Plan de mobilité active de Sainte-Adèle : connectivité, accessibilité et sécurité
Avec l’adoption officielle de son Plan de mobilité active 2025-2035, la Ville de Sainte-Adèle amorce un tournant vers une ville plus accessible et plus sécuritaire. Fruit d’un long processus de concertation et de planification, ce plan vise à transformer en profondeur les déplacements à l’intérieur du périmètre urbain, en misant sur la marche, le vélo et d’autres modes de transport.
« À chaque porte où on a cogné pendant la campagne de 2021, on nous disait que marcher à Sainte-Adèle, c’était difficile, voire dangereux », raconte le conseiller municipal David Huggins-Daines, membre du comité de suivi du plan. Bien que plusieurs documents municipaux antérieurs évoquaient déjà la mobilité active, l’absence d’un plan global et concerté se faisait sentir.
Le Plan de mobilité active (PMA) ne s’est pas rédigé derrière des portes closes. En plus d’un sondage en ligne ayant récolté plus de 250 réponses, la Ville a organisé une consultation publique, une marche exploratoire, et a mis en place une plateforme interactive pour recueillir en continu les préoccupations des citoyens. Ce processus a permis d’identifier des enjeux majeurs : insuffisance d’infrastructures piétonnes et cyclables, manque de connectivité entre les secteurs, inquiétudes autour de la sécurité, notamment pour les enfants, et une accessibilité limitée en raison de la topographie parfois abrupte du territoire.
Des actions concrètes
Le plan propose 33 actions regroupées en cinq grandes orientations : accessibilité et convivialité, sécurité, infrastructures et mobilier, communication et sensibilisation, et gestion municipale. Parmi les projets structurants qui seront réalisés d’ici 2030, on retrouve une nouvelle piste multifonctions sur la rue Notre-Dame pour relier le chemin du Golf au réseau existant et l’amélioration des aménagements sur la rue Saint-Joseph, incluant un lien vers le parc Claude-Cardinal.
On y retrouve aussi un lien stratégique entre le secteur Mont-Rolland et le centre-ville, via le chemin Pierre-Péladeau et la rue du Bourg-Joli, la bonification du boulevard de Sainte-Adèle, qui deviendra un véritable axe de mobilité active, et la sécurisation des abords de l’école A.-N.-Morin avec un lien vers le centre sportif.
Le PMA prévoit aussi des mesures d’atténuation, de sensibilisation des automobilistes et une coordination interservices renforcée, notamment par la création d’un comité consultatif permanent. Ce comité, qui regroupe élus, urbanistes, services techniques et communications, s’assure d’intégrer la mobilité active à tous les projets d’aménagement.
Au niveau de l’organisme Mobilité Active Sainte-Adèle (MASA), les cofondatrices Karine Théorêt, Mélanie Le Page, Véronique Richard et Armel Cloarec sont « agréablement satisfaites ». MASA croit que les demandes des citoyens ont été bien entendues et que c’est un bon début pour améliorer la mobilité à Sainte-Adèle, notamment concernant la sécurité des enfants, qui est encore un enjeu dans la ville. « Je ne laisserais pas mes enfants marcher seuls dans le centre-ville », affirme Karine Théorêt. Les membres de l’organisme croient tout de même qu’il reste du chemin à faire pour obtenir une mobilité active adéquate et accessible à tous à Sainte-Adèle.
Une mise en œuvre graduelle et financée
Interrogé sur les coûts, M. Huggins-Daines demeure prudent, puisqu’ils varient selon le projet. « Si on parle de la rue Notre-Dame, il y a un gros morceau qu’on fait déjà cette année, qui fait partie de la réfection de la route. Donc, on peut considérer que le coût est minime pour ça. […] Par contre, si on parle de quelque chose comme la connexion entre Mont-Rolland et le centre-ville, c’est difficile à dire. On a beaucoup d’incertitudes par rapport au coût de construction qui augmente sans cesse », explique-t-il.
Il souligne toutefois que le PMA ouvre la porte à des subventions importantes, notamment par le programme Transport actif en paramètre urbain (TAPU), qui couvre jusqu’à 50 % des dépenses admissibles, jusqu’à concurrence de 2 M$. « Avoir un plan clair, c’est ce que les bailleurs de fonds demandent d’abord. On est maintenant bien outillés pour aller chercher ces fonds », conclut-il.