Préfecture : Martin Nadon veut protéger le territoire et loger sa région
Le maire de Piedmont et candidat à la préfecture de la MRC des Pays-d’en-Haut, Martin Nadon, place la protection du territoire et la crise du logement au cœur de sa plateforme. Pour lui, la MRC doit devenir à la fois un moteur de conservation et un facilitateur en matière d’habitation, tout en rapprochant les citoyens de leurs institutions régionales.
« Il ne faut pas attendre que le territoire soit développé mur à mur pour agir », insiste Martin Nadon. Fort de l’expérience acquise à Piedmont, où sa municipalité a atteint 27 % de territoire protégé, tout près de la cible internationale de 30 %, il souhaite maintenant élargir cette approche à l’ensemble de la MRC.
Il propose la création d’un plan de conservation régional, réalisé en collaboration avec les dix municipalités. Chaque ville et village serait invité à identifier les zones sensibles – milieux humides, hydriques, forêts d’intérêt écologique – afin de les protéger ou d’en limiter la construction. « Ce n’est pas vrai que l’on veut interdire le développement partout. C’est simplement une question de priorité. Il y a des zones où on ne peut pas avoir de construction. […] Et il y a des zones normales où le développement est permis, où l’on peut construire du multilocatif, etc. Donc c’est d’identifier ces différentes zones à la grandeur de la MRC. »
Pour lui, la prochaine révision du schéma d’aménagement, attendue depuis près de vingt ans, représente une occasion clé d’inscrire ces mesures dans la planification régionale. « Une fois qu’on a permis la coupe d’arbres et la construction, on ne revient plus jamais en arrière. »
Aider pour le logement
Deuxième pilier de sa campagne : le logement. « Il y a des drames humains qui se vivent partout. On en connaît tous. Des jeunes familles, des travailleurs, des aînés n’arrivent plus à se loger à des coûts raisonnables », déplore-t-il.
Le candidat estime que la MRC doit agir comme facilitateur et sensibilisateur auprès des municipalités pour encourager le développement multilocatif et les unités d’habitation accessoires (UHA). Il plaide pour un meilleur arrimage des règlements municipaux, l’identification de terrains propices et une collaboration avec le secteur privé, les coopératives et les programmes gouvernementaux. « On a besoin de 8 500 logements dans les dix prochaines années, rappelle-t-il. C’est beaucoup de logements. Ça ne se réglera pas avec une seule formule », ajoute-t-il.
Mais pour construire, il faudra aussi convaincre. Nadon reconnaît la présence du syndrome « pas dans ma cour » : « Il y a encore des préjugés envers le multilocatif chez certaines personnes. Il faut avoir le courage de passer par-dessus cela, et il faut sensibiliser les gens. »
Une MRC plus proche des citoyens
Au-delà des dossiers concrets, Martin Nadon souhaite aussi mieux faire connaître le rôle de la MRC. « Ce n’est pas normal qu’une grande partie des électeurs ne sachent même pas qu’est-ce qu’une MRC et qu’est-ce qu’un préfet. C’est antidémocratique, à quelque part. Ce n’est pas normal. Et ça, il faut mettre fin à ça. J’ai bien l’intention, par l’intermédiaire de nos associations de municipalité, la FQM et l’UMQ, de presser le gouvernement à faire en sorte que dans l’ensemble des MRC du Québec, on élise le préfet directement. »
Pour mieux faire connaître le rôle, il propose aussi d’améliorer la diffusion des séances du conseil des maires, jugée peu conviviale, et de mieux publiciser les réunions dans chaque municipalité. « Quand la MRC se déplace, les citoyens devraient le savoir. »
Un leadership basé sur l’expérience et la collaboration
Son slogan de campagne, LE préfet, se veut simple et direct. Et s’il se dit d’abord un homme d’équipe, Martin Nadon mise sur son expérience municipale et sa crédibilité pour convaincre. « Il y aura beaucoup de nouveaux élus autour de la table. Alors, si le préfet est un préfet d’expérience, il est plus en mesure d’aider les nouveaux élus dans le travail qu’ils auront à accomplir. »
Il se définit comme un leader calme et respectueux : « Je n’ai pas un leadership autoritaire. Je pense que le meilleur leader, c’est celui qui prêche par l’exemple. Même dans les situations les plus difficiles. Quand on donne l’exemple, c’est plus facile. On acquiert le respect », conclut-il.