Pays-d’en-Haut : La politique sur l’habitation adoptée « avant l’été »
En novembre 2022, la MRC des Pays-d’en-Haut tenait un premier Sommet de l’habitation. Après plus d’un an de travail, le conseil des maires devrait adopter sa politique sur l’habitation « avant l’été », espère Catherine Hamé, mairesse de Sainte-Anne-des-Lacs et présidente du comité Logement de la MRC.
« On a fait beaucoup de travail. Ce qui est difficile, c’est que les MRC n’avaient pas la compétence en matière d’habitation. Donc on a essayé de trouver des moyens de faire avancer ce dossier-là avec les moyens qu’on a à notre disposition ». raconte Mme Hamé. Toutefois, ces démarches ont créé des frictions entre la MRC et les municipalités, puisque ce sont elles qui ont la responsabilité du logement. « La seule façon pour la MRC d’agir, c’était en ayant une délégation de compétences. Mais les municipalités n’étaient pas prêtes à ça, et je comprends tout à fait », explique la mairesse.
Dans le projet de loi 39 sur la fiscalité municipale, adopté en décembre dernier, la MRC a désormais une certaine compétence en logement. « Mais elle n’est pas aussi vaste que celle des municipalités. » Le comité Logement se rencontrera prochainement pour évaluer et comprendre cette nouvelle compétence et ses implications. « Ç’a un peu lancé une boule dans notre jeu de quilles. Il faut revoir notre politique sur l’habitation », confie Mme Hamé.
Densifier
Dans la nouvelle politique, la MRC aura surtout « un rôle de coordonateur », indique Mme Hamé. « On aimerait que ce soit un outil directeur. » La politique détaillera les orientations et la vision de la MRC en matière d’habitation. « La MRC peut jouer un rôle important. Mais les pouvoirs, les terrains et la règlementation, ça reste beaucoup au niveau des municipalités. »
La politique comportera également un plan d’action qui sera fortement incitatif pour les municipalités, ajoute la mairesse. « Comme ça, ça donne un certain poids et ça permet de faire des suivis, de voir où on en est rendu. »
Pour la présidente du comité Logement, la solution est claire pour résorber la crise du logement. « Il faut densifier les coeurs villageois et là où il y a des services. C’est la solution, et c’est la même partout au Québec. […] Il ne faut pas avoir peur de ça. Et il faut faire un choix comme communauté. Est-ce qu’on veut vraiment continuer d’ouvrir de nouveaux chemins dans nos forêts ? Chaque fois, on perd un espace forestier. Je ne pense pas que ce soit ça, la solution », insiste-t-elle.
La mairesse croit que beaucoup de gens aimeraient être proches des services, surtout considérant la population vieillissante de la MRC. Elle souligne aussi que cela peut se faire par la densification douce. « On ne parle pas de construire des tours de 20 étages et de devenir comme Laval. On parle de se marier à notre patrimoine architectural, et de ne pas faire ça n’importe où, n’importe comment. Ça peut ne pas paraître. »
Coûts élevés
Selon Mme Hamé, tout le monde est réuni, tant les milieux municipal, communautaire que commercial, pour s’attaquer au problème. « La pénurie de main-d’oeuvre, c’est aussi causé par le manque de logements », rappelle-t-elle. Alors, quels sont les obstacles qui freinent la construction de nouveaux logements ?
« C’est vraiment juste les coûts. Au niveau municipal, je vois beaucoup de volonté. Et au niveau des entrepreneurs, le problème n’est pas tant la règlementation. C’est d’abord un problème de liquidité. Les coûts de construction ont explosé et les programmes ne suivent pas », soutient Mme Hamé.