Pause-santé

Par Josée Pilotte

Pas question de reprendre trop vite. Surtout pas question de remettre la pédale à fond à 150 km/heure. Profiter encore un peu de l’état de grâce qui semble m’avoir frappée gentiment comme la foudre qui fend le ciel du Costa Rica. L’arme de Dieu, c’est divin.

Les vacances aussi. Ah! les vacances…

Je n’ai pu résister à une petite pause-santé à mon retour de mes quelques semaines de vacances dont le seul but était de pratiquer la farniente assidue, jour après jour. De toutes les façons. Dans toutes les positions possibles. Des heures de contemplation. Je n’ai pas pu résister à une petite pause-santé, question surtout de ne pas reprendre trop vite ma vie de super-wowan. Je souhaite encore flâner tout doucement, repousser l’envie de replonger dans mes vêtements BCBG (Bonne-Carriériste-Bobonne-Gentille).

Donc, clopin-clopant, me voilà marchant les yeux au ciel dans mon magnifique village. Saint-Sauveur. En apercevant ce banc, posé là dans un décor enchanteur, je n’ai pas pu résister.

C’est que Saint-Sauveur s’est donné la peine d’installer un banc d’un joli gris très tendance dans la courbe du chemin du Lac-Millette, à cent mètres de la sortie de l’autoroute 15, à quelques pas du Vidéotron. Vous voyez c’est où?

De toute beauté j’vous dis; l’appel était si fort que j’ai pris ma pause lunch pour en profiter pleinement…

Dieu que c’est bon cet état de zenitude. Malheureusement j’avais beau essayer de rester zen, le monoxyde de carbone m’a fait retomber de mon nuage.

Faut dire qu’il est tellement bien orienté, ce petit banc, face au Nord, avec vue imprenable sur le parc automobile qui dévale vers le Sud. Et en plus, l’emplacement est tellement formidable qu’il permet d’être aux premières loges pour tourner une vidéo qui fera fureur sur «Youtube»: des marcheurs qui mordent la poussière, des joggeurs aux regards hagards, des cyclistes à la file indienne évitant in extremis le face-à-face mortel… des heures de plaisir, un spectacle perpétuel et bucolique tout en harmonie avec la nature des Laurentides.

On se demande quel employé de l’urbanisme à Saint-Sauveur a eu l’idée géniale d’un si beau site de détente. Serait-ce le même qui a pensé aux lampadaires du boulevard Taschereau?

En tout cas ce banc orphelin, comme mis en pénitence sur une route inhospitalière, donne son plein sens aux termes: «Mobilier urbain».

Une seule question:

Pourquoi lui?

Pourquoi là?

Puisque le slogan «Une ville en harmonie avec sa nature» est déjà pris, je suggère donc pour Saint-Sauveur: «Une ville en harmonie avec ses voitures».

Je vous avais déjà dit que j’aimais les choses futiles. En voilà une qui m’a fait étouffer de (sou)rire.

Ah! les vacances…

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