Poisson d’avril : Ça rit jaune à la Polyvalente des Monts
Sainte-Agathe-des-Monts
Les élèves de la Polyvalente des Monts ont profité de la journée entourant le poisson d’avril pour organiser une «guerre de bouffe». La pagaille qui s’en est suivie a nécessité l’intervention de cinq auto-patrouilles.
La direction de l’établissement n’entendait pas à rire mardi, alors que l’ensemble des activités de l’école ont été bousculées par une poignée de jeunes voulant célébrer à leur manière la journée du poisson d’avril.
Tout a commencé autour de midi quinze, quand quelques jeunes ont crié à s’époumoner «Food fight» dans les corridors de l’école. Dès lors, la nourriture s’est mise à voler d’un côté comme de l’autre de la cafétéria, mettant fin abruptement à la période de dîner. Les deux initiateurs de cette bataille inusitée ont aussitôt été appréhendés par des surveillants de l’établissement. Mais à peine quelques minutes plus tard, une alarme de feu était déclenchée.
L’évacuation des élèves a conduit à la surchauffe des comportements. Tour à tour, les jeunes se sont mis à lancer des boules de neige sous la pluie battante, faisant rager la meute d’enseignants et de pédagogues qui tentaient sans grand succès de ramener l’ordre dans l’enceinte de l’établissement.
Surexcités, les étudiants ne souhaitaient rien d’autre qu’un congé forcé. L’un d’entre eux a poussé l’audace au point de déclencher une alerte à la bombe.
À un certain moment la tension était telle, que les policiers ont menacé d’embarquer quiconque lancerait une boule de neige, ont affirmé des témoins. Une étudiante s’est vue confisquer son cellulaire parce qu’elle venait de croquer une photo. Un de ses collègues se serait fait suspendre de l’école sous prétexte qu’il faisait de la propagande.
Dans les faits, le jeune suggérait à ses pairs de déserter les classes. Une étudiante a été blessée dans l’échauffourée. La jeune fille aurait reçu un fruit sur la tempe. Celle-ci a dû être transportée à l’hôpital pour blessures légères.
Incident rare
Le directeur général de la Commission scolaire des Laurentides, André Bouchard, affirme que ce type d’événement est plutôt inusité. «Ce n’est pas la marque de commerce des écoles de la région», a-t-il souligné. Celui-ci estime que la direction de l’école a agi avec célérité, tout comme l’aurait fait «de bons pères et de bonnes mères de famille». L’intervention massive des policiers a permis à l’école de retrouver son calme, soutient-il. «Il faut prendre toutes les mesures nécessaires pour rétablir la situation.»
Le sergent Jean-François Lettre a déclaré que deux suspects ont été arrêtés en lien avec cette affaire. L’un d’eux pour avoir déclenché une alarme de feu (il y en aurait eu trois au total) et l’autre pour appel à la bombe. Les deux mineurs font face à des accusations pour infractions au code criminel. Un dossier a également été ouvert pour voies de fait en regard avec l’incident impliquant la jeune élève blessée.