Pour le sport de «bas niveau»
Autant que la culture, le sport est fortement négligé dans les Pays-d’en-Haut.
Quand on regarde les chiffres, c’en est presque scandaleux: Voici les infrastructures sportives des MRC de la région similaires à la nôtre en termes de population:
– MRC d’Antoine-Labelle: 3 arénas, 2 piscines publiques intérieures;
– MRC des Laurentides: 2 arénas, 2 piscines publiques intérieures;
– MRC Rivière du Nord: 3 arénas, 4 piscines intérieures publiques.
Sur l’ensemble du territoire des Laurentides on retrouve 23 arénas et 13 piscines intérieures publiques.
Aucune de ces infrastructures n’est présente dans la MRC des Pays-d’en-Haut.
D’accord il y a le ski. Mais après?
Le maire Marc Gascon a présenté récemment à la Conférence régionale des élus (CRÉ) une proposition visant à développer «le sport de haut niveau dans les Laurentides», par le biais d’une corporation, SHN Laurentides. Dans un joli document préparé par des firmes de consultants l’on parle du potentiel de nos athlètes de haut niveau (dont de nombreux skieurs), du retard important accumulé par rapport à d’autres régions du Québec, de l’impact positif du sport de haut niveau au plan du développement économique, du rayonnement et du tourisme…
C’est bien beau cette idée, c’est plein de couleurs et de mots porteurs, avec en filigrane les noms de Jasey-Jay, Marie-Pier, Maxime, Alexandre…
Mais, comme l’a si bien souligné le préfet Charles Garnier au Comité exécutif de la CRÉ, qui a finalement abandonné le projet, «pour devenir champion dans quelque sport que ce soit, il faut d’abord pouvoir le pratiquer près de chez soi». Avant de penser à former une élite sportive, il faut favoriser la pratique du sport chez les plus jeunes, il faut privilégier l’investissement dans des infrastructures de base (plateaux sportifs, centres récréatifs, etc)…
Qu’on me comprenne bien: j’ai toujours été un «élitiste», je ne m’en cache pas même si ça semble être une tare par les temps qui courent; j’ai en horreur la médiocrité, la complaisance, le manque d’ambition, le nivellement par le bas.
En revanche dans ce cas-ci, force est de reconnaître qu’il faut apprendre à marcher avant de courir le 100 mètres en moins de 11 secondes.