Saint-Sauveur : un party de Noël bien arrosé vient hanter Luc Martel
Par Luc Robert
Le conseiller municipal Luc Martel, aujourd’hui candidat à la mairie de Saint-Sauveur, a été visé par des allégations de comportement inapproprié lors du party de Noël des employés municipaux en 2022. Un rapport confidentiel, dont Accès a obtenu copie, n’a toutefois émis aucune recommandation à son endroit.
L’enquête indépendante, commandée par la Ville de Saint-Sauveur, a été menée par la firme Relais. Elle visait à vérifier les allégations de comportements déplacés attribués à M. Martel lors d’un événement festif tenu en décembre 2022.
Me Marie-Pier Pharand, directrice du service des affaires juridiques et contractuelles à la municipalité, avait mandaté Relais afin de faire la lumière sur les comportements allégués de M. Martel lors de la fête.
Le directeur général de la Ville, M. Jean-Philippe Gadbois, avait de son côté évoqué dans une lettre adressée au personnel le 13 octobre 2023 certains événements particuliers survenus lors du party : « Quant aux comportements, ils sont les suivants : coller des personnes de manière insistante de sexe féminin, leur toucher les bras, la taille et les seins; entraîner contre leur gré des personnes sur la piste de danse en les touchant physiquement; danser sur la piste en s’approchant par l’arrière et très près de personnes », a-t-il précisé par courriel.
À la suite de ces incidents, la Ville de Saint-Sauveur a apporté des changements à son code d’éthique interdisant dorénavant toutes activités officielles entre élus et employés.
Réagissant à un article d’un quotidien montréalais, les candidates conseillères du Parti Sauverois ont réaffirmé leur appui à Luc Martel.
La formation politique municipale compte dans ses rangs cinq candidates conseillères, dont Mesdames Nathalie Desjardins (quartier 1), Carole Viau (3), Stéphanie Carrière (4), Sophie Coulombe (5) et Carole Gagnon (6).
« M. Martel a été accusé à tort. Certaines personnes ont voulu monter en épingle un geste qui n’a pas été commis, et ceci juste avant le vote par anticipation. Quand on rabaisse un adversaire pour essayer de le dominer, ça n’est pas bon signe », a tonné Mme Carole Viau qui s’est fait la porte-parole de ses quatre collègues féminines du Parti Sauverois.
Celle qui se représente au siège no. 3 du conseil municipal le 2 novembre affirme avoir été aux premières loges lors du party. « J’étais présente le soir de la fête de Noël de 2022. J’ai été témoin d’une franche accolade de M. Martel envers Mme Dubuc, sans plus. Mme Dubuc a d’ailleurs déjà souligné que ses propos ont été déformés. Quant à moi, je n’ai jamais constaté de gestes déplacés de M. Martel, tant au conseil, en réunion plénière que dans d’autres circonstances. En ce moment nous effectuons du porte-à-porte et sommes très bien accueillis par la population. Voilà ce sur quoi nous nous concentrons dans le dernier droit vers les élections municipales du 2 novembre », a-t-elle ajouté.
Lettre ouverte
Le Parti Sauverois a également publié une longue lettre sur la page de son site web pour rejeter les allégations concernant M. Martel.
« Les faits sont clairs : des excuses à propos du malentendu ont été effectuées et acceptées dès le lendemain du party. Aucun blâme n’a été retenu à l’issue des enquêtes (CMQ et externe). Mme Dubuc confirme que les rumeurs diffusées à son propos sont inexactes. De plus, les divisions politiques n’ont aucun lien avec cet événement. Le climat malsain qu’elle a pu observer au sein du conseil municipal durant son mandat et les tensions provenant de l’administration municipale expliquent son départ », est-il écrit.
Martel désire tourner la page
Le Parti Sauverois indique ne vouloir accuser personne dans ce dossier : « Nous souhaitons simplement ramener du respect, rétablir la vérité et nous concentrer sur le travail collectif dans le débat. Nous savons que les citoyens de Saint-Sauveur sont capables de faire la part des choses et de se forger leur propre opinion à partir des faits. J’ai d’ailleurs reçu plusieurs messages de soutien de la population », a ajouté Luc Martel en entrevue.
En contre partie, invité à commenter le dossier, le chef du parti Vision Saint-Sauveur, M. Robert Gravel, a préféré limiter ses commentaires.
« Nous préférons ne pas nous prononcer sur le sujet et rester concentrés sur notre campagne positive et sur les enjeux qui concernent les citoyens de Saint-Sauveur », a-t-il laissé savoir par texto.
Aucune tension persistante

Dans la missive à la fois signée par Mme Geneviève Dubuc, ex-conseillère municipale de Saint-Sauveur et par Luc Martel, candidat à la mairie, il est avancé « qu’aucune séquelle n’a été constatée après l’incident ».
« Chacun a continué à remplir ses fonctions avec respect et professionnalisme, sans qu’aucune tension n’ait subsisté à la suite de cet événement. (…) Mme Dubuc a précisé clairement que M. Martel ne lui a pas touché les seins. Les faits la concernant ont été déformés au fil du temps. Il est essentiel (…) de ne pas laisser les ragots s’amplifier inutilement, alors que cet événement a été discuté, compris et réglé depuis plus de trois ans », ont ajouté les dirigeants de la formation politique dans leur communiqué.
M. Martel a déploré la « synchronisation de la publication montréalaise » avec l’échéance électorale.
« J’ai appris tout récemment que la Ville avait mandaté une firme externe pour enquêter sur ces mêmes faits. Je n’ai jamais été informé de cette démarche et n’ai jamais été invité à donner ma version des faits, une omission surprenante pour un processus qui se voulait impartial. Aucun blâme n’a été émis. De plus, je n’ai jamais pu consulter cette étude et ses conclusions. Cette publication du quotidien me semble représenter une diversion de la campagne. Ceci dit, nous n’accusons personne. Malheureusement, voilà ce qu’est devenue la politique. Il faut savoir que les candidates sont très à l’aise de se présenter avec moi et, ensemble, nous gardons le cap vers l’élection », a-il affirmé.
Le candidat à la mairie a reconnu que, dans un contexte festif, il aurait dû faire preuve de plus de retenue et de sens du devoir.
« J’ai appris beaucoup de cette expérience et j’agis depuis avec la conscience et le sens des responsabilités qu’impliquent la fonction publique. »
Pour sa part, Mme Geneviève Dubuc affirme n’avoir aucune idée si le rapport final de ce dossier a été publié.
« J’ai accepté de cosigner la lettre de M. Martel, même si je ne fais plus de politique. J’ai déménagé depuis et je ne veux plus m’impliquer dans ce dossier », a clairement fait savoir Mme Dubuc lors d’une entrevue téléphonique.
1 commentaire
Le Chef du parti Sauverois Luc Leblanc en pense quoi de cette situation bien connue par lui depuis, 3 ans. Pour ma part ayant travaillé sur le terrain à l’élection de Geneviève Dubuc et Marie Josée Cossette qui ont choisi après un an de devenir candidate indépendante soulève chez moi bien des questions . Bien heureux de lire que Mme Dubuc ne veux plus être soumise à invalider certains faits reprochés à Luc Martel.
Mais ,je demeure très perplexe en rapport avec les réels motivations du choix d’être indépendante et son départ impromptue. Toutefois, la conseillère Vinet à fait le même choix celui d’être indépendante tout comme les deux autres conseillères. Tout compte fait, nous avons assisté à un dérapage du Maire Gariépy qui a lui aussi exercé le mutisme sélectif tout en contaminant le Chef du parti Sauverois Luc Leblanc. Bien des inquiétudes quand le politique de dit transparent . En conclusion qui croire vraiment quand pendant trois ans, le silence .