exemple, de passer de l’avenue de l’Église à l’école sans passer par la rue Principale.

Cependant, les sentiers sur la montagne et les belvédères devront attendre l’année prochaine. Le versant qui se trouve à Saint-Sauveur appartient à la Ville, mais celui à Piedmont appartient à un propriétaire privé. « Le sommet est ceinturé par un cap, qui fait un C. Ça nous oblige à passer sur le terrain privé pour se rendre au sommet. Donc on doit conclure une entente avec le propriétaire. »

À moyen terme, les 3 km de sentiers du parc John-H.-Molson seront aussi retravaillés. « On va améliorer le drainage et le système d’éclairage, ajouter du mobilier, et les bonifier au cours des prochaines années. »

Pourquoi c’est si long ?

Pourquoi ne pas simplement tracer des sentiers rudimentaires, avec des balises et une petite hache pour enlever des branches, quitte à mieux les aménager plus tard ? « Ça dépend des secteurs, et c’est vraiment du cas par cas », explique M. Rodrigue.

Au mont Molson, par exemple, plusieurs paramètres d’aménagement doivent être pris en compte. D’abord, des consultations ont été faites auprès du conseil municipal et des citoyens, avec un sondage en 2023, pour cerner les préoccupations, les attentes et les enjeux. « Après, il y a des analyses urbanistique, environnementale, de connectivité et sur le terrain. »

Aussi, il s’agira d’un pôle « hyper attractif » et « très fréquenté ». « On se doit de faire des aménagements conséquents et sécuritaires pour les citoyens. […] On touche beaucoup de citoyens, au coeur du noyau villageois. »

Pour les autres pôles que la Ville souhaite développer, la majorité des sentiers se trouvent dans des secteurs « particulièrement pentus » ou dans des milieux humides et hydriques. Il y a donc des enjeux d’accessibilité et de protection de l’environnement. De plus, certains secteurs, comme le mont Christie, n’ont aucun sentier du tout. « On ne peut pas permettre aux citoyens d’altérer le milieu avec un sentier qu’ils pensent sera le bon. Peut-être que finalement, le sentier passera 10 ou 20 m plus loin, pour éviter une bande riveraine », illustre M. Rodrigue.

Il rappelle que l’objectif est d’aménager des parcs et des sentiers pérennisés, qui seront accessibles pour des générations à venir. « C’est ça l’enjeu le plus important. » C’est aussi pourquoi la Ville priorise les pôles où elle est propriétaire : elle n’a pas, en plus, à négocier avec d’autres propriétaires pour des droits de passage.

Développer des outils

Il faut aussi considérer que le développement des sentiers est récent à Saint-Sauveur, rappelle M. Rodrigue. « Ça fait seulement quelques années qu’on s’y penche. Il y a des villes voisines qui sont très avancées. Je pense à Plein air Sainte-Adèle (PASA) qui sont un exemple non seulement dans les Laurentides, mais partout au Québec. Mais ça fait longtemps qu’ils existent, des décennies. »

Ainsi, la Ville doit aussi développer des outils de travail. « Quand on développe des sentiers, il faut aussi des ressources pour les entretenir, les surveiller, s’assurer qu’ils sont sécuritaires, etc. Malheureusement, ce sont des choses qui ne paraissent pas », indique le coordonnateur. Celui-ci travaille d’ailleurs étroitement avec la Société de plein air des Pays-d’en-Haut (SOPAIR). « Tout ce qu’on a sur le territoire, tous les pôles, on les a marchés avec la SOPAIR. Le fruit de ces démarches-là, c’est le plan d’action », illustre-t-il. Dans plusieurs cas, il faut également obtenir des autorisations du ministère de l’Environnement.

Autres pôles

Ainsi, le plan d’action est aussi « évolutif », précise le coordonnateur. « Selon les opportunités d’acquisitions, de subventions et de contributions aux fins de parcs, peut-être qu’on va prioriser certains pôles, parce qu’on sera propriétaires. »

Pour le pôle De Volpi Walker, dans le coin du lac des Becs-Scies, le secteur est partagé entre Saint-Sauveur et Mille-Isles. Il faut donc d’abord connecter les deux côtés. « On veut s’assurer que, lorsque nous ou eux aménageront des sentiers, les jonctions entre les deux territoires soient déjà déterminées. »

Au mont Christie, il y a encore des démarches pour faire des acquisitions et consolider le territoire. « C’est un grand milieu naturel, un peu en retrait. On veut en assurer l’accès. »

Le mont Habitant est toujours une priorité « dans 2 à 5 ans ». La Ville a mis en vente deux terrains dans le secteur, mais des servitudes à perpétuité garantiront un accès pérenne au secteur. « La mise en vente n’est, en aucun cas, un désaveu de notre volonté de développer rapidement le mont Habitant », souligne Marie-Ève Beaumier, directrice du Service des communications et des relations publiques. Cependant, le réseau de sentiers se trouve sur un terrain privé, et des négociations seront nécessaires avec le propriétaire.

Le réseau de La Marquise, quant à lui, a été finalisé l’année dernière, grâce à l’aménagement de « 150 m de passerelles un peu partout sur le réseau ». « Il est accessible depuis plusieurs années. Mais c’est maintenant officiel sur le territoire, et il y a un accès quatre saisons depuis fin 2024 », se réjouit M. Rodrigue.


À mettre à l’agenda

Quoi : Séance d’information sur le développement des parcs et des sentiers

Quand : 24 avril 19 h 00

Où : Hôtel de ville de Saint-Sauveur

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