Parents outrés du transfert d’école : « On ne veut pas y aller à Sainte-Adèle »

Par Marie-Catherine Goudreau

Reine Côté, collaboratrice spéciale – « On ne veut pas que nos enfants aillent à l’école de Sainte-Adèle. » Voilà le message répété par plus d’un parent de Piedmont au directeur général de la Commission scolaire des Laurentides, Claude Pouliot, venu leur expliquer mercredi soir dernier, à Saint-Sauveur, pourquoi leur enfant devra dorénavant s’asseoir sur les bancs de l’école Saint-Joseph plutôt que sur ceux de Marie-Rose, l’école primaire à proximité de leur résidence.

Chaque année, les Pays-d’en-Haut accueillent autour de 500 nouveaux résidents et le Québec a connu une croissance démographique entre 2006 et 2011, a indiqué d’entrée de jeu le DG de la CSL.

Visiblement bien préparé, celui-ci leur a présenté pendant près d’une heure, avec tableaux à l’appui, les prévisions de fréquentation pour l’école Marie-Rose, insistant au passage sur la baisse de qualité des services entourant l’enseignement advenant une surpopulation de clientèle au cours des prochaines années.

L’école Marie-Rose a atteint sa pleine capacité. Selon les données recensées par la CSL, quelque 843 jeunes y sont inscrits pour l’année en cours, alors que l’on en prévoyait 813. Dans son plan triennal de projections, la CSL évalue que l’établissement devrait recevoir en moyenne 20 nouvelles demandes d’inscription par année jusqu’à la rentrée 2018-2019.

Déjà, l’établissement doit utiliser quatre de ses six locaux spécialisés, dont une roulotte, pour l’enseignement. Sur les deux autres qui restent, l’un est trop petit pour tenir lieu de bibliothèque et le local normalement réservé pour l’art, au pavillon De-la-Vallée, sert de service de garde.

Or, en plus d’enfants de Piedmont, plusieurs écoliers de Saint-Sauveur proviennent des municipalités voisines de Morin-Heights et Saint-Adolphe-d’Howard.

Ils font déjà un long trajet en autobus. Et à moins de 100 élèves en surplus dans l’école, le ministère de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche fait la sourde oreille à l’idée de toute nouvelle école, a laissé savoir Claude Pouliot.

La solution?

« C’est réel comme situation. Ce ne sont pas des flagorneries », a insisté Claude Pouliot.

Pour la commission scolaire, le transfert des enfants de Piedmont vers l’école de Sainte-Adèle a paru comme la meilleure solution, surtout que la vingtaine de minutes qu’ils passeront dans l’autobus les transportant, incluant un transfert, leur a paru relativement courte.

L’école Saint-Joseph, qui a reçu l’aval du MEESR pour son agrandissement, disposera d’une nouvelle bibliothèque, d’un nouveau gymnase, de six nouvelles classes et locaux afférents d’ici trois ans, a précisé M. Pouliot.

Pas question de Sainte-Adèle

Pour la plupart des parents présents, l’argumentaire de la CSL ne tient toutefois pas la route et ils l’ont exprimé haut et fort au DG de la CSL, mercredi soir.

D’ailleurs, presque tous les parents concernés par le transfert d’un enfant s’étaient pointés au pavillon De-la-Vallée. Sur les bancs, la frustration régnait.

Les parents refusent que leurs enfants étudient loin de la ville dans laquelle ils se sont établis justement en fonction de la proximité d’une institution scolaire.

Sans parler que Saint-Sauveur a un tissu social serré, ont-ils fait valoir.

« Avez-vous pensé aux conséquences de vos actes?, a rétorqué un père de famille à M. Pouliot.

On a une identité à Saint-Sauveur. On ne veut pas y aller à Sainte-Adèle. »

Plusieurs parents se sont cependant montrés favorables au concept de programmes éducatifs avec option et demandent à la CSL d’envisager cette avenue.

« Ça coûte extrêmement cher de transporter la clientèle », a répondu le directeur général, en précisant que tout type de projet du genre doit émaner du Conseil d’établissement et que l’élaboration d’un programme exige du temps.

Alors, laissez-nous une année pour nous préparer », ont alors demandé les parents.

La CSL devrait entériner sa décision lors de la prochaine séance du Conseil des commissaires, qui se tiendra le 10 février, à 19 h, au centre administratif de la Commission scolaire des Laurentides, à Sainte-Agathe.