Peine d’amour.

Par Journal Accès

Déçue, triste, amère, blasée, le cœur brisé: je suis une femme trompée.

Je suis en pleine remise en question ces jours-ci sur ce que pourraient en être mes lendemains, si discutables, si inconnus, si risqués.

Permettez que je me confie; je ne vous l’ai jamais dit, mais en cet «Espace» je me suis découvert un véritable exutoire, d’autant plus précieux qu’il était inespéré, presque irréaliste dans mon cas. Je vous fais là une confidence: l’exercice me paraissait vraiment insurmontable, infranchissable.

Cela dit, sachez que je traverse une zone de turbulences… en pleine remise en question, je vis une véritable crise existentielle.

Je disais donc: je suis une femme trompée. Dans ce que je croyais pouvoir légitiment attendre de l’autre: un échange vrai, sinon un début de discussion. Mais non, le personnage et son entourage, mal élevés, se sont drapés dans leur arrogance et se sont murés dans leur silence. Ils boudent, quoi!

Quatre correspondances… Une dizaine d’appels téléphoniques… Un déplacement à son bureau ; et bien, chers lecteurs, amis, confidents, thérapeutes, les appels de la belle sont restés sans réponse.

L’indifférence totale! Pas facile pour une fille.

Je vous rassure: ouiiiiiii… mon Chéri m’aime toujours… et ouiiiiii… je suis toujours… sa chérie! He loves me… Yeah-yeah-yeah!
Yeah-yeah-yeah?

Pardonnez-moi, je ne vous ai pas tout dit, mais sachez que mes sentiments restent les mêmes: je suis profondément amère, blasée; j’ai été bafouée, au coeur d’une histoire qui finit mal.

Voici donc la version intégrale de l’histoire:

Quatre correspondances sans réponse adressées «à qui de droit»…

Une dizaine d’appels téléphoniques pour une demande d’entrevue officielle…

Un déplacement au bureau du candidat libéral (toujours pour une demande formelle d’entrevue, mais en personne cette fois-ci)…

Et bien, qu’avons-nous obtenu? Rien de moins que… R-I-E-N. Comme dans «rien».. Niet. Nada. L’indifférence la plus totale.

L’indifférence.

Je peux facilement accepter l’indifférence de beaucoup personnes (quand même!), mais venant de certains «soupirants» au pouvoir, qui réclament la confiance des citoyens, je ne le prends carrément pas, ça me dépasse, je l’ai comme à travers la gorge (d’ailleurs, je l’écris pour ne pas m’étouffer avec). Je trouve ça complètement inconcevable.

C’est antidémocratique.

C’est ignoré le rôle d’un média comme le nôtre, dans une communauté comme la nôtre. C’est ne pas avoir compris qu’Accès est un lien privilégié avec plus de 50 000 lecteurs soucieux et avides de comprendre. Au fond, c’est faire abstraction de beaucoup de d‘aspects de son propre patelin pour vouloir diriger un pays.

Car Accès, c’est beaucoup plus qu‘une journaliste ou qu‘une poignée d’artisans qui se donnent corps et âme chaque semaine pour vous offrir la meilleure information possible: Accès c’est aussi ses lecteurs qui veulent savoir qui sont «leurs» candidats et ce qu’ils proposent pour un avenir qu’on souhaite meilleur. Moi je considère qu’ils sont en droit de savoir.

Mais.

Entre vous et moi…

Quand au moment du référendum du lac Meech l’hebdomadaire Voir prend position sur sa Une («NON»), est-ce que les artisans de l’accord ont boycotté ce journal? («Non!»).

Quand André Pratte éditorialiste signe le Manifeste pour un Québec lucide est-ce que Françoise David et la gauche québécoise ont arrêté de donner des entrevues à La Presse? («Non!»).

Quand Power Corp se positionne en faveur des Libéraux, au provincial comme au fédéral, est-ce que Boisclair ou Layton décident de ne plus commenter leurs décisions à ses journalistes? («Non!»).

Quand Quebecor s’affiche sympathique à la cause souverainiste, Charest décline-t-il les demandes d’entrevues du Journal de Montréal? («Non!»).

Quand Accès titre en Une, avec Boisclair, «L’ex-ministre de l‘Environnement déçoit les écolos», Cousineau claque-t-il la porte aux journalistes? («Non!».)
(…)

Accès, n’est pas un âge, n’est pas une orientation sexuelle, n’est pas une religion. Accès n’est pas une couleur.

Alors pourquoi ce silence?

Comment peut-on ainsi prétendre vouloir être au pouvoir et vouloir représenter des citoyens de tous âges, de toutes couleurs, de toutes orientations sexuelles, de toutes religions? Comment prétendre vouloir nous représenter, porter ce que nous sommes, nos espoirs, nos désespoirs, nos revendications. Vous conviendrez que ce rôle appelle un sacré bon communicateur. Je n’ai jamais un bon communicateur, confiant en ses idées, qui reste muet, qui refuse une tribune.

Alors dites-moi, comment peuvent-ils prétendre faire «chanter nos lendemains», alors qu’ils ne proposent ni l’air ni les paroles. Auraient-ils oublié leurs éternels refrains?

Je trouve ça très audacieux, courageux même, innovateur, de tasser ainsi des milliers individus avertis: quelle idée, bravo pour l‘aplomb!

Honnêtement je m’en fous un peu, je trouve que c’est de la petite politicaillerie de fond de village, de salon de coiffure, de gérant d’estrade. Plus visionnaire que ça, tu lis les lignes de la main au marché aux puces! Mais. Voyiez-vous, le problème c’est que mes «boss» à moi ce sont mes lecteurs; mes partenaires à moi ce sont mes annoceurs. Ils sont comme nous, chez Accès, diversifiés: ADQ, PLQ, PQ, QS… pis j’en ai même vu des Verts! Ils sont comme nous: ils aiment les débats, les échanges d’idées, même les prises de positions, ils ne veulent pas vivre la «switch à off».

Et comme aurait pu dire (plus joliment?) l’autre (La Presse):
«Je lis donc je suis»!

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