Pizza policière indigeste aux yeux de la MRC des Pays-d’en-Haut

Par Journal Accès

Le préfet de la MRC des Pays-d’en-Haut a profité de la période pré-électorale pour interpeller une fois de plus le ministère de la Sécurité publique sur la problématique de la desserte policière dans la région.

«On n’a rien obtenu de concret mais on a eu le chance de revenir à la charge», explique le préfet Charles Garnier, pour qui la découpe du territoire desservi par la Sûreté du Québec n’est ni plus ni moins qu’une «pizza» disparate. Sainte-Adèle a son propre corps de police, Prévost est desservi par la police de Saint-Jérôme alors que le poste qui se trouve sur son territoire dessert les municipalités de Sainte-Anne-des-Lacs, Piedmont et Saint-Hyppolite. De son côté, Saint-Sauveur est desservi par la Sûreté du Québec, tout comme Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson et Ville d’Estérel. Résultat, les policiers doivent traverser 17 kilomètres de distance avant de pouvoir patrouiller sur leur territoire.
«La première chose que j’ai fait quand j’ai été nommé maire, se souvient Jean-Paul Cardinal, maire de Sainte-Adèle, c’est de me concentrer pour pouvoir garder notre police à Sainte-Adèle. Aujourd’hui, les autres municipalités sont jalouses. On a beaucoup plus de services et on a toujours trois autos patrouille sur le territoire. À la Sûreté du Québec, poursuit le maire, c’est un policier par 1000 habitants. Mais le problème c’est que la fin de semaine, la population de Saint-sauveur grimpe à 30 000 et il n’y a plus de policiers pour patrouiller ailleurs.»

Le service. C’est bien là que le bât blesse. Les municipalités desservies par la Sûreté du Québec se plaignent du fait que le ministère ne tient pas compte de cette réalité. «Deux erreurs importantes ont été commises dans ce dossier, estime Charles Garnier. À l’époque de la réforme de la police, il y avait unanimité au Conseil des maires pour avoir une police régionale centrée autour de Sainte-Adèle. Mais le ministre Ménard, qui pilotait le dossier, arguait qu’il y avait trop de criminalité dans la région et qu’il nous fallait la SQ. Il a permis par la suite la création d’une régie intermunicipale pour Prévost, Piiedmont et Sainte-Anne-des-Lacs. Mais suite à une chicane, Prévost s’est retirée, laissant la place à Saint-Hippolyte. On aurait pu profiter de cette mésentente pour corriger les erreurs du passé, mais on a laissé faire.»

Une police bleue

Pour les policiers de la Régie intermunicipale comme pour les élus, la meilleure solution demeure une police «bleue» (municipale) pour chaque MRC. «Toutes les municipalités voudraient ça!» s’exclame à nouveau le préfet des Pays-den-Haut, mais ce ne sera pas possible. Cela dit, il faudrait au moins permettre à Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson et Ville d’Estérel de rejoindre les services de Sainte-Adèle pour conserver les mêmes effectifs policiers pour l’axe ouest de la MRC et assurer la sécurité à tous nos citoyens.»
«Depuis l’été passé, les services ont été amélioré, convient le maire de Saint-Sauveur, Michel Lagacé. Mais on ne signera pas de contrat tant qu’on ne sera pas assurés d’obtenir les effectifs nécessaires pour couvrir notre territoire. Mais on n’a jamais été capable de rencontrer le ministre à cet effet. J’ai couru après lui au Palais des Congrès et je n’ai pas réussi à lui parler.»

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